Course poursuite.

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La voiture des deux étudiants se gare dans une station-service, Jay s’occupe de faire le plein pendant que Ray, tout excité par les photos nues de son amoureux, fonce dans les toilettes homme pour prendre une pause chaude devant le miroir ; sa braguette ouverte laisse entrevoir son boxer collé fermement à son fessier rebondi, son haut relevé jusqu'au nombril montre la naissance de son ventre plat fin. Après avoir pris plusieurs clichés, il sélectionne celles susceptibles d’éveiller le désir de Martin.

En un clic, Ray transmet les photos avec la légende ‘’Ton cadeau d’anniversaire est en route, j’espère que tu as très faim.’’ Sa main quitte juste son appareil après l’avoir verrouillé lorsqu’un individu grossier sort de la cabine derrière lui et vient regarder par-dessus son épaule sans se gêner pour commenter.

_Ils sont mignons, Ray, garde le silence quand le rouquin s’installe près de lui, bloquant le passage avant qu’il ne sorte, il est chanceux le conard à qui tu envoies toutes ces photos. Le costaud négligé avec son horrible barbe pleine de miettes d’aliment finit de laver ses mains, quand Ray pense qu’il va enfin enlever ses grosses fesses de la route, l’homme s’avança dangereusement vers lui et d’une voix perverse, il ajoute en lui tenant le menton, et si tu me montrais ce que tu caches en dessous, je pourrais te montrer ce que je sais faire. Il lui lèche la joue droite, un sentiment de dégoût assaille Ray, le cœur à mille à l’heure, le jeune homme panique réalisant à peine ce qui lui arrive. Son agresseur est deux fois plus costaud que lui, c’est une boule ronde de graisse qui l’écrase contre le mur de tout son poids en le tripotant. Lorsque l’horrible personnage baisse son pantalon et sort sa virilité, Ray comprend ce qui va se passer, son cerveau également qui le pousse à se dégager en donnant un énorme coup de pied dans l’entrejambe du gros lard qui s’écroule au sol aussitôt, il a le temps de sortir et de courir, affolé vers la voiture.

Jay, la pompe d’essence en main, est embêté par un gothique raté un peu assimilable à un sans-abri qui n’a pas pris de bain depuis une éternité ; le clochard tente de lui faire la conversation, mais le jeune blond reste focus sur ce qu’il fait. Il essaie de retenir sa respiration pour ne pas inhaler l’odeur immonde qui se dégage de l’homme.

_Allez mon beau, on peut s’amuser à l’arrière de mon camion. Tu verras, c’est de toute beauté avec un confort d’hôtel cinq étoiles. Dit-il en se tripotant les parties intimes.

_Vu comme tu sens mauvais, je doute fort que l’arrière de ton camion vaille même une seule étoile alors je passe mon tour. Commence déjà par prendre une douche et reviens tenter ta chance. Jay range la pompe quand il aperçoit Ray en panique, t’as vu un fantôme ou quoi ?

_J’ai pas le temps de t’expliquer là, grimpe à l’intérieur et emmène-moi loin d’ici. Disait Ray agité en prenant place dans la voiture.

_Hey…vous n’allez nulle part, t’as fait quoi à mon pote ? Il est où Buck ? Dit l’homme en bloquant l’accès de la voiture à Jay, il maintient la portière d’une main ferme. Lorsque son acolyte sort la tête des toilettes la main entre les jambes, Ray profite de cette distraction pour se glisser dans la voiture.

_Arrêtez-les, cette petite pute m’a bousillé les couilles. Crie le gros lard.

_Merde, Buck ! Il faut toujours que tu gâches tout, tu ne peux jamais te fier au plan connard. Gronde le gothique qui essaie d’ouvrir la portière, avant qu’il ne réussisse, un tir retentit en l’air, le gérant de la station les menace de son arme.

_Laisse-les partir où je t’en mets une dans la tête. Il tenait toujours la portière, ne me force pas à me répéter. L’agresseur daigne s’écarter de la voiture et laisse les jeunes gens repartir après un remerciement rapide à leur héros. Maintenant, montez dans votre camion et balayez le plancher, je ne veux plus vous revoir dans le coin.

Comme des lapins, ils regagnent leur camion et prennent la route à la suite de Ray et Jay. Au volant du poids lourd, les deux hommes décident de se venger des jeunes gens qui viennent de les humilier. L’autre au volant, Buck sort son fusil et demande à son acolyte de rouler plus vite. Une fois la voiture rouge des garçons à leur portée, Buck se met à tirer plusieurs coups. La voiture en difficulté, ils s’apprêtent à les coincer.

Jay essaie de garder son calme, le jeune homme tente bien que mal de se soustraire de l’attaque des deux agresseurs ; quand les balles de Buck atteignent ses pneus, il perd le contrôle et s’apprête à faire une sortie de route.

Ray, cherchant son téléphone, se rend compte qu’il l’a perdu, celui de Jay n’a plus de batterie. Ils ne peuvent demander de l’aide à personne, coincés sur une route quasi-déserte alors que la nuit prend ses droits sur la nature.

Ils sentent simultanément le camion les accrocher, il les conduit vers un ravin. Malgré leurs cris hystériques, les deux hommes vont au bout de leur acte criminel. Ils prennent plaisir à les voir quémander leur clémence à tue-tête. En se félicitant d’avoir puni les deux jeunes insolents, ils ouvrent deux canettes de bière en poursuivant leur chemin sans s’arrêter.

La voiture rouge dévale le ravin dans un mouvement de tourbillon, elle se contracte sous l’effet des violents chocs auxquels elle est confrontée. Ces passagers voient leurs vies défiler sous leurs yeux déjà sonnés et aux portes de l’inconscience, Jay a des images de sa première rencontre avec le métis, leurs moments de bonheur passés ensemble, la fois où Ray l’a soutenu après sa rupture difficile, ses yeux se ferment sur son ami dansant au gré des mouvements de la voiture parmi les débris. Ray a une dernière pensée pour Martin Lorenzo, il se demande s’il réussira à s’en sortir, s’ils pourront se voir et enfin se prendre l’un dans les bras de l’autre.



À suivre...

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Jusqu'à ce que la mort nous unisseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant