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03h36. Je jette mon mégot près de sa tombe et je m'en vais. Je marche lentement portant sur mon dos le poids de mon ombre. Mes doigts roulent soigneusement un autre joint que je viens caler au coin de mes lèvre.

Quelle chienne la vie !

« T'es pathétique sah. Arrête de pleurer comme une trou du cul et sors de chez moi. »

« Tes « je t'aime » enterre les au fin fond de ta chatte, clocharde. Je vais sortir, quand je reviendrai j'espère pour toi que tu seras déjà très loin de chez moi. »

Deux heures plus tard je l'ai retrouvé suspendu au plafond, la corde autour du coup et la chaise sous ses pieds. Du sang coulait de ses poignets, elle avait même fait une entaille sur son ventre. Elle s'est donné la mort alors qu'elle était à sept mois de grossesse et tout ce que j'ai trouvé à lui dire n'était qu'insulte et menace.

Elle le méritait mais bizarrement je ne peux pas m'empêcher de culpabiliser. C'était ma femme et pourtant je n'ai ressentie aucune once de peine quand elle est morte. La seule chose qui me fait culpabiliser c'est l'enfant qu'elle portait, je ne sais pas si j'étais le père ou non mais il méritait de vivre. Ou peut-être bien qu'il est mieux là où il est. Je sais pas.

Arrivé chez moi, je pris un bon bain chaud puis je me suis posé sur mon lit avec un livre, un thrilleur plus précisément. Alors que j'étais à fond dans ma lecture mon téléphone vibra — ce qui arrive rarement vu que je n'ai pas de vie sociale. Je venais de recevoir une vidéo.

Des bouteilles d'alcool, de la musique à fond, des meufs, des mecs, des joints, de l'alcool, les leds colorés qui nous permettent de voir cet horrible décor. Elle était assise sur le canapé en train d'embrasser plusieurs mec.

Je bloque le nouveau numéro qu'elle a utilisé pour me contacter puis j'éteins mon téléphone et me re-concentre dans ma lecture.

Cette fille me fait bien rire, elle sort avec mon pote mais elle se permet de me draguer et de m'envoyer ce genre de vidéo en pensant que je serai jaloux ou que ça va m'exciter, miskine. Le jour où j'apprendrai qu'elle s'est faite agresser dans l'une de ces fêtes, je me ferais un malin plaisir de lui rire au nez.

Si seulement mon frère savait qu'il est en couple avec une sal*pe. Je ne lui dirai pas car je ne veux pas passer pour le « briseur de couple » je préfère qu'il se rende compte — seul— que cette fille n'est pas faite pour lui, il mérite mieux.

Il fait beau ce soir, comme d'habitude la lune brille de mille feu, les étoiles par contre s'éteint volatilisé, la pluie ne cesse de tomber sans manquer de s'écraser contre mes vitres, me laissant écouter sa douce mélodie, le tonnerre gronde de temps à autre. Vraiment un magnifique décor.

Je décide de me vêtir d'un ensemble Nike noire et de me chausser de mes Tn, j'emporte avec moi un parapluie et je m'en vais me balader avec un peu de Coran aux oreilles. Balade nocturne + pluie + Coran aux oreilles = meilleur combo.

Sans vraiment savoir pourquoi je décide d'aller chez ma mère. Voilà cinq ans maintenant que je ne lui ai pas adressé la parole, elle refuse de m'adresser la parole depuis qu'ils sont mort mais je continue de veiller sur elle.

A chaque fois que je viens à Nice — a vrai dire je vais à Nice juste pour elle — il m'arrive de temps en temps de venir chez elle au beau milieu de la nuit, je la regarde dormir paisiblement puis je m'en vais. Malgré le mal qu'elle m'a fait, je continue de veiller sur elle.

Malheureusement ou heureusement aujourd'hui elle ne dormait pas, elle était assise sur l'une des chaises hautes de la cuisine et elle me regardait comme si elle m'attendait.

𝑻𝒓𝒊𝒔𝒕𝒆 𝒋𝒐𝒊𝒆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant