Une couronne pour deux

Confidences salées

Étonnamment, Sherlock pouvait être de bons conseils en drague. Contre toute attente, sa technique d'approche avait fonctionné à merveille. John avait trouvé Daphné près du photographe, avec ses amies les plus proches. Elles étaient en train d'immortaliser la soirée, voulant absolument en garder un souvenir, quand John s'était aperçu de leur présence. Immédiatement, il appliqua ce que le brun lui avait dit de tenter : de petits coups d'œil en douce.

Il était resté comme ça dix bonnes minutes, leur tournant autour, son verre à la main lui donnant un air nonchalant. Il regardait Daphné à intervalles réguliers, parfois avec plus d'insistance, cherchant simplement à ce qu'elle le regarde en retour.

Et ça avait marché ! Elle avait tourné la tête vers lui un bref instant ! Ou alors il avait rêvé ? Non, impossible. A moins que ? Il devait vérifier.

Et à cet instant, il sut qu'à partir de maintenant il écouterait Sherlock plus souvent. Parce que lui et cette fille venaient de se regarder dans les yeux, et que c'était le meilleur départ qu'il avait pris depuis le début de la soirée avec une potentielle cavalière.

Suite à cet échange de regards, ils se rapprochèrent petit à petit, se tournèrent autour sans vraiment s'approcher, puis Daphné prétexta une envie de pizza pour s'éclipser de son groupe d'amies. Elle allait vers John, sans aucun doute ! Et c'est ainsi qu'ils passèrent une bonne partie de la soirée à discuter et à danser. Le petit blond était comblé ! Il avait enfin trouvé une danseuse qui voulait bien de lui, et en plus il l'appréciait pas mal. Restait plus qu'à ne pas la faire fuir...

Même s'il avait peu confiance en son adresse après les événements de la soirée, il n'aurait jamais pensé qu'elle aurait pu être un atout avec Daphné. En effet, elle non plus n'était pas très adroite, et ce fut leur premier fou rire : il la rattrapa alors qu'elle trébuchait sur sa longue robe. Un premier rapprochement qui ne laissa pas indifférent notre médecin en herbe. Il voulait vraiment apprendre à découvrir cette fille qu'il côtoyait depuis presque un an. Et si elle était la bonne ?

Ils s'assirent donc à l'écart pour pouvoir s'entendre parler. Sans surprise, l'atelier d'écriture fut leur premier sujet de conversation, et même si les débuts étaient un peu hésitants, la discussion devint rapidement assez naturelle. Enfin, discussion, disons plutôt monologue... Une fois Daphné mise à l'aise, elle se s'arrêta de parler que pour boire une gorgée de limonade de temps en temps. Cela ne gêna pas John au début, il n'était pas de nature bavarde, et écouter les autres lui plaisait d'habitude. Mais ce qui lui posa vite problème c'est qu'elle n'essayait en rien de l'inclure dans ses propos. Elle parlait d'elle, de son chien, d'elle, de son copain qui était tellement horrible, et... d'elle. Plutôt lassant, même pour un lycéen plein de bonne volonté et rempli de patience. Et dire qu'il était fier d'avoir réussi à approcher Daphné et qu'il cherchait maintenant un moyen de la fuir !

Bon, il devait réfléchir. Pouvait-il retourner au buffet ? Mmh, il avait déjà un verre et une part de pizza dans la main : un peu grillé comme fuite. Peut-être que s'il arrivait à attirer Sherlock à lui il viendrait le sortir de ce tête-à-tête ennuyeux. Malheureusement, aucun signe du mystérieux brun aux alentours. Sinon il pouvait toujours utiliser la bonne vieille excuse de l'envie pressante ? C'était déjà mieux ! Ne lui restait plus qu'à réussir à placer un mot dans ce flot de paroles qui sortait de la bouche de la jeune fille...

Oh oh ! Elle buvait, vite, balancer sa requête, maintenant ou jamais !

« Daphné ! Je dois faire un tour aux toilettes. Hum, tu peux retourner danser avec tes amies si tu veux, je te retrouve après ? »

« Je peux t'attendre sinon. On pourra continuer à discuter comme ça ! »

« Je- Je préfère pas. Je vais sûrement pas revenir tout de suite »