chapitre quatorze

1.7K 180 82
                                    

Luca. La nuit. Le poignard.

J'avais encore fait ce rêve horrible. Et Christian n'était pas là pour me rassurer.

Je regardais l'heure sur mon réveil : trois heures du matin. Ça faisait deux heures que je m'étais réveillée en sueur, deux heures que je n'arrivais pas à me rendormir. Deux heures que j'essayais de me ressaisir et de me convaincre que Luca allait bien.

Je repensais à Adrian. À ce traître.

Il avait utilisé ses dons de persuasions sur moi. Il m'avait ensorcelé, et je n'avais rien vu venir. Je ne comprenais pas comment un Ange pouvait parvenir à de telles méthodes. J'avais alors fait le lien avec ce que m'avait dit Luca, qu'Adrian était un Impur, et de plus l'un des pires Démons qu'il avait rencontré. Mais il était un Ange, il avait ses Ailes, alors comment pouvait-il agir ainsi ?

L'ombre noir de Kaya me fit sursauter, et je poussais un cri. La pauvre se réfugia au bout de mon lit, et au bout de cinq minutes, mon père fit irruption dans ma chambre.

- Alex ? Tu vas bien ?

Il alluma la lumière de ma chambre à sa plus faible luminosité, et je pus apercevoir les traits fatigués de mon père, faiblement éclairé.

- Oui, ne t'en fais pas, tout va bien.

Pourtant, il referma la porte. Il s'assit sur mon lit, tout en y faisant grimper Kaya au passage.

- Qu'est-ce qui s'est passé ?

- J'ai fait un cauchemar, murmurai-je.

- Rien de grave ?

Je secouais la tête, bien que j'en pensais le contraire.

- Ma chérie, on se fait du soucis pour toi, avec ta mère.

Je l'interrogeais du regard.

- Elle m'a demandé de ne pas t'en parler... Mais elle m'a raconté, cette histoire de garçons, liés au fait que tu es une Élue.

Quelque chose en moi se brisait. Bien sûr, je tenais beaucoup à mon père, mais il n'était que très peu présent. Et puis, je n'avais pas tant d'affinités que ça avec mes parents, mais je me faisais un point d'honneur à les aimer, tels qu'ils étaient. Ils travaillaient beaucoup, mais aimaient ce qu'ils faisaient, je ne pouvais pas leur reprocher.

Pourtant, il était vrai que, lorsque j'avais besoin de parler, je me confiais plus facilement à ma mère. J'étais plus proche d'elle que de mon père, et je détestais me le rappeler. Mais le fait que ce soit lui qui vienne me dire, à trois heures du matin, que ma mère lui a partagé l'un de mes secrets, m'attrista tout en me rendant heureuse. Je n'aimais pas que mes parents se mêlent de ma vie privée, mais le fait que ma mère parle de moi et de mes problèmes à mon père, me rassurait. Ils savaient tous les deux ce qui n'allait pas et au fond, c'était une bonne chose.

- Luca est un Démon, c'est ça ? demanda-t-il.

J'hochai la tête. Il esquissa un sourire.

- C'est marrant, quand on y pense. J'avais trouvé qu'il était très gentil, lorsqu'il avait dîné avec nous.

Il parlait de cette fameuse soirée où Luca et moi étions arrivés en retard, et où mes parents l'avaient invité à manger.

- Ça ne colle pas avec l'image de Démon, je suis d'accord, souris-je.

- Lorsque ta mère m'a appris ça, j'ai tout de suite voulu qu'il n'approche plus de toi, tu sais.

Mon cœur s'arrêta presque de battre.

Ailes (inachevée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant