Le pardon

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                Au bout d’une marche douloureuse, surtout pour le criminel qui peine à rester debout, sérieusement amoché, ils arrivent à la tombe. Bradford, voyant l’état lamentable de son petit ami, et la tombe de Ray où Martin avait oublié quelques effets personnels à lui comme un manteau, un coussin, quelques bouteilles de vin et verres, il reprend la relève comprenant la douleur de son ami milliardaire, il pousse le colosse et fixe le salaud à genoux. Son action émeut Martin au plus haut point puis Charline et son B-jay.

_Vous voyez là, c’est le jeune que vous m’avez privé de rencontrer… ce n’est pas seulement son copain que vous avez privé d’une personne formidable mais le monde entier, même vos propres enfants car il était extraordinaire, très intelligent, gai, avenant et savait motiver ses proches. J’entends toutes ses qualités de lui, mais j’aurais voulu le voir, me faire ma propre opinion, le voir prendre soin de ses proches… imaginez qu’on vous enlève votre fille, que ressentiriez-vous ? Dites-moi monsieur Cooper…

_Je ne sais pas… c’est tout ce que j’ai… je suis désolé… c’est Emerson… il m’oblige à faire tout ça… croyez-moi, je dirai tout. S’il vous plaît…

_Demandez plutôt pardon à Ray, et à sa famille, à son homme, insiste Bradford qui secoue l'homme vigoureusement.

_Ray… je… je suis désolé, je regrette mon acte, pardon…, le gros lard fond en larmes. Charline, finalement, s’approche de lui.

_Si cela peut vous consoler, je vous pardonne, même si je doute fort que vous arriviez vous-même à vous pardonner. Maintenant, veuillez quitter cet endroit, emmenez-le s’il vous plaît.

_À vos ordres madame. Le colosse relève le gros lard qui continue de s’excuser auprès des proches, accusant Donald Emerson d’être derrière tout ça.

_Profite bien de la balade, car c’est la dernière fois que tu verras la lumière, je ferai tout pour que tu pourrisses en prison, même dépenser toute ma fortune s'il le faut, dit Martin que Charline embrasse affectueusement.

_B-jay, veux-tu venir au commissariat avec moi ? Demande Bradford que Jay se joint à lui. Et vous ? Il lance l’invitation à la mère et au petit ami.

_Non, je suis fatigué, j’ai besoin de repos. J’ai roulé toute la nuit pour aller chercher ce connard, avance Martin les yeux minuscules d'épuisement.

_Ok, je vous tiens au courant alors.

_Merci Bradford…

_C’est à toi le merci Martin, grâce à toi, Ray va reposer en paix et beaucoup de victimes auront justice. Tu es un mec bien, et je m’excuse pour mon cousin. Je l’avais mis en garde… même si je l’ai un peu cherché parce que je m’inquiétais vraiment pour toi… tu me pardonnes mon ami ?

_Ça va… j’aurais fait pareil à ta place. Prochainement, vient juste me parler directement plutôt que de manigancer dans mon dos. Martin et Bradford échangent une accolade virile vite faite.

_Je ne referai plus la même erreur et toi, n’hésite pas à me parler… je vois ça et je m’en veux." Il montre l’état des lieux. À quel moment… je n’ai pas vu que ça n’allait pas… je veux dire, tu vis un peu ici….

_C’est triste je sais, sauf que c’est ma manière à moi d’aller de l’avant, je ne vous demande pas de comprendre, mais juste de respecter ça.

_Non, ce n’est pas triste, c’est peut-être étrange mais romantique. Martin en larme prend Bradford dans ses bras longuement cette fois-ci. Puis Jay.

Il reste sur la tombe avec Charline, regardant les autres s’éloigner. Une fois seuls, ils se mettent à faire un peu de nettoyage. Martin pour la première fois raconte à une personne, ses soirées et visites trop fréquentes sur la tombe sans aborder l’aspect sexuel.

_À côté de toi, je passe pour une mauvaise mère. Voilà pourquoi je veux me racheter, j’aimerais créer une fondation à la mémoire de mon fils pour aider les mères célibataires et leurs enfants qui traversent la souffrance que j’ai endurée avec mon fils, aussi soutenir les jeunes noirs gays, et même queers pour qui c’est difficile, beaucoup sont rejetés et maintenant, on pourra intégrer les personnes obèses gays, et même hétéros sachant que cela a participé à l’avènement de ce drame. S’il avait eu du soutien, Ray serait encore là.

_C’est une bonne idée, je vous assisterai dans toute la procédure.

La mère l’embrasse, elle se sent reconnaissante envers Martin pour tout ce qu'il a fait pour elle, pour que son fils repose en paix. Et en retour, elle lui annonce qu’elle est prête à le suivre dans le mariage mortuaire, à lui accorder sa bénédiction.

_J’aurais aimé le thème de l’Inde, mais on va dire qu’il était plus un Japonais… alors on fera avec.

_Merci beaucoup, c’est vraiment important pour moi.

_Pour moi aussi, voir mon fils se marier était un rêve… grâce à toi, je le réalise. Combien de gendre ferait ce que tu fais là. Martin sourit. J’en ai besoin pour tourner la page, en sachant qu’il aurait eu une part de ses rêves réalisée, j’irais de l’avant facilement.

_Je suis heureux qu’on arrive à parler, à se comprendre. C’est bien d’être sur la même longueur d’onde. Et pour trancher, et si nous faisions des fiançailles indiennes et le mariage japonais. Tant qu’à le faire, faisons-le bien.

_Ce sera génial ! Tu entends Ray, j’aurais quand même des fiançailles indiennes. Ils éclatent de rire, se fixant.

_On dirait moi quand je lui parle…

_C’est important, on oublie souvent d’où l’on vient et où l’on retourne, un jour, ce sera nous et qui sait ce qui se passe de l’autre côté. Je suppose qu’on aimerait que quelqu’un vienne nous parler de temps à autre. Et les vivants oublient cela trop souvent.
         



  À suivre !

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Jusqu'à ce que la mort nous unisseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant