ELLA
Je sens des lèvres douces sur les miennes.
– Debout marmotte, on nous attend.
J'ouvre à peine les yeux que je le vois tout habillé. Mon sac est prêt sur la chaise.
– Habille-toi, on y va.
Je vois qu'il n'a pas changé. C'est lui qui prend les décisions sans me consulter et il en est hors dequestion. Je me lève d'un coup et commence à m'habiller sans le regarder. Je ne peux pas avoir cetteconversation nue devant lui. Je pose les yeux sur le lit et des souvenirs me reviennent. Non Ella ! Cen'est pas le moment pour ça. Je commence à parler lorsque je le vois prendre son casque.
– Tu comptais partir sans ton casque hier en plus !
– Je n'ai jamais prévu de partir sans. M'énonce-t-il tout sourire.
– Enfoiré !Je lui lance mon oreiller au visage qu'il rattrape au vol, évidemment.
Il redevient sérieux.
– Il fallait que je te fasse prendre conscience de ce que tu ressentais pour moi. Et maintenantqu'on le sait tous les deux, il est hors de question que je te laisse, une seconde, loin de moi.Je te veux Ella, avec moi, à chaque seconde, à chaque respiration. Ose me dire que tu veuxvivre loin de moi...
Je ne sais pas quoi lui répondre. J'ai envie de lui dire qu'il ne peut pas choisir pour moi, mais enmême temps ces quelques heures sans lui m'ont paru interminables. Je souffle de frustration.
– C'est bien ce qui me semblait, fini de te préparer, je t'attends dehors.
Il commence à sortir de la pièce, puis revient et m'embrasse tendrement sur le front.
– Rentrer avec moi ne veut pas dire que tu renonces à qui tu es.
Il se retourne, je l'entends descendre les escaliers.
– Tu seras toujours la même casse-couille. Me crie-t-il en rigolant.
Connard ! Mais je ne peux m'empêcher de sourire. Je finis de préparer mes affaires. Je passe par lebureau de mon grand-père avant de partir afin de récupérer le numéro de l'intendante pour laprévenir de mon départ. Une fois dans l'entrée, je jette un dernier regard avant de fermer la porte àclef.
– Tu pourras y revenir quand tu veux. Je t'y emmènerai dès que tu me le demanderas, je te lepromets.
Je suis vraiment foutue, j'ai l'impression. Tout chez cet homme me fait craquer et en même tempsme fait peur. Il me fait tout remettre en question à longueur de temps, mais je sais au fond de moique je ne pourrai pas le laisser partir loin de moi.
– Je te déteste.Il baisse la tête en rigolant.
Il s'avance vers moi jusqu'à ce que ses chaussures touchent les miennes.
– Oh chérie, après tout ce qui vient de se passer ces dernières heures et les gémissements quetu as pu pousser lorsque j'étais en toi, je peux te dire, avec assurance, que tu ne me détestespas. Mais si ça peut te rassurer de le dire alors j'accepterais que tu le fasses aussi longtempsque tu le voudras parce que je sais que c'est dans mon lit que tu te retrouveras après.
Ne me laissant pas le temps de répondre, il emprisonne mes lèvres des siennes dans un baiserfoudroyant. Il se détache de moi et je ne peux m'empêcher de répondre à son sourire.
– Arrogant.
– Réaliste, me dit-il avec un clin d'œil. Tiens, tu vas mettre mon casque pour le trajet, je nevoudrais pas qu'il arrive quelque chose à cette jolie petite tête.
Il m'aide à mettre le casque et monte sur la moto. Je le rejoins et pose mes mains sur son ventre. Jepeux sentir ses muscles saillants sous son t-shirt et je ne peux m'empêcher de les caresser.
– Si tu continues comme ça, on ne va jamais partir.
– Tais-toi et roule. Lui rétorqué-je en souriant.
Nous roulons pendant quelques heures. J'ai les yeux fermés et la tête posée sur son dos de manière àne pas le gêner avec mon casque. Savoir que Swallow a fait tout ce chemin pour me retrouver meconfirme que mes sentiments sont partagés. Je ne suis pas de celles qui ont besoin de mots et onpeut dire que ses actes prouvent ses sentiments bien au-delà de ce que des paroles pourraient faire.
– On devrait faire une pause. Me dit Swallow.
Je relève ma tête pour lui répondre quand je sens un gros choc sur le côté de la moto. Je suisprojetée au sol sur quelques mètres. J'essaie de me relever, mais une douleur à la jambe m'enempêche. Ma tête me fait mal et je n'entends plus qu'un bruit sourd. J'enlève mon casque. Je regardeautour de moi et vois Swallow au sol, du sang coule de sa tête et ses yeux sont fermés. Je crie sonnom, mais il ne bouge pas. Je sens des bras m'attraper. Je leur hurle de me lâcher, mais rien ne fait.Je continue à appeler Swallow, mais il ne réagit toujours pas. Je ne peux pas le laisser là. Je vois laflaque de sang s'agrandir de plus en plus et le désespoir me consume. Je me débats de toutes mesforces sans résultat. On me jette à l'arrière d'une camionnette et vu l'état de cette dernière, jecomprends que c'est elle qui nous est rentrée dedans. Un homme est déjà dans la camionnette et unautre est derrière le volant. L'homme qui me portait entre à son tour et je peux enfin le voir. Je neconnais aucun de ces hommes. Leur regard sur moi est dur et c'est la seule chose que je peux voiravec leur cagoule. Ils portent tous la même tenue sombre ainsi que des armes au poing. Je meconcentre afin d'entendre ce qu'ils disent.
– C'est bon, tu peux y aller, on a le paquet. Dit l'homme qui m'a porté jusqu'à la camionnette.
Le paquet ? Je comprends vite que tout ceci est organisé et non le fruit du hasard.
– Putain, mais vous êtes qui ?
– Mets-lui un morceau de scotch qu'elle ferme sa gueule. Lance le deuxième complice.
– Ferme ta gueule toi-même connard ! Lui craché-je dessus.
Peut-être pas la meilleure des choses à faire, mais la colère m'empêche de réfléchir calmement.Savoir Swallow seul, dans une mare de sang me met hors de moi.
– J'ai mieux.
Je sens une douleur aiguë à l'arrière de mon crâne et tout devient noir.
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Ely Rider
RomanceElla se retrouve plongée dans la vie d'un club de motard après avoir rencontré le séduisant Swallow, sur un banc, un jour de pluie.