Dans le bleu de tes yeux (Tomioka x OC)

6. Contre la sixième lune supérieure

Cela devait faire une heure que Sumiko se battait contre cette espèce d'obi qui l'empêchait de sortir de ce souterrain. En se faisant prendre, elle a pu infiltrer cet endroit et se battre contre le démon. Elle avait réussi à libérer toutes les jeunes courtisanes qui s'étaient faites attrapées par le démon, et avait rencontré deux jeunes kunoichis qui étaient en réalité les épouses de Tengen. Toutes les trois donc, luttaient depuis une heure.

- Sumiko-san ! Attention !

Sumiko se retourna et eut le temps d'apercevoir l'obi qui fonçait droit sur elle. Elle n'aura pas la force de le parer, il allait l'entailler. Soudain, elle se fit attraper par la taille puis portée quelques mètres plus loin. L'obi fissura le sol, à l'endroit où elle se trouvait quelques secondes plus tôt.

- Giyu ?! lâcha-t-elle, toute surprise de découvrir qui était son sauveur. Qu'est-ce que...

- Tu m'avais promis que tu ferais attention, répondit-il. Et je te retrouve dans l'antre d'une lune supérieure, à deux doigts de te faire trancher par son obi.

Elle baissa la tête et rougit, honteuse.

- C'était le plan, murmura-t-elle.

Giyu fit mine de ne pas l'entendre et fit signe aux jeunes filles de le suivre. Ils sortirent enfin de cet antre et allèrent retrouver leurs camarades. Là-bas, le combat contre la sixième lune supérieure faisait rage.

* * *

Daki et Gyutaro étaient deux démons assez puissants, cependant, contre trois piliers, ce fut assez difficile pour eux de gagner. Lorsque Giyu, Sumiko, Makiwo et Suma sont arrivés sur place, Uzui avait perdu un bras. Ils étaient tous en mauvais état. Giyu avait ordonné à Sumiko de ne pas s'interposer dans le combat et d'aller soigner Tanjiro et Uzui. La jeune femme avait râlé mais avait finit par s'exécuter.

- Merci....

- Ne parle pas Tanjiro, économise tes forces.

Sumiko regardait Uzui qui était juste à côté. Son état étant très critique, et elle avait tout fait pour lui prodiguer les soins nécessaires. Cependant elle n'était pas médecin, et si on ne faisait rien, Uzui allait mourir. Les trois épouses d'Uzui pleuraient à ses côtés. Intérieurement, Sumiko priait pour que le pilier du son s'en sorte. Soudain, une fillette avec un bambou dans la bouche arriva et brûla Uzui. Des cris stridents se firent entendre de la bouche des kunoichis. Mais, à leur plus grand étonnement, Uzui guérit du poison, mais pas de sa main gauche. C'est ainsi que la petite troupe quitta lentement le quartier des plaisirs, laissant derrière elle un champ de bataille.

Tanjiro, Inosuke et Zenitsu marchaient en tête, suivit de Tengen et ses trois épouses, enfin, derrière se trouvaient Sumiko et Giyu. Le brun avait l'air fâché, mais la jeune fille ne comprenait pas pourquoi.

- C'est quoi le problème, au juste ?

Le jeune homme ne lui répondit pas, et poursuivi sa route. Sumiko s'énerva, et s'arrêta.

- J'en ai assez Giyu. Depuis la mort de Sabito, je ne te reconnais plus. Tu ne me parles quasiment plus et tu te renfermes sur toi-même. Au début, je t'ai laissé faire. Je me disais que c'était ta manière de faire ton deuil. Mais maintenant ça fait trop longtemps que ça dure.

- Tu ne peux pas comprendre Sumiko. Tu n'as pas vu Sabito se faire écrabouiller devant toi. Depuis je vis avec l'impression que je n'aurai pas du vivre, et que mon destin était de mourir ce jour-là. Tu ne peux pas comprendre tout ça toi. Tu mérites entièrement ta place de pilier, alors que moi, j'ai l'impression d'être un imposteur...

Il ne parvint pas à terminer. Giyu reçut une claque magistrale qui le laissa sans voix. Devant lui, Sumiko avait les yeux remplis de larmes. Elle voulut lui parler mais les mots ne venaient plus. Elle partit alors dans l'autre sens en courant. Elle voulait partir le plus loin possible.

* * *

La jeune fille courait à travers une forêt de bambous, sous les pâles rayons de la lune. Ses cheveux blancs flottaient derrière elle, comme une trainée d'étoiles. Elle entendit des pas au loin. Ce devait être Giyu qui tentait de la rattraper. Sumiko arriva devant une petite rivière, qui coulait tranquillement. Entendant le jeune homme à quelques mètres derrière elle, elle poursuivi sa course en longeant le cours d'eau. Soudain elle sentit une vague de chaleur l'enlacer, ainsi qu'une force qui la bloquait. Elle aperçut un bout de tissu bordeaux, comprenant ainsi ce qui la bloquait. Elle entendait le souffle du brun au creux de son oreille, et sentait son odeur qui lui rappelait tant de souvenirs. Elle se calma et se blottit dans les bras du jeune homme, et, emplie d'un sentiment de nostalgie, elle pleura silencieusement, dans l'obscurité de la nuit.

Ils restèrent ainsi de longs instants. Pour la première fois depuis de longues années, Sumiko était apaisée, et somnolait à présent contre Giyu, qui avait lui aussi les yeux fermés.

- Je suis désolé, murmura-t-il tout d'un coup. Je suis vraiment un imbécile.

La jeune fille ne répondit pas, et se contenta de hocher doucement la tête en signe d'approbation. Le brun sourit. Il ouvrit les yeux, et contempla le paysage qui s'offrait à lui. Il se sentait enfin en paix avec lui-même. Il posa sa tête contre celle de Sumiko, et s'endormit contre d'elle.