Save me from hell

Chap 6 : Locked out of Heaven-Bruno Mars

Mon réveil sonne, nous sommes mercredi. Malheureusement, dans ce lycée, nous avons cours toute la journée.

J'effectue les tâches ménagères, et prépare le petit-déjeuner de ces deux monstres. Comme d'habitude, je ne prends pas le temps de m'en faire un. La routine. Je monte me préparer en vitesse, puis je pars en direction du lycée.

Arrivée là-bas, je regarde mon emploi du temps, et vois que j'ai mathématiques pendant 2 heures. Point positif de cette journée : les mathématiques sont ma matière préférée. J'arrive en cours, et pars m'installer à ma place, c'est-à-dire à côté d'Ava.

"- Hey, comment tu vas aujourd'hui ? Tu n'as pas répondu à nos messages...

- Salut... Je vais super bien, et toi ? Mensonge. Et désolée pour les messages, je ne me sentais pas très bien, je suis vite partie me coucher.

- Ça va aussi. Et ne t'inquiètes pas, j'espère juste que ça va mieux pour toi. Me lance-t-elle avec un sourire, tandis que je me contente d'hocher la tête en guise de réponse."

Je sors mes affaires et, comme à mon habitude, me mets à dessiner. La sonnerie retentit enfin, je me dépêche de ramasser mes affaires et de sortir de la salle. J'ai une pause dans mon emploi du temps jusqu'à mon prochain cours, c'est-à-dire français, à 13h.

Je décide donc d'aller visiter un peu le lycée, chose que je n'ai pas trouvé le temps de faire hier et avant-hier. Celui-ci est assez petit, pratique pour se repérer. Au bout d'une dizaine de minutes, je tombe sur une porte, sur laquelle est accroché un écriteau indiquant "Salle de musique". J'entre, et aperçois un piano au milieu de la pièce. Ce simple objet fait remonter tellement de souvenirs. Mon père en jouait, et du haut de mes 6 ans, il a réussi à m'apprendre quelques bases. Au fil du temps, je m'entrainais toujours dans ma chambre avec mon clavier, ce que je faisais encore, jusqu'à ce que Joe le découvre, et saccage ma chambre avec. Il a détruit mon bien le plus précieux.

Je m'installe sur le tabouret près du piano, et commence à jouer quelques notes, en guise d'échauffement. Instinctivement, je commence à jouer Locked out of Heaven de Bruno Mars. Cette chanson a bercé mon enfance. C'était la préférée de mon père. C'est donc celle-ci que j'ai apprise en premier. La mélodie m'emporte, je commence à chanter par-dessus le piano. J'y mets tout mon corps, toute ma voix, toute mon âme. La fin de la musique approche, j'entends des pas arrivés en direction de la salle dans laquelle je me trouve. La porte s'ouvre. J'aperçois la partie de la bande se trouvant dans ma classe (petit rappel : Ava, Aaron, Alec, Hayden, Lenny et Matt) sur le pas de la porte.

"- C'était toi ? Demande soudainement Matt, que je regarde, incrédule. Qui chantait à l'instant, c'était toi ?

- Je... euh, oui. Tous me regardent, ébahis.

- Existe-t-il une chose que tu ne sais pas faire putain ? T'es hyper talentueuse, June ! Dit Ava en tapant des mains. Je la regarde en levant un sourcil.

- Elle dit vrai, June. Tu es incroyable, bordel. continue Aaron. Je rougis violemment.

-Hum, euh, merci... Répondis-je, gênée."

PDV Aaron

Cette fille est une perle. Elle est fabuleuse, fantastique, incroyable. Combien de talents comme celui-ci nous cache-t-elle encore ? Hier soir, Chris nous a dit qu'elle était revenue pour danser au Butterflies. Elle est tellement belle. Mais, elle n'a pas l'air heureuse. Et je compte bien l'aider à aller mieux, si elle le veut.

Je sursaute quand le tabouret sur lequel June est assise glisse sur le sol. Celle-ci se lève et sort de la pièce. Nous nous regardons en silence. Lorsque je m'apprête à la rejoindre, Alec me dit qu'il va s'en occuper. Je lui fais confiance, il est mon meilleur ami depuis le bac à sable, je le laisse donc faire.

PDV June

J'étais assise sur le même banc qu'hier, le regard dans le vide. Cela peut paraître ridicule, mais je déteste le fait que des personnes m'aient entendu chanter la chanson préférée de mon défunt père. Vraiment ridicule.

"- Ju' ? Je sursaute. Écoutes, on ne se connait pas, j'en suis conscient. Tu es nouvelle, je comprends que tu ne nous fasses pas confiance, c'est normal. Mais on voit bien que tu vas mal. Tu ne souris jamais, ne parle que très peu, uniquement pour répondre à des questions. Et tu ne manges rien. Alors, sincèrement désolé si cela t'embête, mais saches que nous ne lâcherons pas l'affaire, on veut t'aider June.

- C'est impossible, vous ne pouvez pas, personne ne le peut. Je me lève, m'apprêtant à partir, mais il me retient par le poignet, ce poignet, ce qui m'arrache un cri de douleur. Les cicatrices étaient encore trop fraîches pour être touchées de la sorte.

- Ju' ? Il relève ma manche. June ! Putain ! C'est quoi ça, bordel ? Tu... Tu... Putain de merde... Je sens mes yeux me piquer. Les larmes commencent à tracer leur chemin sur mes joues, sûrement teintées de rouge par la honte. Oui, j'ai honte. Honte de moi, honte de ce que je fais.

- Je suis désolée. Pardon, Alec. Je... Désolée, désolée, désolée... Je m'excuse en boucle, je ne peux m'en empêcher. Il me prend alors dans ses bras. Je ne réagis pas à son contact, sûrement trop honteuse pour m'en rendre compte. Il me répète de ne pas m'excuser, que ce n'est pas de ma faute. Je n'en crois pas un mot.

- Chut, ça va aller Ju', je suis là, on est tous là, avec toi. Ça va aller je te le promet."

J'ai du mal à respirer. Pas maintenant, s'il vous plait, pas maintenant. J'essaie de caler  ma respiration sur la sienne, mais rien n'y fait, je n'arrive pas à me calmer. J'étouffe. Alec semble s'en rendre compte, mais ne sait pas comment réagir, je suppose. J'aperçois du coin de l'œil que la bande arrive en courant, se demandant sûrement ce qu'il se passe. Je comprends qu'Alec leur chuchote quelque chose, que je n'arrive pas à entendre.

Je me sens transportée dans les bras de quelqu'un d'autre, je n'ose pas ouvrir les yeux. Ma respiration se fait de plus en plus difficile. Ma tête tourne. Une plus petite main me caresse le dos, une main de fille. Je comprend vite que c'est Ava. Me rendant compte que je suis dans ses bras, je commence à me calmer, à retrouver ma respiration, et mes larmes cessent petit à petit de couler à flot. J'ose enfin ouvrir les yeux. Je remarque que nous sommes seules, le reste de la bande a dû partir un peu plus loin, sûrement pour éviter de m'angoisser encore plus, et je les en remercie. Ava me regarde doucement, un sourire qui se veut réconfortant sur les lèvres.

"- Hey, ma belle, tu vas mieux ? Me demande-t-elle délicatement.

- Oui, merci. Je lui réponds, presque en chuchotant.

- Tu veux bien qu'on aille rejoindre les autres, ils s'inquiètent ? Ils s'inquiètent ?

- Je... oui. Je lui dois bien ça.

-Super, allons-y."

Elle m'aide alors à me relever, toujours en douceur, pour ne pas me brusquer. Nous retrouvons le groupe à quelques mètres de là où nous nous trouvions. Ils se tournent vers nous, et me regardent non pas avec pitié, chose que je déteste, mais avec compassion et tristesse. Aaron se jette sur moi pour me prendre dans ses bras. Étonnée, j'ai un mouvement de recul face à son geste. Il le remarque et me lance un regard désolé.

"- Est-ce que ça va ? Lance-t-il.

- Oui, je crois. Désolée. Ils me regardent, surpris.

- Désolé ? Mais pourquoi ? Me demande gentiment Hayden.

- Laissez tomber, cette tête de mule ne fait que répéter qu'elle est désolée, sans aucune raison. Dit Alec, d'un ton joueur. La bande se mit à rire. Bon, les gars, il est 12h00, vous n'avez pas faim ? Dit-il en me lançant un regard appuyé. Ils acquièrent tous, mais pas moi.

- Je ferais mieux de rentrer chez moi. Voulant éviter une fois de plus cette situation.

- Non, June, tu viens manger avec nous, un point c'est tout. Répliqua Aaron.

- Bon, hum, d'accord. Faible. Incapable de te défendre.

Avant de partir manger, ils me forcent à leur donner mon numéro de téléphone portable, ce que je fais.