⌖ 𝔡𝔢𝔞𝔡𝔰𝔥𝔬𝔱 ⌖

Case Départ.

Song : It'll be okay by Shawn Mendes

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Ma nuit fut mouvementée, entre les allers-retours incessants vers les toilettes pour au final ne pas vomir, les bouffées de chaleur et un mal de tête atroce.

Je n'avais pas ou très peu fermé l'oeil. Il était 8 heures, et bien que je n'étais rentrée que depuis 4 petites heures, je décidais de sortir du lit. De toute évidence, le sommeil ne voulait pas de moi.

Les volets de la chambre avaient été fermés, sûrement par Eloi. Le garçon dormait encore, étendu de tous ses membres en plein milieu du lit. Je le regardais un instant, avant de prendre quelques affaires de toilette puis de rechange et de sortir de la chambre.

Je me dirigeais d'abord dans une des salles de bain de l'étage, il y en avait deux, sans compter la mienne et celle de mère qui était raccordée à nos chambres. Je me lavais, me brossais les dents puis revêtais une tenue de sport. Je n'allais pas courir, j'étais trop dans le mal, mais j'allais au moins marcher un peu. Histoire de réveiller les muscles encore endoloris par l'alcool.

Dans la cuisine il n'y avait qu'Emilio, il buvait un café -probablement noir comme son coeur-. Il releva les yeux dans ma direction et émit un sourire narquois en voyant ma mine. De mon côté, je me dirigeai vers le placard pour me servir un grand verre d'eau et un cachet d'aspirine discrètement.

Mon frère ne mangeait pas le matin, il prenait seulement un café, voir deux. Ce qui m'allait très bien ce matin, puisque que je n'arriverais pas à manger quelque chose.

Je restais debout, les yeux dans le vide, et les sourcils froncés. Je me souvenais de ma soirée, du début à la fin. Je savais que Wyatt m'avait presque embrassé et que je n'avais rien fait pour le repousser. Je me souvenais du regard du brun. De ses mots aussi.

Il fallait que je lui avoue ce que je ressentais pour lui, il fallait que je m'excuse et je lui dise.

- Tu vas bien ? Je sortais de mes pensées et regardai mon frère dans les yeux. T'as fumé un joint au réveil pour être comme ça ?

Pas loin, j'ai juste deux litres d'alcool dans le sang.

- Nan, ça va.

- T'es vraiment bizarre, il me dévisagea un instant, pourquoi tu ne leur as pas dit quand l'opportunité c'est présenté ? Je ne comprenais pas ce qu'il me demanda. Ta mère, il précisa.

- Leur dire quoi ? Y a rien à dire. Je mentais encore, c'est ce que je savais faire de mieux après tout.

Mentir, c'était survivre.

- Elle te frappait, avoue-le Andréa. Je restais bouche bée parce km qu'il venait de dire. Depuis que tu sais marcher, elle te néglige.

- Je...

Je ne comprenais pas pourquoi il amenait ce sujet-là, maintenant.

- Avoue-le ! Tu as peur de quoi ? Il se leva de sa chaise, sa voix était d'abord calme et maîtrisée, mais à mesure qu'il se rapprochait de moi, son ton augmentait et devenait plus dur. Dis-le. Il était en face de moi, DIS LE, MERDE ! Il accentua sa phrase en tapant du poing sur la table. Je sursautais, sanglotais presque.

- Tu veux que je te dise quoi bon sang ? Qu'elle me battait dès qu'elle en avait l'occasion ? Ma voix tremblotait, que j'ai passé les pires années de ma vie en sa compagnie ?! Les larmes roulaient sur mon visage. À mesure que ma langue se déliait, une angoisse s'installait dans la poitrine. Mais je réalisais qu'il savait. Emilio le savait et depuis longtemps. Mais pourquoi n'a t'il rien fait ?