Chapitre 7

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Mercredi, 14h. Je venais juste de raccrocher avec ma mère. J'attrapais mes écouteurs et mettais ma musique à fond. J'étais légèrement contrariée. Ma mère venait de m'annoncer que je devais rester à Paris pour une durée indéterminée, car apparemment, il y avait eu une inondation dans la maison et mes parents avaient dû aller loger quelque temps chez ma grand-mère, le temps des travaux. Il valait donc mieux que je reste encore un peu pour éviter qu'il y ai trop de monde chez elle. Laura allait sauter de joie au moment où j'allais lui annoncer.

15h10. C'est elle qui rentrait des cours. Elle se précipitait dans la salle de bain pour se changer et en ressortait en me criant dessus :

- Mais tu n'es pas encore prête ?! Tu attends quoi? Allez, bouge tes fesses, on va être en retard !

La danse, j'avais oublié.

- Oh non Laura s'il te plaît. Je peux rester là aujourd'hui ?

- Il en est hors de question ma vieille.

-Laura je faisais ma tête de chien battu

- Ah nan hein ! Tu viens avec moi ! Ne me fais pas cette tête-là, tu sais que ça ne fonctionne pas avec moi, je ne suis pas ta mère.

Elle m'attrape le bras et me guide jusqu'à la salle de bain, puis me lance mes affaires pour que je me change.

- Tu as 3 minutes ! m'ordonnait-elle

Je m'enfermais donc dans la salle de bain, je commençais à me changer alors que ma respiration devenait de plus en plus rapide. Des milliers d'images passaient dans ma tête. Des gens qui rigolaient en me pointant du doigt. C'est ce que j'imaginais qui allait arriver si j'allais à ce cours de danse. Bien sûr, c'était absurde. Mais allez dire ça à mon cerveau.

- Allez, Angèle grouille ! Tes 3 minutes sont passées ! criait Laura derrière la porte.

- Je peux pas ma voix tremblait un peu, car les larmes commençaient à monter, j'essayais de les retenir

- Angèle disait elle avec une voix plus douce, sûrement parce quelle avait compris que j'allais me mettre à pleurer Ouvre moi

Je lui ouvrais la porte et m'asseyais par terre en commençant à arracher les petites peaux autour de mon pouce. Elle se penchait vers moi et m'attrapait les mains pour que j'arrête.

- Angèle, pourquoi tu te mets dans cet état-là ? Il ne va rien t'arriver. Et regarde, tu as bien réussi à sortir plusieurs fois cette semaine sans faire de crises. C'était cool. Là, ce sera pareil !

- Mais ce n'était pas pareil, on était dehors et là, non. S'il te plaît, Laura vas-y sans moi.

- Si tu n'y vas pas, je n'irai pas tant pis.

- Mais si vas-y

- Non! Et puis c'est trop tard maintenant, j'ai loupé le bus. Mais ce n'est pas grave, on va rester là toutes les deux.

Elle se redressait et me tendait la main pour que je me relève. J'allais m'installer sur le lit pendant qu'elle allait dans le coin cuisine me préparer un lait au café. Elle revenait avec et me le tendait puis s'installait à côté de moi.

- Il va falloir que tu m'expliques un truc. Nan, en fait plusieurs.

- Oui ? Répondais-je en la regardant dans les yeux avec un air interrogateur

- Déjà, comment ça se fait que chez toi, il ny a vraiment aucun moyen pour te faire sortir alors que la regarde, tu y arrives. Bon, pas aujourd'hui apparemment, mais quand même. C'est comme si, qu'ici, tu n'avais presque aucun problème. Tu as même discuté avec Dua la dernière fois. Enfin, discuté c'est un grand mot mais tu lui as répondu. Il t'a fallu combien de temps, rappelle moi avant que tu n'ouvre la bouche pour tes séances avec ton psy ?! Beaucoup trop de temps le pauvre.

Une peur envoléeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant