La Rose rouge [One Piece] (Tome 1)

6 : Une issue

Kaya se redressa, la bouche en sang, celui de Lart et d'Adelaïde, tous deux morts. Ils gisaient au sol, dans la chambre de la plus âgée. La tigresse reprit des traits humains et se rendit compte de ce qu'elle venait de faire, se dégoutant. Jamais elle n'aurait pensée qu'elle tuerait quelqu'un, encore moins deux personnes et des enfants, qui plus est. Elle se laissa tomber sur ses genoux et regarda ses mains pleines de sangs. Sans s'en rendre compte, une autre esclave entra dans la pièce.

- ... Kaya ?

La rousse ne répondit pas, toujours en état de choc. La plus âgée s'approcha du corps de la rosette pour voir si elle était vivante, ce qui n'était, bien sûr, pas le cas. Elle se dit que Lart devait être également mort, ce qui n'arrangeait aucunement les choses. Elle ne tenait pas pour responsable Kaya, puisqu'elle-même, comme les autres esclaves, les détestaient. La rousse avait, selon elle, eu plus de cran que les autres. Voire un peu trop.

Voyant là une opportunité, la jeune femme prit la main de Kaya pour l'obliger à se lever et sortit rapidement de la chambre. Elle prit soin de fermer la porte à clé, réduisant le risque qu'on découvre les corps, puis elle emmena la benjamine au sous-sol. Par chance, le maître n'était pas là, mais il pouvait rentrer à tout moment.

Arrivé dans la pièce, où Kaya s'était faite marqué, la jeune femme alla chercher les clés de son collier explosif. Puisqu'au départ, elle ne possédait pas de fruit du démon, il n'était pas en granit marin. Il ne s'était pas non plus enclenché, ce qui était une chance pour elle. Les clés trouvées, la jeune femme s'empressa de la détacher. Elles n'avaient pas rencontrées de gardes, ni d'autres personnes sur le chemin, ce qui était assez étonnant.

- Et toi ?

Kaya la regardait, ayant repris ses esprits sur le chemin.

- Je n'ai nulle part où aller. Je n'ai plus de famille, plus de maison. Plus rien. Et puis ma condition n'est pas si horrible que cela. Dit-elle en lui souriant doucement.

- ... J'ai plus personne, moi aussi...

Kaya pensais que sa sœur et ses frères étaient morts, comme ses parents, pensées qu'elle eut quelques jours après son arrivée sur Grand Line.

- Je t'en prie, viens avec moi, Carmina. Je n'ai plus que toi.

Cette dernière la regardait, hésitant beaucoup. Elle n'avait jamais osé penser s'échapper, ayant beaucoup trop peur de le faire. Elle s'était plus occupée de Kaya que les autres, voyant en elle la fille qu'elle n'avait jamais eue.

Elle observa la benjamine, cherchant encore ce qu'elle devait faire, mais le bruit de pas, dans le couloir, la pressa. Elle regarda la porte puis à nouveau Kaya, avant de prendre la clé et retirer son collier. Carmina prit ensuite la main de la jeune fille et courra vers la porte arrière. Elles descendirent les marches assez rapidement, manquant de tomber à plusieurs reprises. Arrivées dans les jardins, elles courraient vers l'arrière, Carmina savait qu'il y avait un passage entre les roses rouges qui longeaient la clôture. Elle laissa passer Kaya devant, la suivant juste après, mais les aboiements des chiens se firent entendre.

Elles tournèrent la tête vers la source du bruit, la peur les gagnant petit à petit. Carmina observa Kaya puis le passage, qui était légèrement en pente. Il était assez étroit et caché par les roses pour ne pas être vu. Seulement si l'on faisait vraiment attention.

- Ne te retourne pas. Cours aussi loin que tu le peux. Dit-elle en passant sa main sur la joue de la rousse, puis elle esquissa un sourire triste. Reste en vie.

Kaya ne put assimiler ses paroles qu'elle se fit pousser en arrière. Elle vit une dernière fois les yeux orangés de Carmina avant de tomber dans les buissons. Elle dégringola un moment, tandis que la jeune femme courra à l'opposé d'elle, attirant les chiens. Le garde qui était revenu à son poste avait vu la porte de la pièce, au sous-sol, entrouverte, et était allé voir qui s'y trouvait. Il ne vit que les deux colliers au sol, ce qui était suffisant pour mettre en état d'alerte ses collègues. Un peu avant, un esclave découvrit le corps d'Adelaïde et de Lart, poussant un cri et faisant venir d'autres gardes.