DEUX.

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  — Non mais tu commences vraiment à me casser les couilles avec ta petite tafiole là !

— Mais tu sais quoi ? Va bien te faire foutre ! Quelle erreur mais quelle erreur !

Voilà ce que devait supporter tous les soirs Jonann. Ses parents en train de hurler dans la maison, en prenant énormément pour son grade par la même occasion. Il ne pouvait s'empêcher d'écouter, assis en haut des marches d'escaliers. Il était seul ce soir, sa soeur étant chez son mec et les autres ne vivant déjà plus ici. Il avait préparé son sac pour partir dormir chez Juliano mais craignait trop pour sa mère. Il sortit son téléphone et décida d'annuler. Ça les blessera, c'est sûr. Comme à chaque fois depuis quelques mois où les disputes se sont envenimées et amplifiées.

À « les guignols » : Déso les gars, mais j'crois que ça va être mort pour moi ce soir.

Il remarqua que ses amis lurent le message mais n'y répondirent pas. Il soupira. Il ne leur en voulait même pas. Comment pouvait-il leur en vouloir ? Après tout, c'était toujours la même rengaine dernièrement. Même lui, ça l'aurait énervé au bout d'un moment. Il soupira, attrapa son sac et se dirigea donc vers sa chambre. Il se jeta sur son lit. Alors qu'il allait porter ses écouteurs à ses oreilles, il entendit la sonnette retentir. Il fronça les sourcils. Qui pouvait bien venir à 21h chez lui ? Ses parents n'attendaient clairement personne et lui non plus. Les cris disparurent subitement. Il tenta donc d'écouter pour tenter d'identifier la personne mais ne sut entendre quoi que ce soit. Il porta donc les écouteurs à ses oreilles et lança sa playlist fétiche : sad songs to cry over. Il ferma les yeux et se laissa bercer par la mélodie de la musique to build a home. Cette musique avait tellement de sens pour lui, les paroles se percutèrent contre lui comme à chaque écoute. Alors qu'il savait que les larmes n'allaient pas tarder, il sentit une main venir se glisser dans sa chevelure. Il sursauta légèrement et ouvrit les yeux. Ses yeux verts vinrent se planter immédiatement dans ceux de Juliano. Ce dernier s'efforçait d'arborer un sourire, mais Jonann devina qu'il avait dû comprendre la situation. Il retira ses écouteurs et se redressa légèrement. Juliano vint s'asseoir sur le lit, à côté de lui.

— Pourquoi tu m'as pas dit ? Demande Juliano d'une voix calme et posée, se voulant rassurant d'une façon.

— C'est pas comme si c'était différent des autres soirs, dit Jonann.

Ce dernier avait les yeux fixés sur ses écouteurs avec lesquels il s'amusait à tordre les fils. Juliano se rapprocha et vint poser sa main sur l'épaule de Jonann. Ce dernier ne put s'empêcher de frissonner.

— Tu sais que je suis là pour toi. Toujours.

Jonann tourna sa tête et ses yeux rencontrent ceux de celui qu'il désire tant. Il hocha positivement la tête avant de regarder sa porte pour vérifier si elle était bien fermée. Il avait besoin d'un câlin. Un simple câlin pour le réconforter. Cependant, il avait peur de confuser Juliano. Il l'avait tant bassiné sur le fait qu'il n'aimait plus le contact que ça semblerait trop bizarre de réclamer tant d'attention maintenant. Juliano suivit le regard de Jonann et comprit. Il vint donc poser ses mains sur les épaules de Jonann avant de l'attirer vers lui et de le serrer fort. La tête de Jonann vint se loger sur le torse de son ami. Ce dernier commença à caresser ses cheveux pour le réconforter et Jonann sentit son coeur battre plus rapidement que la normale.

— T'es sûr que tu veux pas venir dormir à la maison ? Murmura Juliano.

Jonann pouvait sentir la respiration de son ami venir s'écrouler dans sa chevelure, accompagné de ses doigts qui y jouaient. Il ferma les yeux. Il ne pouvait pas laisser sa mère seule, pas ce soir.

— J'suis désolé.. mais..

— Je comprends.

Le silence vint reprendre sa place entre les deux avant que Jonann ne décide de le briser. Il se redressa et fit face à son ami.

Toujours. (bxb)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant