Chapitre 2

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Je me réveillais en sursaut en entendant ma mère crier mon nom du bas des escaliers:

-Angèle!!!

Oh non, mais qu'elle heure est-il? Il était beaucoup trop tôt pour crier de la sorte. J'attrapais mon téléphone pour regarder l'heure. 11h mince. Il n'était finalement pas si tôt, et donc je ne pouvais même pas râler. Je me levais et ouvrais la porte de ma chambre pour répondre à ma mère:

-Quoi maman?

-Tu m'accompagne en courses? me demandait-elle

-Tu viens vraiment de me réveiller en hurlant pour me demander ça, en sachant pertinemment ce que je vais te répondre?! lui disais-je ironiquement en fronçant les sourcils et en baillant

-Déjà, si tu te couchais plus tôt, je ne serais pas obligée de te réveiller. Surtout à une telle heure!

-Oui bon, non je veux pas venir avec toi maman, à toute! lui répondais-je

Je refermais la porte de ma chambre et je portais mon casque à mes oreilles pour écouter de la musique. J'étais allongée dans mon lit et je chantonnais pendant une petite demi- heure tout en regardant mon plafond. Faire ceci me permettait de me concentrer et de me détendre avant de travailler. J'avais l'avantage d'avoir les cours à domicile, ce qui me permettait d'étudier comme je le souhaitais et donc, de pouvoir dormir le matin. Enfin, tant que ma mère me laissait tranquille.

J'étais une assez bonne élève, je n'avais pas trop difficultés donc je n'avais pas besoin de passer des heures et des heures sur mes cours. Ce qui me laissait pas mal de temps libre. En général, je travaillais 3-4 heures dans la journée et je discutais ensuite avec Laura.

Laura c'était ma meilleure amie. Elle l'était depuis quon avait 10 ans. D'ailleurs, c'est ma seule amie. Elle m'appelait tous les jours après ses cours et on papotait. Enfin, c'était plutôt elle qui parlait et moi j'écoutais en lui répondant quand même de temps en temps. On avait pris l'habitude de faire ça depuis qu'elle vivait à Paris pour ses études. Qu'est-ce qu'elle me manque quand même.

J'entendais d'ailleurs mon téléphone sonner, c'était très sûrement elle qui m'appelait. C'est la seule à m'appeler donc c'est évident que c'est elle en fait. Je décrochais et je n'avais même pas eu le temps de dire Allo qu'elle s'était mise à parler.

-Quelle journée épuisante! Le prof de droit n'a fait que de nous raconter ce qu'il avait fait à Noël pendant ses vacances. Qu'est-ce qu'on s'en fiche qu'il soit partit à l'Île de la Réunion sérieusement?! Il m'énerve à se la péter comme ça. Nous, on était en train de réviser pour son gros contrôle la, pendant que lui se pavanait à la plage.

-Aucune compassion lui disais-je en essayant de m'empêcher de rire.

-Mais oui vraiment. Oh et puis l'autre là! Le Hugo machin... Lui aussi qu'est-ce qu'il peut m'énerver. Toujours à parler et faire l'idiot pendant tout les cours. TOUT LE TEMPS. On ne peut même pas se concentrer. Et je sais pas pourquoi, mais dans les amphis, il arrive toujours à se mettre près de moi alors que je fais tout pour l'éviter.

-Depuis la primaire il est amoureux de toi affirmais-je

-Pfff arrête avec tes bêtises, c'est du grand n'importe quoi. Il s'est juste décidé à me faire souffrir jusqu'à ma mort, c'est tout.

-Si tu le dis riais-je

Il était vrai que ce garçon était amoureux d'elle depuis la rentrée de notre 5ème primaire (CM2 en France). Et déjà, en classe avec nous, il ne la lâchait pas. Et je savais très bien qu'elle aussi était amoureuse de lui depuis un moment. C'était en partie pour ça qu'il lagaçait autant. Mais avec Laura, il ne fallait pas trop se faire dillusions. Elle se persuadera du contraire à vie. C'était une fille tellement têtue. Et pourtant, ce n'était pas faute de lui avoir rabâché les oreilles avec ça pendant des années au primaire ainsi qu'au secondaire. Bizarrement, dès qu'il était nécessaire de prendre un quelconque exemple de notre scolarité dans une conversation, le prénom d'Hugo ressortait toujours. Personnellement, cela me faisait rire même si, elle, ça l'embêtait.

Après l'appel de Laura, je descendais au salon rejoindre mes parents. Ils me reprochaient de passer trop de temps dans ma chambre et qu'ils ne me voyaient presque jamais malgré le fait qu'on habitait dans la même maison. On avait donc décidé, dès le début de l'année scolaire, que je descendrais au moins une trentaine de minutes par jour pour discuter ou faire une activité avec eux. Et j'avais aussi pour obligation de dîner tous les soirs à leur table. Aujourd'hui, c'était le repas que je devais préparer avec ma mère. Et je devais avouer que c'était très agréable, j'aimais cuisiner même si je ne le faisais jamais. Puis, on finissait toujours en fou rire. Très souvent à cause de ma maladresse légendaire. Ça à toujours fait rire mes parents d'ailleurs. Je ne savais pas trop pourquoi. Jen avais pourtant cassé des choses auxquels ils tenaient.

Il fallait bien admettre que j'en avais de la chance de les avoir. Ils étaient toujours patients avec moi et essayaient tout le temps d'être compréhensifs. C'étaient des parents qui mavaient toujours encouragés à faire les choses par moi-même. C'était pour cela qu'ils s'en moquaient lorsque je faisais tomber quelque chose ou lorsque je ratais ce que je faisais. Le plus important était que j'avais pris l'initiative d'essayer de le faire toute seule.

Pendant le dîner, ils discutaient. Principalement de leur travail ainsi que de quelques commérages du quartier. La voisine aurait encore trompé son mari. Mais bon, ça je ne le savais pas car je n'écoutais pas du tout ce qu'ils disaient. J'étais en train de penser à des notes de piano, à une mélodie. Il ne fallait surtout pas que je l'oublie avant de remonter dans ma chambre.

-Chouchou tu nous écoutes? me demandait mon père

Je secouais ma tête pour faire revenir mes pensées parmi eux. Je détestais ce surnom, mais je les laissais l'utiliser tant quon était pas en public.

-Hein, euh oui la voisine le regardais-je sans certitude que ce soit bien d'elle dont on parle

-Oui elle aurait encore trompé son mari selon le poissonnier me répondait mon père

-Oh, le pauvre David, il ne mérite vraiment pas une femme comme ça lui répondais-je en commançant à me lever pour débarasser mon assiette

-Tu n'as pas touché à tes haricots constatait ma mère

-Tu sais que je n'aime pas ça maman

-Tu aurais pu au moins faire l'effort de goûter

Je partais dans la cuisine en souriant avant de retourner dans ma chambre. Je me plaçais immédiatement devant le piano et je commençais à jouer la mélodie qui m'était venue à table. Je travaillais dessus jusqu'à ce que je me rende compte qu'il était déjà 3h du matin. Je prenais donc la décision d'aller me coucher, d'autant plus que cela faisait une bonne dizaine de minutes que je baillais. Une fois couchée, comme à mon habitude, je me mettais à penser à des milliers de choses. Mon cerveau ne me laissait jamais tranquille, et encore moins la nuit. Je me tournais et me tournais encore dans mon lit. Il avait dû se passer au moins 2 heures avant que je ne réussisse enfin à m'endormir.

Une peur envoléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant