PROIE {vkook}

Chapitre 3

...il devait faire nuit donc c'était foutu pour moi...

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Bientôt deux bonnes heures que j'étais seul à attendre que quelqu'un, n'importe qui, passe le pas de cette maudite porte. Mais personne ne semblait vouloir la franchir de si tôt. Je me retrouvais seul dans une pièce lugubre. Seul avec mes pensées tortueuses.

Je fermai les yeux et laissai ma tête pendre vers l'arrière. Je sentais combien le fait de ne pas avoir reposé mon corps ces derniers jours m'épuisait bien plus que nécessaire. Et mes nerfs à vif par les évènements des dernières heures n'arrangeaient rien à ma situation.

Sans que je ne puisse vraiment le contrôler, je sombrais peu à peu dans les limbes de l'inconscience mais ce fut sans compter sur la porte qui décida de ce moment là pour s'ouvrir avec grand fracas me ramenant bien vite sur terre par un sursaut maîtrisé par les liens qui me retenaient attaché.

Malgré ma volonté à vouloir cacher ma frayeur, je ne pus empêcher mon corps de trembler. J'avais beau m'être maintes fois dit que je ne tenais pas à la vie et que la mort ne me faisait pas peur, il a fallu que je puisse me confronter à une situation comme celle-ci pour me rendre compte que j'avais peut-être tort et qu'au fond, je tenais ne serait-ce qu'un peu à vivre ?

Je pivotai ma tête vers la porte et aperçus le mentholé. Et grande, fut ma surprise lorsque je constatai son visage tuméfié. Et sa démarche clopinante.

Mais... C'était quoi encore ce bordel ? Pourquoi était-il dans cet état ?

- Que s'est-il passé ? Je lui demandai les sourcils froncés.

Mais n'obtint aucune réponse de sa part.

À quoi je m'attendais de toute façon ?

Il souffla simplement bruyamment et vint se positionner près de moi. Puis, contre toute attente, il se mit à défaire mes liens.

"Euuhh... Il se passe quoi là ?" Pensai-je pour moi-même plus que troublé.

Une fois qu'il m'eût détaché, il se recula pour se laisser tomber contre le mur jusqu'à s'assoir sur le sol tout en me fixant de façon hautaine.

Instinctivement, je tournais immédiatement la tête vers la porte prêt à amorcer un mouvement vers cette dernière. Mais le mentholé m'en dissuade en me montrant les clés me signifiant qu'il l'avait verrouillée.

J'aurais pu l'attaquer là, tout de suite et récupérer les clés, mais son sourire ne me disait rien qui vaille. Peut-être avait-il une arme sur lui, je ne devais pas agir imbecilement sans réfléchir. Je devais trouver un moyen de sortir de là. Il fallait à tout prix que je fasse comme si rien ne m'atteignait.

Je me massai les poignets endoloris et rougis par ces foutus lien dont j'étais maintenant libéré tout en ne le quittant pas des yeux. Le seul moyen d'intimider son adversaire, était de lui montrer qu'on avait pas peur. Même si au fond, c'était le cas.

- Me regarde pas comme ça gamin, c'est moi qui doit te surveiller. Pas le contraire. Me cracha-t-il de sa voix enrouée et fatiguée.

Je fronçai des sourcils.

- Je ne suis pas un gamin ! Et puis, me surveiller ? En me détachant d'abord ?

- Oh, mais, c'est qu'il a du répondant en plus. Grinça-t-il une nouvelle fois.

- En attendant, ce n'est pas moi qui ais l'air de m'être fait prendre par derrière... Je marmonnai pensant être discret.

Sauf qu'il m'a très clairement entendu car je le vis se lever et malgré ses blessures, il m'enfila un bon coup de pied dans mes bijoux de famille.