MERCREDI 7 AOUT 2019

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C'est partit ! C'est le grand jour. Papa arrête la voiture sur le parking. Lorsque je descends du véhicule, mon estomac se noue, ai-je pris tout ce dont j'avais besoin ? Je résiste à l'envie de vérifier une nouvelle fois car dans un coin de ma tête, je sais que j'ai tout. Nous rejoignons un groupe de gens, là-bas, ma mère nous attend ! Je la retrouve et nous discutons un peu tous les trois. J'ai passer la matinée à finir mes valises, tout rentrer dedans à été une véritable épreuve. Mon bagage est gonflé à bloc et je sens qu'il me crie de le libérer de son poids. Quelqu'un vient en nous annonçant que l'animatrice chargée du voyage à Bournemouth s'appelle Lisa. Une jeune fille à la silhouette élancée et aux courts cheveux brun, elle a le teint pâle mais une mine réjouie anime son visage. Je sens que le trajet va bien se passer. Après avoir vérifier mes papiers, elle s'éloigne pour en apprendre plus aux autres parents qui semblent perdus. Une bonne demi-heure plus tard, l'animateur à la veste bleue conduit tous les adolescents présent près du car. Pendant qu'il explique quelques trucs, Maman se penche vers mon sac.

- Ah, tu as trouvé des lunettes de soleil !

Je hoche la tête en repensant a cette course effrénée pour les acheter à Decathlon quelques dizaines de minutes plus tôt. Un des animateurs attrape une fiche et commence à la lire a haute voix, c'est l'appel.

Mon nom sort en deuxième, après un certain Achille. Je monte dans le car en laissant ma valise devant pour que les adultes la place dans la soute. Le car est vide puisque je suis la deuxième. Je trouve une place près de la fenêtre, à gauche quand on entre, et fais des signes à mes parents jusqu'à ce que le car démarre. Mon cœur s'accélère et mes mains deviennent moites, je pense que c'est du stresse. J'essaye de l'éloigner en inspirant une grande bouffée d'air. Je sors mon livre de mon sac et me plonge dans ma lecture.

18h26. Le paysage continue de défiler par la fenêtre du véhicule. J'ai beaucoup lu et j'avoue avoir peur de terminer mon livre tout de suite. Heureusement qu'un second se cache dans mon sac, comptant au moins 600 pages. Le car s'est arrêté a Rennes, je crois, les yeux rivés sur le papier je ne suis pas sûre de faire très très attention aux panneaux. D'autres ados sont montés avec nous et le transport s'est remplit peu à peu. Parmi eux se trouve sûrement mon mystérieux binôme que j'ai vraiment hâte de rencontrer. Une jeune fille aux cheveux bruns, ondulés a retenu mon attention, elle me semble familière. Je ne suis pas sûre d'avoir raison mais j'espère qu'elle part dans le même séjour que moi pour que j'en apprenne un peu plus !

19h30. Nous venons de remonter dans le bus, celui-ci encore à l'arrêt, après avoir mangé. Pour ma part, comment ne pas préciser l'angoisse qui m'a tenaillé le ventre lorsque je n'ai pas retrouvé mon sac de pique-nique dans la soute ? Et comme si ce n'était pas assez, la culpabilité qui me rongeait lorsque l'un des animateurs m'a annoncé qu'il allait m'acheter un sandwich. Bref, bien que j'espère le meilleur pour la suite, cette aventure commence mal.

Je me retrouve assise sur mon siège tandis que l'eau que j'ai bu me pèse au fond de l'estomac, et une légère envie de vomir me chatouille la gorge, je ne sais à quelle émotion la relier. J'ignore combien de temps reste-il avant la fin du trajet mais j'avoue me sentir un peu seule...

21h15. Le car s'est arrêté, au loin, je vois le ferry, celui sur lequel je vais embarquer dans quelques heures.

- On va rentrer et retrouver les autres, ceux de Paris, annonce Alexis, un des animateurs, en tout vous serez 91, donc tâchez de bien nous écouter.

Nous hochons tous la tête alors qu'une animatrice lève un sac en plastique blanc et demande à qui est-ce qu'il peu bien appartenir. Mon cœur fait un bond lorsque je reconnais mon sac de pique-nique. Je lève la main pour avertir la jeune femme. Une fois a l'intérieur des dizaines d'enfants munis de leurs valises attendent sur des sièges. Je m'arrête, ma valise devant moi, mon sac sur le dos et j'attends. Je repère les deux animatrices : Lisa et Elina qui seront avec moi durant le séjour, qui cheminent à travers les groupes. Je repère ceux qui seront mes camarades mais je reste figée. Le stresse ? La peur ? Je sais bien que cette sensation de solitude va m'accompagner pendant quelques jours, trois, quatre ? Ou même cinq ? Je réfléchis encore.

Pendant une bonne demi-heure, je reste plantée là, en plein milieu, jusqu'à ce que quelqu'un, en me retournant je reconnais Lisa, me tape sur l'épaule pour que je me rapproche du groupe de jeune, ceux qui partent à Bournemouth. Je me déplace vers eux, sans pour autant engager une conversation. Un peu intimidée, je pense que je suis restée bien un gros quart d'heure de plus toute seule, plus tard, Alexis revient pour me demander d'aller dehors. Je ne compte plus les secondes où je passe seule à regarder autour, je croise le regard d'adolescent l'air autant perdus que moi. Bientôt, les animateurs rappellent tous les enfants, tous se rassemblent pour les dispersions des différents séjour. Alors, je remarque que la jeune fille mystérieuse ne s'en va pas dans le même séjour que moi. Je garde un aperçut de ceux qui vont être avec moi, un groupe d'ado qui se connaissent déjà, quelques filles et garçons solitaires. J'échange vite fais avec le père d'une jeune fille aux cheveux blond reliés en queue de cheval. Ensuite, nous nous retrouvons plusieurs minutes à faire la queue pour monter dans le bateau. Des contrôles sont fait pour les cartes d'identité. Après maintes et maintes reprises, les groupes pénètrent maladroitement dans le bateau. Titubant sous le poids de nos valises, on arrive finalement tous à suivre une dame en uniforme. Cette dernière nous fait entrer dans un salon remplit de sièges. Les animateurs nous cris de se rassembler par séjour pour se faire entendre dans le tintamarre des voix des adolescents. Je m'installe dans le siège le plus éloigné et deux filles me rejoigne, une jeune à la peau mate et aux cheveux relevés en une queue rapidement faite ainsi que l'adolescente blonde, la fille du père avec qui j'avais discuté.

22h45. Une autre dame en uniforme nous annonce que le bateau est a l'heure anglaise, dès lors je change l'heure de ma montre, 21h45. Elle nous informe que les lumières seront éteinte à 23 heures (minuit en heure française). Le ferry est donc bien animé avant cette heure là.

Avec les deux jeunes filles, nous décidons d'aller faire un petit tour, par la même occasion nous discutons un peu, je ne suis plus seule ! La brune s'appelle Léonie et la blonde Océane, cette dernière à le même âge que moi et Léonie rentre en 4e, donc, un an de moins. Nous visitons une boutique de souvenir en feuilletant des dictionnaire franco-anglais. Après une petite demi-heure nous retournons à nos place en discutant d'un peu de tout. A 23 heures, les animateurs éteignent les lumières, nous nous retrouvons donc dans le noir a essayer de dormir sur des siège qui ne s'allonge qu'un peu...

Je ne pense pas avoir dormi beaucoup, jusqu'à tard des gens, élèves ou animateurs, ont circulé à travers les rangées. Insomnies peut-être... Les heures de ma montre ont défilé beaucoup trop rapidement et à 3h51, lorsque j'ai enfin trouvé le sommeil, j'ai eu l'impression de n'avoir que somnoler pendant cinq minutes. Quand j'ai ouvert les yeux, les lumières avaient été rallumées.

Patate Douce - AngleterreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant