chapitre quatre

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Le pire, c'était qu'il paraissait aussi étonné que moi. Mais comment avait-il eu mon adresse ? Je ne lui avais jamais donnée... même pas mon prénom, je me souvenais encore exactement la façon dont nous nous étions quittés.

- Je m'appelle Luca.

Je souris. Ça me paraissait hors-norme d'avoir été si proche de quelqu'un dont je ne connaissais même pas le prénom. Et tout autant très intéressant. Quelle force m'avait attirée vers lui au point de l'embrasser alors que je ne connaissais rien de lui ? C'en était mystérieux et tellement intrigant qu'il en était encore plus attirant.

Il m'écarta de lui, à mon grand regret. Il se baissa et attrapa ma guitare, qu'il me tendit.

- Et puis-je savoir en qui ai-je l'honneur ? me demanda-t-il en souriant.

Je pris ma guitare, et je la passais dans mon dos. Je le regardais. Il était tellement beau, je me demandais qu'est-ce qu'il pouvait me trouver, à moi. Et une idée me passa par la tête. S'il ne se moquait pas de moi, il chercherait à me revoir...

- Je ne sais pas.

Et donc à savoir qui j'étais. Il m'interrogea du regard.

- Alors en plus de ne pas savoir le parfum de jus de fruits que tu prends, tu ne sais pas ton prénom ? rit-il.

- À toi de trouver, lui souris-je malicieusement.

Maintenant qu'il se trouvait devant moi, je ne comprenais vraiment pas comment il en était arrivé ici.

- Toi ? dit-il, semi-étonné, semi-souriant. Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Eh bien, j'habite ici... lui répondis-je, perplexe.

Que pouvais-je bien faire dans ma maison à part y vivre ? Son sourire s'effaça aussitôt. Et je ne savais pourquoi, je me rendis compte que j'étais devant lui avec une robe quasi transparente et juste un maillot de bain en-dessous. Je fus très mal à l'aise, et de plus, je ne comprenais pas pourquoi il ne souriait plus. Il avait deviné où j'habitais, ça devait le rendre heureux... ou au moins, ne pas le faire arrêter de sourire.

- Tu habites ici ? répéta-t-il. Attends, tu veux dire que c'est toi, Alexis ?

D'un côté, j'étais très surprise. Comment avait-il su où j'habitais, ainsi que mon prénom ? Puis de l'autre, j'étais agacée. Agacée parce qu'il supposait que je n'avais pas une tête à m'appeler Alexis, et que cela me faisait encore plus haïr mon prénom.

- Oui, mais comment tu...

- Oh putain, lâcha-t-il.

J'arquai un sourcil. Que me valait cet élan de vulgarité ? Je n'en savais rien. Et à vrai dire, vue la manière dont il me regardait, je n'avais pas tellement envie de le savoir.

Il entra par lui-même et ferma la porte derrière lui. Bien, alors il entrait dans une maison sans qu'on ne lui en donne la permission, pourquoi pas.

Il baissa le regard sur ma robe. Je rougissais. Pourquoi avait-il fallu que je mette cette robe-ci ? Parce que je n'aimais pas la mettre en public, et que je pensais être seule pour le restant de l'après-midi, voilà pourquoi.

Il tourna autour de moi et sans que je ne m'y attende, leva le pan de ma robe. En moins de deux secondes, je plaquai l'arrière de ma robe contre mon corps, devenais aussi rouge qu'un poivron, me tournais vers lui et le giflai, si violemment que j'en eus moi-même mal à la main.

Mais au lieu de lui hurler dessus comme j'avais l'intention de le faire, je restais paralysée. C'était tout ce qu'il voulait. Il ne m'aimait pas, il ne m'avait jamais aimée. Je m'étais faite des idées, on n'embrassait pas une personne qu'on ne connaissait pas pour rien ! Qu'est-ce que j'avais été idiote de me laisser penser qu'il éprouvait un quelconque intérêt pour moi...

Ailes (inachevée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant