chapitre 18

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Voir Shikamaru Nara ? Cet ordre aurait pu la faire sourire, la rendre heureuse. Le simple fait de pouvoir se rendre aux côtés de cet homme aurait pu la rendre extrêmement heureuse. Seulement, aujourd'hui, c'est tout le contraire. Pourquoi doit-elle y aller ? Pourquoi le roi lui demande-t-il d'aller voir le jeune Nara ? Il sait exactement ce que cela implique : les journalistes, les nouveaux articles, les questionnements sur la réputation de la princesse et son futur.

Seulement, la jolie Temari ne dit rien. Peut-être est-ce par peur de froisser le roi, ou simplement par envie - quelles que soient les conséquences - de croiser le regard du Nara. Alors, elle s'y dirige, seule, déterminée, sa chrysanthème toujours à la main, mais cette fois-ci avec l'accord de sa famille.

C'est ainsi qu'elle le voit, debout, fixant la tombe de son père. "- Toutes mes condoléances, Shikamaru, arrive-t-elle à dire en déposant la fleur sur la tombe."

C'est alors qu'il se tourne, sans même que leur regard ne se croise, et exécute une révérence avant de répondre : "- Je vous remercie, princesse Temari, de me faire l'honneur de venir personnellement m'exprimer vos condoléances."

Le vouvoiement ? Temari sent son cœur louper un battement en entendant ces quelques mots. Alors, donc, c'est bel et bien fini.

Totalement déboussolée, la future reine peine à garder son sourire tandis qu'elle tente d'engager la conversation à nouveau : "- Cela me fait plaisir."

Que peut-elle dire de plus ? C'est comme s'ils ne s'étaient jamais connus. Ils sont tous deux l'un face à l'autre, s'évitant du regard sans savoir quoi se dire. Le Nara lève le regard vers la princesse, et c'est comme un électrochoc lorsque leurs yeux se croisent. Il la fait fondre, littéralement.

Alors qu'elle s'apprête à réengager la discussion, perturbée par les yeux chocolatés du brun, une voix qui ne lui est absolument pas inconnue vient à se faire entendre :

"- Bonjour Nara. Alors, cette application, un désastre n'est-ce pas ?"

Obligée de garder un visage impassible, Temari tourne le regard vers le jeune Kuroro Lucifer en serrant les poings. Comment peut-il se permettre ?

"- Kuroro Lucifer, pourriez-vous s'il vous plaît ne pas venir embêter monsieur Nara lors de la commémoration des morts ? Nous sommes là pour rendre hommage et non pas parler professionnel, dit-elle d'une traite." Elle adresse un regard plein de sous-entendu avant de reprendre, morte de honte, en regardant désormais le jeune Shikamaru : "- De ce que m'a dit mon père, votre paternel était un grand homme, un exemple à suivre : le meilleur soldat que Suna ait connu."

Tandis que les yeux de Kuroro s'assombrissent à vue d'œil, la jolie Temari se concentre uniquement sur l'homme face à elle, l'homme qu'elle désire finalement, le seul. Celui-ci se contente d'hocher la tête, ne jetant pas ne serait-ce qu'un regard au chef des armées. "- Merci beaucoup, princesse."

Ce sont sur ces mots que la discussion prend fin et les trois adultes se séparent pour s'éparpiller dans la foule, au grand bonheur du peuple. Temari se rapproche de son plus jeune frère en pleine discussion avec son paternel. Gaara, encore sous l'emprise de l'alcool, n'a plus aucune cohérence dans ses propos. Il s'adresse à son Roi avec un ton presque immature, totalement irrespectueux :

"- Je n'en ai rien à faire de cette foutue commémoration, j'étais même pas né, bredouille-t-il en laissant un rire s'échapper d'entre ses lèvres."

Fort heureusement, le peuple ne semble absolument pas intéressé par cette discussion et, entourés par une foule de garde, les deux membres du palais royal sont presque inatteignables. "- Mon fils, calme-toi s'il te plaît. Vois-tu dans quel état tu es ?"

Gaara déglutit difficilement, fixant son père avec difficulté : "- Je suis normal, peine-t-il à faire croire en tentant par tous les moyens de se tenir droit." Il marque un temps de pause pour se frotter les yeux avant de reprendre : "- Totalement normal." Alors, sans aucune explication, le jeune homme vient à exploser de rire face au Roi, qui le regarde avec peine et inquiétude.

Les gardes, assistant à la scène, proposent justement à la vue de la scène : "- Mon Roi, ne serait-il pas plus judicieux de le mettre dans sa chambre ? Il ne faudrait pas qu'il fasse la Une des journaux demain."

Temari, ayant du mal à déchiffrer leur propos, se fraye un chemin parmi les gardes, reconnue de tous par sa chevelure blonde pour entendre la suite de cet échange : "- Si. Vous avez bien raison, allez-y s'il vous plaît. Et, ne le laissez parler avec personne." Alors, à sa plus grande surprise, Kuroro arrive - presque en courant - pour aller voir le Roi tandis que Gaara est péniblement amené au palais, tel un prisonnier.

Alors qu'elle s'apprête à faire demi-tour, la jeune femme ne peut s'empêcher d'entendre ces quelques mots :

"- Je me suis occupée de la situation. Gaara ne fera pas la une demain, nous avons offert bien mieux aux journalistes."

Elle s'arrête alors subitement, figée. Voilà donc la raison pour laquelle il voulait qu'elle aille parler à Shikamaru Nara : ils n'ont aucune pitié pour elle, aucune compassion. Finalement, elle n'est qu'un pion dans leur jeu.

Avec Shikamaru, elle est joueuse, combative et écoutée.

Avec sa famille, elle n'est qu'un pion.

Finalement, dans ce palais dans lequel l'ambiance devient de plus en plus glauche, Temari comprend bien assez vite que plus rien n'est fait dans son intérêt, qu'elle n'est que la cible facile permettant d'étouffer tous ces secrets et tous ces changements qui sont en train d'être réalisés. Elle n'est pas future reine par souhait, ni même pas obligation. Tout n'est que complot, toutes ces phrases, tous ces mots ont un sens, mais rien qui n'aille dans son propre intérêt.

"- Princesse, nous rentrons, vient lui dire Kuroro en lui prenant la main." Ce contact la dégoûte d'autant plus, après ces quelques mots qu'elle vient d'entendre. Alors, elle se contente d'hocher la tête et d'arborer son plus beau sourire en entendant les flashs des photographes autour d'elle. Ils marchent tous les deux, un sourire aux lèvres, montrant au pays entier l'amour entre eux. L'amour... Bien sûr.

Cherchant à trouver une dernière fois Shikamaru, elle laisse son regard balayer la foule une dernière fois sans réussir à trouver ce visage angélique. Alors, inconsciemment, elle soupire doucement en entrant dans cette voiture qui la conduirait au palais royal.

"- C'était très bien, princesse, vous vous êtes bien comportés, explique le chef des armées en plaçant sa main sur la cuisse de la princesse." Plaçant son regard sur la vitre, Temari ne répond que par un hochement de tête. "- Simplement, vous devriez éviter de me manquer de respect lorsque vous êtes face à Shikamaru Nara." Tandis qu'il prononce ces quelques mots, la jeune blonde sent l'emprise de Kuroro se resserrer sur sa cuisse, tellement qu'il en vient finalement à lui faire mal.

"- Vous me faites mal." Temari vient mettre sa main sur celle du chef des armées, tentant tant bien que mal de la retirer sans vraiment réussir.

"- Ecoutez-moi, princesse Temari." Son ton de voix est froid, direct et strict. Il vient placer sa main autour de la nuque de la jeune femme pour forcer le regard, tout en maintenant toujours sa main sur sa cuisse pour reprendre : "- Si vous êtes gentille avec moi, alors je me montrerai gentil aussi. Seulement... Si vous ne l'êtes pas." Le regard qu'il lui lance ne peut que lui glacer le sang. Alors, approchant ses lèvres de l'oreille de la jeune femme, il prononce alors ces quelques mots :

"- Faites très attention à vous, Temari No Sabaku."

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par intérêt - Shikamaru x Temari (partie 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant