S08 - EP 05 ◎ part II

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Partie 2/2

Nola ne savait plus où donner de la tête. À maintes reprises, elle s'était retenue de se jeter sur une personnalité célèbre, qui arpentait comme eux l'allée tapissée menant au château, pour lui dire à quel point elle était fan. Le bras de Regan souffrait, tant elle se cramponnait dessus dans son effort de ne pas céder à son hystérie fanatique. N'y tenant plus, Regan tenta de l'amener à alléger sa poigne.

— Relaxe. Inutile de stresser autant.

— Je suis excitée, nuance. Tu es plus stressé que moi. Desserre les fesses, ça te fait un sourire pincé. Devant les paparazzis à l'entrée, j'avais l'impression de poser avec un manchot. T'as de la chance, t'es aidé par ton costume, remarqua Nola en soulevant un pan du manteau en laine de Regan. Il te va bien. Ça te donne une allure branchée avec plus de chic que de rigueur. Alors essaye de ressembler à ton vêtement.

En effet, le costume à rayures apparentes et double boutonnage croisé faisait à la fois ludique et habillé. La touche moderne donnait un style nouveau à ce classique du vêtement masculin.

— D'ailleurs, tu féliciteras la personne qui l'a choisi pour toi.

— Pourquoi penses-tu que ce n'est pas moi ?

Nola lui lança une œillade sceptique. Regan confessa :

— OK, c'est ma tante.

— Tata de Regan, je ne sais pas qui t'es mais je t'adore. Tu m'évites de me coltiner un pingouin ! Maintenant, si vous pouviez vous sortir le balai enfoncé dans le rectum, cher monsieur, vous seriez un amour.

— Pardon ? hoqueta Regan. Pour ta gouverne, manchot et pingouin sont deux espèces différentes.

— Tais-toi, Wyatt.

Regan se détourna pour dissimuler son sourire. Il avait constaté qu'elle l'appelait Wyatt quand il la contrariait ou quand elle ne voulait pas admettre ses torts. Il aimait noter ces petites subtilités chez elle.

— De toute façon, ce ne sont pas ces photos-là qui comptent, mais celles prises après le passage aux vestiaires.

Les photos devenaient plus intéressantes une fois les convives débarrassés des différentes couches les protégeant du froid. Ces clichés destinés à la postérité figureraient dans les annales et archives de l'université. De plus, seule une sélection d'agents de presse avait un droit d'entrée et donc la grâce d'obtenir les plus belles photos.

— Ouah, on se croirait à Versailles ! souffla Nola, émerveillée par l'orgie de marbre du grand hall, l'éclat des lustres et la vue épatante sur le jardin illuminé à travers les hautes baies vitrées.

— J'en doute, réfuta Regan. Mais je comprends que cela puisse t'évoquer Versailles. C'est un jardin à la française. Ce style est connu pour sa majesté théâtrale et la perfection du taillage géométrique des plantes. Grâce à un jeu subtil des terrasses, le château a été conçu de façon à offrir un vrai spectacle à l'extérieur en toute saison.

— Monsieur est connaisseur.

— Difficile de ne pas m'y connaitre, sachant mon nom. Le Marble Domain rentre dans le patrimoine architectural de l'État, mais il appartient en vérité à Samuel McFheller.

— Je sais, c'est la cinquième fortune nationale et le patron de la marque de mobilier Fheller's© !

Nola semblait fière d'elle. Regan essaya de ne pas sourire.

— L'histoire dit que son grand-père, Abraham McFheller, désireux d'être reconnu par l'aristocratie balmerienne, avait acheté, puis rénové ce petit palace avec l'intention d'y organiser de grands événements mondains. L'idée lui a valu du succès auprès de la haute bourgeoisie. Ce succès a été en partie dû à l'architecture et au superbe tableau d'élégance et d'harmonie entre le marbre et la nature.

HOT CHILI - saison 8Où les histoires vivent. Découvrez maintenant