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« Toute âme goûtera à la mort. »

Vous vous êtes déjà demandé quel goût ça a la mort ? Comment se passera votre séjour dans votre tombe ?

— Flashback —

Je m'installe sur un banc avec un paquet de gâteaux dans la main. Comme d'habitude j'observe les autres jouer en attendant que la sonnerie retentisse et que je retourne en cours.

Au moment où mon regard croisa le sien je me mis à caresser ma bague avec mon pouce. Elle était tellement belle et pourtant les élèves ne pouvaient s'empêcher d'énumérer ses défaut. Ses dents légèrement écartées — les dents du bonheur — lui rajoutait un truc en plus.

Elle venait d'emménager pas loin de chez moi, j'avais déjà fait connaissance avec son père, aussi bizarre que cela puisse paraître je suis plus ouvert à la discussion avec les adultes qu'avec les gens de mon âge. Son père est vraiment un homme bon, pieux et respectueux, elle a de la chance de l'avoir.

Aujourd'hui était un jour pas comme les autres, elle vint en cour avec les yeux cerné et rouge, voilà deux semaines que je ne l'avais pas vu. Elle était pâle, on aurait dit un zombi. Elle qui était d'habitude joviale malgré le harcèlement qu'elle subissait, aujourd'hui elle était toute calme, triste.

Adem — Eh bah alors ? Elle est triste la nègre ?

Tayeb — Ferme ta gueule Adem, laisse là tranquille.

Je ne fais certes pas le poids face à lui mais je me sentais obligé de la défendre.

Adem — Sinon quoi ? Tu vas faire quoi ?

Je me met devant la jeune fille et affronte ce sombre idiot.

Tayeb — Laisse la tranquille.

Comme à son habitude il agit avec violence, je me retrouve sur le sol avec le nez ensanglantés.

Elle — Lâche le !

Elle se jète sur lui et nous nous sommes mis à le frapper tout les deux. Quand je vis les surveillants au loin je pris la main de ma « coéquipière » et je l'entraînas avec moi, le portail était ouvert donc nous somme sorti.

Nous nous arrêtons dans une ruelle tout essoufflé.

Tayeb — Mer... Merci.

Elle — Merci à toi.

Après quelques minutes de silence elle me dit :

Elle — Mon père est mort. Il nous a quitté il y a quelques semaines.

Allah y rahmo.

Tayeb — Je... Je suis désolé, toute mes condoléances. Allah y rahmo.

— Fin du flashback —

Depuis ce jour je me demande comment mon séjour dans ma tombe se passera, comment est-ce que je vais mourrir. J'écrase ma cigarette dans le cendrier, l'ordinateur allumé, je me met enfin au travail.

Zakaria — Alors ?

Tayeb — Ce soir, 01h40.

Zakaria — Carré.

𝑻𝒓𝒊𝒔𝒕𝒆 𝒋𝒐𝒊𝒆.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant