⌖ 𝔡𝔢𝔞𝔡𝔰𝔥𝔬𝔱 ⌖

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(SONG : Jungle by Emma Louise)

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- Je vais m'en sortir, tu penses ? Je lui demandai d'une voix à peine audible.

Il éloigna un peu son torse de ma tête, mais en voyant la grimace que je fis face à la distance qu'il avait instauré, il me ramena automatiquement contre lui.

- J'en suis persuadé Hebe, tu es la personne la plus courageuse que je connaisse. Après tout ce que tu as vu, vécu, tu persistes à ouvrir les yeux et à respirer. Il murmura la tête posée sur la mienne.

Je l'écoutai d'une oreille, l'autre attentive à ses battements cardiaques. Qui s'accélère étrangement.

- J'en connais qui après tout ce que tu as vécu se serait noyer dans l'alcool, la drogue ou aurait très mal tourné. Il lâcha dans un souffle.

Cette fois-ci, c'est moi qui mis de la distance entre nous afin de voir son visage. Sans surprise, de la douleur s'en échappa.

- De qui tu parles Éloi ? Je lui demandai.

C'est un long silence qui s'en suivit, où son regard est plongé dans le mien. Il me fit passer tous ces maux et moi tous les miens.

- Je t'ai déjà dit de ne plus poser de question sur mon passé, Andréa. Il lâcha finalement.

Alors c'est de lui dont il parlait. Il m'intrigue, il semble avoir tant souffert. Je n'ose même pas imaginer à quel point.

- Je ne suis pas courageuse, je n'ai même pas été capable de tu-

- Arrête de repenser à cette mission. Tu n'aurais jamais dû voir ce que tu as vu. Ton corps te le fait comprendre aujourd'hui, et je t'en veux pour la décision que tu as prise. Mais je vais mettre cette rancune de côté. Me coupa le brun d'un ton cassant mais doux en même temps.

Mélange étrange.

Il m'en veut... Parce que je suis venu. Il m'en veut vraiment.

- Tu vas rester avec moi ?

- N'oublie jamais Hebe, tant que je serais vivant personne ne te blessera, pas même tes cauchemars. Il termine avant de nous faire plonger sur le matelas.

C'est donc dans ses bras que je rendormis, déjà épuisée de cette altercation avec le médecin puis ma famille.

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Je me réveillai seule et puis passai le reste de la journée dans ma chambre. Je ressassai les paroles du médecin, celles de mes frères puis les siennes. Je vais m'en sortir, parce que je suis forte. C'est ce qu'ils pensaient tous. C'est ce dont j'essayai de me persuader.

La vie ne m'avait jamais vraiment épargné, et pourtant, j'étais encore là. Alors j'y survivrai encore une fois.

Cependant, quand je me réveillai en criant, le visage inondé de larmes en plein milieu de la nuit, je me mis à en douter. Je plongeais dans mon flot de pensées. Je peinais à retrouver mon souffle.

Je suffoque.

Je revis mes quatre aînés assis les uns à côté des autres, Murillo leur braquant son flingue dessus. Le même cauchemar.