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Des perles de sueur froide coulent le long de mon front et de mon cou. Ma respiration s'accélère, pareil pour les battements de mon cœur. Je serre mon draps entre mes mains tout en remuant la tête de gauche à droite. Je me réveille apeuré, plus triste, plus meurtrie que la veille.

Un océan de larme inonde mes joues. Mon cœur ainsi que mon âme sont noyé dans cet océan de larme. Ma tristesse devient tellement grande que j'en reviens a refaire une crise d'angoisse. En temps normal j'aurai fait les exercices de respiration, que l'on m'a enseigné, pour essayer de me calmer.

Mais mes pensées étaient plongées dans ce qui me rend triste et ce qui me tue à petit feu, mon cerveau était hypnotisé par ces pensées, il ne voulait pas réfléchir correctement. Je respire de plus en plus fort, mes larmes brouillent ma vue, une envie de crier ma peine me viens mais j'en suis incapable.

La porte de ma chambre s'ouvre brusquement, je mis du temps à me rendre compte que Chems était là, face à moi, il essaye de capter mon attention et il réussi.

Chems — Regarde moi frérot... Voilà c'est ça... Regarde moi, c'est moi, Chems...

Je le regarde les yeux remplis de larmes et la respiration saccadée.

Chems — Fais comme moi, respire calmement.

Il se mit à inspirer et expirer très lentement et je me suis mis à faire comme lui. Il avait réussi à me faire reprendre une respiration normale mais il n'a pas réussi à faire arrêter mes larmes.

Il me prend dans ses bras en me rassurant.

Chems — Je sais que c'est dur frère, je sais que t'as mal au coeur... Vas-y lâche tout...

Chems c'est notre grand frère à tous, on aura beau se disputer avec lui, lui crier dessus, se battre avec lui, cela ne changera rien au fait qu'on l'aime d'un amour pur et sincère. C'est grâce à lui si on est encore en vie aujourd'hui, c'est grâce à lui si aucun d'entre nous n'a connu la prison. Il joue le rôle du père et du grand frère.

Quand il remarque que je commence peu à peu à me calmer, il prend ma tête entre ses mains puis il essuie mes larmes avec ses pouces.

Chems — Ne te laisse pas abattre, sois fort et combat cette tristesse, combat tes démons. T'es extrêmement fort Tayeb, je le sais, je sais que tu peux y arriver, que tu peux sortir de ce gouffre dans lequel tu es plongé. Si tu as besoin de quoi que soit, tu sais que je suis là. Pour vous, je suis même prêt à y laisser ma vie.

Il m'embrasse tendrement le front puis il s'en alla. Il avait eu le même comportement qu'à un père envers son fils, il a été doux, rassurant. Malgré que je sois le « professeur » comme ils disent, je suis le plus sensible de la bande — mais je ne le montre pas — donc Chems est très « protecteur » avec moi, il l'est avec les autres aussi mais beaucoup plus avec moi.

Je suis le seul de la bande qui a fait de grosse crise jusqu'à en finir hospitalité, je suis le seul qui a du voir des psychologues, des psychiatres, je suis le seul qui a failli finir dans un hôpital psychiatrique, le seul qui a failli se suicider plus d'une fois. Voilà pourquoi il se comporte comme ça avec moi, mais devant les autres il ne laisse rien paraître, il ne fait aucune différence, il nous aime tous de la même façon.

Je n'avais pas honte de pleurer ou de me confier quand il était là. Parce que c'est Chems, pas quelqu'un d'autre.

Je pars prendre une douche puis je reviens m'installer sur mon lit, vêtu d'un simple short noir, m'unît d'un livre à la main. Puis je me met à lire jusqu'au bout de la nuit.

Flash-back

J'étais assis sur l'herbe fraîche, le dos collé contre le tronc d'un pommier. Elle pose sa tête sur mes cuisses puis elle commence à m'observer. A chaque phrase que je lisais, mon expression faciale changé, elle, ça la faisait rire.

𝑻𝒓𝒊𝒔𝒕𝒆 𝒋𝒐𝒊𝒆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant