Cicatrice du passé.

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(SONG : Don't speak by No Doubt)

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- Un autre s'il vous plaît m'sieur.

Le barman récupère mon shot de rhum et le remplit à nouveau. Ma tête me fait tourner, mes pensées commencent à devenir floues, mais me ramènent sans cesse à cette soirée d'automne.

Il fait glisser le verre sur le comptoir, je le récupère et le bois cul sec. Ma gorge étant un peu plus anesthésiée qu'il y à une heure, je ne grimace plus quand l'alcool me brûle l'oesophage.

Le Hidalgo commence à se remplir, en même temps l'heure de pointe vient de sonner. En effet un jeudi soir à 23h les gens viennent boire un verre pour décompresser. Surtout les étudiants qui sont en semaine d'examen. Je n'en ai pas cette année, tout a été en contrôle continu, ce qui je dois dire m'arrange beaucoup. Au moins, je n'ai pas eux le stress des examens !

Je tends mon verre vide au barman, celui-ci comprend qu'il doit m'en remettre un. Il me regarde quand même d'un mauvais oeil, d'un air de dire "ma cocotte, je vais pas tarder à arrêter de te servir. Tu les enchaînes et tu n'as pas spécialement l'air de fêter quelque chose".

Je le remercie d'un hochement de tête. Je n'ai pas encore vu le barman avec qui j'avais flirté la dernière fois que je suis venu ici. Soit il est en congé, soit il n'a pas encore commencé.

Je regarde mon téléphone qui sonne pour la énième fois depuis que je suis ici. À tour de rôle, mes frères m'appellent, j'ai même eu le droit à un appel de mon père, c'est pour vous dire.

Alec : Où es-tu ? On commence vraiment à s'inquiéter Andréa.
Je ne réponds pas, c'est le 6e message que je reçois de lui.

J'aime mes frères, mais là, je veux juste être seule. J'ai failli tous leur dire, cela aurait mener au chaos et à la destruction dans ma famille. Je ne veux pas qu'ils culpabilisent, enfin pas pour ça du moins. Connaissant Alec et Diego, ils ne se le pardonneront jamais. Juan et Aaron, eux, seront là pour me réconforter, mais ne vont pas réaliser au début. Puis Emilio, ça lui passera au-dessus 5 secondes après l'annonce donc bon.

Diego : Merde Déa, rentre à la maison. Ça fait 2h qu'on a plus de nouvelles de toi. Si tu pouvais répondre aux appels ou aux messages au lieu de les rejeter et de nous lâcher des vues ce serait encore mieux !

Ouhh, il est en colère...

Je bois mon verre cul-sec en regardant le reste de mes nouveaux messages.

Juan : Dis moi juste que tu vas bien... Sérieux, ne fais pas de conneries.

Aaron : réponds.

Je relis plusieurs fois le message d'Emilio.

Emilio : Il faut qu'on parle, Déa rentre s'il te plaît.

Dans l'état dans lequel je suis, je peux affirmer une chose : je vais repousser cette discussion le plus longtemps possible. Mais ce qui me choque le plus et le fait qu'il m'appelle Déa, depuis qu'ils sont rentrés, c'est récurrent, ce qui m'étonne. Puis aussi qu'il soit un minimum gentil dans son message. Il aura pu me balancer un " Rentre, connasse, on doit parler dépêche, j'ai pas ton temps.".

Je m'apprête à commander un nouveau verre, quand le barman de la dernière fois prend la relève de celui qui me sert depuis que je suis arrivée.

- Salut, je pourrais avoir un verre de tequila s'il te plaît.

- Bien sûr, qu'est-ce que tu fais ici toute seule ?

Il prend la bouteille derrière lui, et me sert. Je l'interromps dans son mouvement avant qu'il ne la repose.

⌖ 𝔡𝔢𝔞𝔡𝔰𝔥𝔬𝔱 ⌖Où les histoires vivent. Découvrez maintenant