Chapitre 15 : Le Gouffre de Helm

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Loki longea la rivière des heures durant, elle ne s'arrêta même pas lorsque la nuit tomba, si elle l'avait remarqué. Ses yeux scrutaient les moindres recoins, dans l'espoir de retrouver Aragorn. Il n'était pas mort, elle en avait la certitude. Il ne pouvait mourir ainsi. Elle ne se permettrait pas de laisser un autre de ses compagnons rejoindre les rivages blancs, bien qu'un jour ou l'autre tous iraient, mais pas aujourd'hui.

À chaque minute qui passait, la blondinette perdait un peu plus espoir de retrouver son ami. Mais elle restait déterminée.

Talonnant toujours Ablette, la jeune fille ralentit le pas, laissant son destrier souffler un peu. Elle observa les alentours, sur la berge bordant le petit fleuve, espérant trouver un signe de vie. Alors qu'elle commençait à perdre espoir et de regretter d'être partit a la recherche du fils d'Arathorn alors qu'il n'y avait qu'une chance infime qu'il est pu survivre, ses yeux vairons se posèrent sur ce qui ressemblait à un rocher de loin, un étalon juste à ses côtés.

Elle fronça légèrement des sourcils, cherchant à savoir si elle hallucinait ou non, puisque cela ne ressemblait en rien à un rocher avec cet équidé qui semblait comme chercher avec son museau. Retrouvant un peu d'espoir, elle mit la jument au trot, priant pour que cela ne soit pas son imagination qui lui jouait des tours.

Désormais à une suffisante distance pour reconnaitre une silhouette humaine ainsi que l'étalon qui avait été libéré à Edoras, quelques jours plus tôt, la jeune fille mit pied à terre et accourut vers cette personne. Aragorn. Cela ne pouvait être que lui, reconnaissant ses pauvres habits de rodeur et ses cheveux bruns et gras. En vie ou non, elle n'en savait rien, mais elle l'avait retrouvé.

Se jetant presque au sol, ses genoux glissant sur les cailloux de la berge, elle s'accroupit vers lui et le retourna alors que l'étalon recula légèrement, surement surpris par la subite arrivée de la jeune voleuse. Passant deux doigts sous son nez, elle fut soulagée de savoir qu'il respirait. Elle se mit donc à le secouer.

- Aragorn ? Aragorn ! Réveillez-vous !

L'homme papillonna des yeux, émergeant d'un sommeil qui semblait plus confortable que la réalité qu'il retrouvait.

- Loki... ?

- Arod... Mon beau, vient, appela-t-elle doucement, mettant plus en confiance l'animal qui s'approcha.

De son frêle corps, la jeune fille aida le Dunedain à tenir sur ses jambes molles. Peinant à tenir debout, Loki parvint difficilement à le conduire à l'étalon afin qu'il puise se hisser sur son dos. Aragorn étant bien trop épuisé et somnolant pour guider le destrier, la jeune archère se hissa sur le dos de Ablette et siffla Arod afin qu'il la suive.

*****

- Alors ? D'où tu viens ?

- De nulle part, répondit Loki en donnant gentiment une pomme à Ablette qui l'engloutit avec appétit.

- Personne ne vient de nulle part, rétorqua Geralt en déposant le tas de branches qu'il avait dans les bras, au sol.

- Des régions d'Arnor.

- Tu viens de nulle part.

« Humoriste en plus », songea la blondinette qui roula des yeux. Elle se retourna vers lui, alors qu'il semblait s'entêter à allumer un feu, un échec cuisant visiblement.

- Un coup de main ?

- Ça ira.

La jeune fille haussa les épaules et partit s'asseoir sur un rocher un peu plus loin, l'observant s'acharner avec sa petite pierre et sa dague, l'arme possiblement la moins dangereuse qu'il avait en sa possession. Ce n'était qu'un coupe papier à côté de la longue épée qui juchait dans son dos.

La Quête de l'Anneau et LokiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant