Questions

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Guillaume rejoignit rapidement sa planque, en passant aux milieu de lycéens qui le regardaient bizarrement. Il enleva sa veste et son foulard et se dirigea vers sa salle de cours. Il était en nage.

Lorsqu'il fut devant il y trouva Benoît qui était sur son portable.
« Alors ? Tu t'es fait démonter ? dit-il, sans bouger la tête.
- Benoît, je crois qu'on est pas les seuls à avoir les caméras.
- Oui, et on s'est fait repérer, aussi, dit il en montrant son téléphone sur l'application de hack des caméras.
- Oh merde...»

L'écran était brouillé.

« On a perdu notre meilleur atout
- Pour ?
- Ben... Heu... Pour surveiller ce lycée !
- Je croyais que «t'avais raccroché».
- J'aurais aimé. On est sur que c'est pas le principal qui a reprit les caméras ?
- Certain, quand je me connecte sur son ordi, j'ai aussi l'écran brouillé.
- On est dans la merde.
- Jusqu'au cou. »

La sonnerie retentit et ils rentrèrent en cours. Le principal soucis dans tout ça, c'était que depuis l'affaire avec Chris, ils avaient comprit qu'il fallait être discret. Son seul défaut avait été d'afficher à tout le monde que c'était lui le chef. Maintenant Guillaume ne savait plus à qui il avait à faire. À Thomas ? Non. Il ne ferait pas ça de son propre chef. Il avait toujours trouvé son compte en frappant les autres, il n'en aurait rien à faire d'être le «chef» de quoi que ce soit. Quelqu'un tirait les ficelles, mais qui ?

La sonnerie le sortit de ses pensées et il alla vers son casier pour déposer son sac avant de manger. Il tourna la poignée et sentit un poid appuyer fortement sur la porte. Il s'écarta pour permettre à la porte de s'ouvrir et laisser l'objet tomber. C'etait Fanny. Elle tomba. Il l'attrapa à temps. Elle était couverte de bleus, avait la lèvre fendue et un œil au beurre noir. Elle était incontiente. Il y avait un post-it collé a la porte du casier. « On n'aime pas trop se faire agresser. Dernier avertissement.»

Le rythme cardiaque de Guillaume s'accéléra, mais il fallait s'occuper de Fanny d'abord. Il la conduisit à l'infirmerie où on s'occupa d'elle directement. Il resta à coté sur une chaise pendant qu'elle était dans un lit. Thomas ne perdait rien pour attendre. Camille vint le rejoindre. Il lui montra le post-it.
« Qu'est-ce que ça veut dire ?
- Ça veut dire qu'ils ont fait le lien entre moi et le justicier.
- Qui ?
- Thomas, Finn et Antoine.
- Mais pourquoi ils ne t'ont pas balancé ?
- Parce-que je sais aussi certaines choses sur eux.
- C'est vrai qu'ils ne sont pas passé loin de l'exclusion.
- J'ai l'impression que peut importe ce que je fais, c'est toujours les autres qui prennent à ma place... J'ai... J'ai pas envie que ça... Ça recommence.
- Ils font ça pour te décourager Guillaume. Et ils s'en sont sûrement aussi prit à elle en premier pour venger Chris.
- Je vais les défoncer.
- C'est pas la bonne solution !
- Ils ont reprit le contrôle ! Ils ont même les caméras !
- Il faut qu'on remonte à l'origine du problème. Qui fait ça ? Pourquoi ?
- Et comment veux-tu mener l'enquête ?!
- Pas en frappant tout le monde.
- Merci ! Et pendant ce temps, mes amis se font agresser dans les couloirs !»
Un inspecteur de police entra dans la salle et leur demanda de sortir.
« Ils doivent en avoir marre de venir ici.
- Mhh... Depuis le temps, c'est bizarre que rien ne change.»

Les policiers repartirent aussi vite qu'ils étaient venus. Fanny se réveilla au milieu de l'après midi. L'infirmière n'avait trouvé que des hématomes mais rien de plus. Elle regarda Guillaume.
« Il s'est passé quoi ? demanda-t-elle, perdue.
- Quelqu'un s'en est prit a toi pour m'atteindre.
- Je me rappelle juste d'être allé vers les maths, et plus rien.
- Tu ne sais pas qui t'a fait ça ?
- Non, je suis désolée, toi oui ?
- Je suis quasi-sûr.
- Te fourre pas dans la merde Guillaume, articula-t-elle. Ils sont puissants.
- Qui ça «ils» ?!
- Les nouveaux groupes.
- Tu sais qui les dirige ?
- J'en ai aucune idée... Tout ce que je sais c'est que j'ai des amies qui en parlent.
- Elles sont fiables ?
- Oui.
- Mais elles ne te donneraient pas le nom de leur leader.
- Non, elles en savent rien. Je sais même pas si on peut parler de leader. Pourquoi tu veux savoir tout ça ?
- Pour savoir à qui j'ai affaire.
- Tu risque de t'attirer plus d'ennuis encore.
- Je n'ai pas fait tout ça pour rien ! Louise n'est pas morte pour rien !
- Comment ça ?! Tu veux dire que le justicier c'est...»
Il lui mit le doigt sur la bouche. Ses yeux se mirent à briller.
« J'ai besoin que tu garde le silence
- Mais...
- Ils savent, mais c'est pas la peine de le gueuler partout.
- C'est pas ce que je veux dire !
- Jeune homme. Il va falloir la laisser se reposer, intervint l'infirmière.
- Oui. Excusez moi.»
Il enfila sa veste et s'en alla. Lorsqu'il fut chez lui, il alluma son ordinateur et appella la la Benoît.

« Tu sais ce qui s'est passé ?
- Pour Fanny ?
- Oui.
- Oui je sais. Ils tentent de t'intimider mais ne t'inquiète pas. Je suis à deux doigt de récupérer les caméras.
- Comment ça ?
- Je travaille dessus depuis qu'on a perdu la connexion et je crois avoir trouvé où ils stockent toutes les données. Ils font transiter ça par internet et le font changer de serveur proxy sans arrêt. Mais un fois que je serai remonté jusqu'à la base, je pourrais enfin reprendre le contrôle.
- Tu es sur que c'est vraiment ce dont on a besoin en ce moment ?
- Ça nous a bien servi par le passé, non ?
- Ouais, espérons que tu ne fasses pas tout ça dans le vent.
- C'est notre meilleure source de preuve. On a les yeux partout avec ça.
- Mais à quoi ça servirait ? Je ne peux même plus aller sur le terrain ils vont s'en prendre à vous.
- C'est un détail. On ne doit pas céder à leur chantage, c'est toi qui le disait.
- Plus j'y réfléchis et plus j'hésite. J'ai fait le malin devant Fanny en lui disant exactement la même chose...
- M'oblige pas a y aller moi même par pitié.
- T'inquiète.»
Benoît dût couper pour continuer a travailler sur le hack des caméras. Guillaume se posa sur son lit et s'endormit.

L'ange Gardien Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant