⌖ 𝔡𝔢𝔞𝔡𝔰𝔥𝔬𝔱 ⌖

Mistake.

(SONG : Memories by Maroon 5)

TW : Scarification/ Mutilation/ Idées noires !

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Je valide mon paiement, et envoie ensuite un message à Romane.

Moi : J'ai ton billet, un aller simple pour Mexico. Tu pars lundi à 4h de l'aéroport, je viendrais te récupérer.

Je suis dans mon lit, seule la lumière de mon téléphone m'éclaire. Déjà, ça me donne mal au crâne. J'ai encore la tête sur les épaules, mais je reste tout de même maladroite dans mes mouvements. L'alcool fait des ravages.

La réponse de Romy arrive presque instantanément :

Romane : Merci, vraiment. J'en ai parlé avec mes parents, ils sont complètement d'accord, et ils te remercient. Je t'appelle demain, bisous ;3

J'essaye alors de sortir de mon lit, mais ce n'est pas sans me prendre la porte de ma salle de bain en pleine gueule... Forcément.

Effectivement, il me reste de l'alcool dans le sang, puisque en essayant de me rattraper, j'entremêle mes pieds et tombe sur le cul, à même le sol. Je tente de me lever une première fois, sans succès. Je retombe sur le dos à la deuxième, et reste au sol.

Je ne sais pas si c'est l'alcool, le message d'hier soir qui me revient en tête ou la douleur de mon dos, mais je sens les larmes qui veulent dévaler mes joues. Je parviens à les retenir, mais un sanglot m'échappe alors que je me remets en position assise ; le dos courbé, les genoux pliés contre ma poitrine et mes bras qui encerclent ces derniers.

Un deuxième sanglot m'échappe.

Puis un troisième.

J'entrouvre alors la porte de la salle de bain avec mon pied pour que la lumière du jour puisse légèrement pénétrer dans la pièce.

Ma tête se relève vers la lumière que laisse passer cette fenêtre, puis ma vision floue dévie sur mon avant-bras gauche. Là où plusieurs lignes blanches sont tracées.

À l'oeil nu, on ne les remarque pas si on n'y fait pas attention, mais au toucher, on sent le volume de celle-ci. Je les frotte, pas pour les faire partir, bien au contraire, pour les rouvrir.

Andrea 14 ans. San Francisco, Février 2020.

Vide.

C'est le mot qui me décrit le plus à ce moment précis.

Vide d'émotion

Vide de ressentis

Vide de sens

Assise par terre, sur le sol froid de mon parquet, mon dos appuyé contre mon lit, et le regard vide. La lame que j'ai dans la main trace une fine ligne plus ou moins droite, semblable aux autres fraîchement ouvertes, ou au contraire, cicatrisé.

Il a quelques mois maintenant, que je l'ai en ma possession, je l'utilise quand la douleur est tellement forte pour ne plus la ressentir... Ou du moins autrement. C'est le seul moyen que j'ai trouvé pour la faire sortir.

Mais certains jours, comme ce matin, je ne ressens pas la brûlure des entailles.

Je regarde mon bras pleurer ses larmes de sang, à la place de mes larmes d'eau. C'est dans ces moments-là que j'ai envie de partir.