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J'ai passé la journée dans mon lit, à manger tous les pots de glace que je pouvais trouver, et à regarder des Disney avec Robin.
Nous n'avons pas reparlé de ce qu'elle m'a appris, mais lorsque j'ai ouvert le journal de ce matin, je l'ai vite refermé après avoir lu l'article sur Chrissy. Il ne m'a pas appris grand-chose de nouveau, mis à part qu'Eddie est placardé dans toutes les rues, comme suspect numéro un et « extrêmement dangereux ».

J'ai également passé un coup de fil à Jason, pour présenter mes condoléances, et il m'a assuré qu'il attraperait le fils de pute qui a tué sa copine.
Sans plus de cérémonie, il m'a raccroché au nez.

Je comprends sa colère, mais il n'a pas à la déverser sur moi, je n'y suis pour rien. Je souffre autant que lui, mais je le montre par d'autres moyens que la colère, moi.

Robin a dû me laisser et partir vers vingt heures, car Steve est venu la chercher chez moi pour régler « quelque chose ».
Lorsque le jeune homme est rentré dans ma baraque, il m'a souri tendrement et m'a pris dans ses bras pour me réconforter. Il m'a présenté ces condoléances, et je lui ai souri en retenant mes larmes.
Il a été très gentil avec moi.

Ensuite, il est parti avec Robin, je ne sais même pas où, ni pour faire quoi, mais si ma cousine a accepté de me laisser seule dans un moment pareil, c'est qu'elle avait une raison.

J'espère juste qu'elle ne se met pas en danger.

Bon, je suis conne ou quoi, bien sûr qu'elle se met en danger.
Robin a la fâcheuse tendance de foutre les pieds là où il ne faut surtout pas les mettre.
Mais bon, tant qu'elle revient vivante et sans séquelles irrémédiables, je ne peux pas lui en vouloir.

Avant de partir, Steve m'a donné un des talkies-walkies qui leur servent de contact. Il m'a dit qu'ils préféraient avoir un œil sur moi, au cas où j'ai besoin de quelque chose, ou au cas où ils auraient besoin de quelque chose.

Évidemment, je leur ai bien fait comprendre que s'ils trouvaient Eddie, ou un simple indice, je voulais en être tenue informée.

Maintenant seule dans la maison, je pars prendre une bonne douche. Ça doit être la troisième ou quatrième aujourd'hui, mais j'ai l'impression que c'est le seul moment où je ne pense plus à rien, où je ne pense plus à la mort de Chrissy.

J'aimerais savoir quand se tiendront les funérailles...

Vingt bonnes minutes plus tard, je sors de la salle de bain et me jette sur mon lit.
Je ne ressens plus rien.
Ni haine,
ni colère,
ni tristesse,
rien.
Juste du vide.
J'ai l'impression qu'on vient de me retirer une petite partie de moi.
J'avais beau ne pas connaitre Chrissy depuis bien longtemps, nous avions des liens forts, et j'avais l'impression d'être à ses côtés depuis bien plus longtemps que cela. Il y a des gens comme ça, c'est au feeling. Et avec la blonde, ça c'était super bien passé.
Elle était tellement souriante et gentille avec tout le monde, malgré son petit-ami totalement possessif.

Mais maintenant qu'elle n'est plus là, je ne me vois pas retourner au lycée sans elle et rire de nouveau, en sachant que son meurtrier rôde toujours.
Je ne sais pas si c'est réellement le Diable qui l'a enlevé à nous, mais si c'est bien le cas, il va avoir à faire à moi. Et malheureusement pour lui, je ne sais pas ce que je pourrais lui faire pour qu'il paye le meurtre de ma copine.
Peut m'importe la personne qui lui a fait endurer toutes ses souffrances, il doit payer.

Alors que je m'apprêtais à me coucher sous mes draps, le bruissement de mon talkie-walkie se fait entendre sur ma table de nuit.

- Mélora ? j'entends.

Je me lève et me précipite pour l'attraper et déployer l'antenne.

- Robin ? je demande, paniquée.

Highway To Hell {Eddie Munson}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant