Chapitre 18

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Le salon était silencieux. Severus était planté devant Harry qui avait toujours le journal entre les mains. Bras croisés et regard sombre, le prince ne donnait aucune envie de poursuivre cette conversation. Son fiancé avait plus le désir de fuir loin. Pas parce qu'il avait peur, mais parce que la tournure de cette discussion ne prenait pas la tournure voulue. De toute façon, depuis le début, Harry avait redouté leurs échanges.

– J'attends une réponse, exigea froidement Severus.

– Pourquoi t'es en colère contre moi ? gémit Harry alors qu'il aurait voulu pester.

Il se maudit et se surprit. Lui aussi était exaspéré, pas terrifié, alors pourquoi avait-il chouiné ?

En voyant Severus s'apaiser, Harry se félicita finalement. Au moins, son prince n'était plus fou de rage contre lui. Abaisser ses barrières et se montrer un tant soit peu fragile pouvait avoir ses avantages. Il allait devoir noter ça quelque part pour s'en resservir plus tard.

– Je ne suis pas en colère, je suis inquiet. Tu disparais toute la nuit, tu emmènes deux de mes hommes...

– Ils m'ont suivi, j'y suis pour rien.

– Et tu reparais comme une fleur alors qu'il y a eu des coups de feu là où tu te trouvais.

Une douce chaleur envahit Harry. Severus s'était inquiété pour lui. C'était peut-être la première fois qu'on se faisait du souci pour lui. C'était étrange comme sensation mais ça faisait du bien. Beaucoup de bien. Pour un peu, il aurait bien accepté de se couler dans les bras de son amant pour un câlin. Ce qui le retint, c'était qu'il détestait les câlins et que Severus le repousserait sans le moindre scrupule. Alors il fit comme si ça ne l'atteignait pas le moins du monde.

– Bah tu vois, y avait pas à se faire du mouron.

Le regard sombre redevint glacial et ne rassura pas du tout le jeune homme.

– Serais-tu en train de te moquer de moi ?

– Non.

– Du mouron ? J'apprends que mon fiancé, mon futur mari, toi, a été blessé ! Et tu me dis simplement de ne pas me faire de mouron ? Tu me prends vraiment pour un con ?

– Chui pas certain de piger.

– Harry, arrête ! Ne me prends pas pour un idiot, surtout ne me fais pas cet affront. C'était toi que portait Vincent. Alors tu vas me dire ce qu'il s'est passé.

Dire la vérité ? Harry n'était pas assez fou. D'autant qu'il ne savait pas très bien ce qu'il s'était passé. Il avait été inconscient et ce dont il se souvenait semblait sortir tout droit d'un rêve.

– J'ai l'air blessé ? préféra-t-il lâcher. J'ai l'air d'avoir besoin d'être porté ? Tiens !

Il retira son pull et ouvrit sa chemise pour dévoiler son torse dépourvu de la moindre cicatrice.

– C'est c'que tu voulais voir ? J'vais bien. J't'ai dit que les trucs qu'on t'a rapportés, c'était un canular, mais comme d'hab', tu me crois jamais.

Il se rhabilla rapidement et quitta la pièce non sans claquer fortement la porte pour montrer qu'il était en colère. Sauf que ce n'était pas le cas. La rage n'existait pas. Il était tout chose. Une petite boule de chaleur avait envahit son ventre et se diffusait partout.

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Severus se laissa retomber dans le canapé et se prit la tête entre les mains. Il n'y arriverait pas, jamais ! Son couple avec Harry était voué à l'échec, c'était un fait. Ils étaient incapables d'avoir une conversation sans se prendre la tête. C'était à la fois usant et revigorant.

SAS, Son Altesse SérénissimeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant