76. | Chapitre

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Une brise chaude s'abattît sur le visage d'Audrey, tandis que sa longue chevelure blonde virevoltait dans les airs. Le soleil prenait peu à peu congé et les enfants commençaient peu à peu à rentrer dans leur domicile.

À côté d'elle, se trouvait Harry, qui n'avait pas prononcé le moindre mot depuis qu'ils étaient arrivés au parc et qu'ils avaient pris place sur les balançoires côte à côte. Audrey avait bien remarqué son retrait et ses moments d'absences de plus en plus fréquents. Mais de son point de vue à elle, il n'y avait rien de plus normal ; il avait vu quelqu'un qu'il connaissait se faire abattre devant ses yeux.

— Hey! Tu me pousses?

Harry releva la tête et réalisa qu'il était tellement perdu dans ses pensées qu'il n'avait même pas remarqué que son amie se tortillait dans tous les sens pour tenter de faire bouger son siège.
Il pouffa doucement de rire.

— Tu sais pas faire de la balançoire?

La Wilkinson fronça les sourcils et gonfla ses joues légèrement rougies. Le noiraud lui offrit un rire sincère en retour.

— D'accord, d'accord !

Pendant un peu plus d'un quart d'heure, le jeune sorcier poussait son amie sur la balançoire. Parfois doucement et parfois un peu plus fort, il s'amusait à alterner les deux tout en savourant les rires de sa voisine qui le distrayaient de ses démons pendant un certain temps.
Mais ce moment de calme et de pure joie fut interrompu, par de bruyants éclats de rire dans le parc.

— [...] bon crochet, Big D!

— Haha! [...] t'as vu sa tête?!

— Eh, « Big D »!

À l'entente de son surnom, Dudley Dursley et ses sbires se tournèrent vers les deux amis, d'un air menaçant. Qui pouvait bien être assez suicidaire pour l'appeler, devaient-ils penser. Harry l'était.

— T'as encore frappé un môme?

— Celui-là l'avait cherché.

Dudley et Audrey étaient dans la même école, au grand dam de cette dernière. Elle ne le croisait jamais, mais elle en entendait beaucoup parler. Toujours les mêmes bruits de couloirs qui disaient que Dudley martyrisait et brutalisait certains élèves, majoritairement beaucoup plus jeunes, à l'aide de sa bande de brutes.

Audrey en avait alors parlé à Harry à qui cela n'étonnait guère.

— Cinq contre un, quel courage!

— Tu peux parler, toi. Tu pleurniches en dormant toutes les nuits. Moi, au moins, j'ai pas peur de mon oreiller.

Il y eut un silence, et le vent se fit étrangement un peu plus fort et plus bruyant que d'habitude.

— Qu'est-ce que tu veux dire?

— Eh Audrey? Tu savais toi que Potter pleurait parce qu'il faisait des cauchemars? Hein? Tu le savais?

La blonde ne réagit pas. Alors Dudley poursuivit en déformant son visage pour imiter quelqu'un de grossièrement triste.

— "Ne tuez pas Cédriiic", mais qui c'est ce Cédric? Ton petit copain?

— La ferme.

La bande du fils unique de Vernon et Pétunia rit au éclat.
À croire qu'Audrey était la seule à ressentir cette ambiance soudainement palpable.
Peut-être était-ce dû au fait qu'elle soit proche d'Harry qui en ce moment même, sentait son sang bouillir en lui.

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