Partie 24

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Ne jamais recevoir aucune chose pour vraie que je ne la connusse évidemment être telle~Descartes

Aminae

Je n'ai fait que dormir, pour le plus grand plaisir de Nicolaï. Je me sens un peu étourdie et j'ai des vertiges. J'ignore s'il s'agit de notre partie de jambe en l'air ou de la faim subite qui me dérange.

Je n'ai pas le droit de sortir de la chambre et ça me frustre. Il y a tellement longtemps que je ne me suis pas promenée, que je n'ai pas vu la nature, les arbres.
Je ne vois que des vitres teintées, et cette grande chambre dans laquelle je me fais culbuter. C'est assez cru de le dire, mais je me sens comme ça.

Je vais dans la salle de bain et je me détends. Je décide de porter une robe en soie bleue et près du corps.

Je prends mon temps et je fais des vanilles moyennes sur toute ma tête après avoir mis du beurre de karité. Une fois que c'est fini, j'attache mes cheveux avec un chouchou.

Je m'apprête à sortir mais un puissant vertige m'étourdit. Je sens un haut-le-cœur. Je vomis tout ce qu'il reste dans mon ventre.

Je retourne dans la chambre et je vois Nicolaï, qui semble me chercher, une lueur d'inquiétude dans le regard.
De l'inquiétude ?

Je suis vraiment choquée. Depuis quand est-ce qu'il ressent ce genre de choses ?

Nicolaï : Je t'ai entendue vomir. Est-ce que tu vas bien ?

-J'ai très faim.

Nicolaï : Je vais demander à ce qu'on t'apporte la nourriture.

Il s'apprête à partir mais je le retiens.

-J.. j'aimerais sortir de la chambre pour manger.

Nicolaï : au restaurant ou dans la salle à manger ?

-Dans la salle à manger. Et pourquoi pas faire moi même la nourri-

Nicolaï : Non. C'est hors de question.

-S'il te plaît. Je suis toujours enfermée dans cette chambre. Je ne sors jamais, je ne fais rien, et si ça continue je vais devenir folle.

Ma réponse ne semble pas lui plaire. Ses yeux deviennent noirs.

-J'ai tout fait pour t'obéir jusqu'ici, je te demande juste quelques instants de liberté. Laisse-moi au moins marcher dans la maison pour l'instant.

Nicolaï : Mes hommes sont présents, partout.

-Et alors ? Je ne les regarde même pas.

Il plisse les yeux.

Nicolaï : Je vais appeler un médecin pour toi. Tu vas rester dans cette chambre et c'est tout.

J'encaisse du mieux que je peux son refus. Qu'est-ce que je croyais ? Qu'il donnerait de l'importance à un de mes souhaits ? Je me suis visiblement trompée. Il n'a pas de sentiments. Il est froid et il s'en fiche du fait que je souffre.

Je baisse tout simplement la tête et je vais m'assoir sur le canapé qui est dans notre petit salon, le cœur meurtri.

Quelques minutes plus tard

Une fois que j'ai fini de manger, je m'affale complètement sur le canapé. Je manque de m'endormir quand la porte du salon s'ouvre sur Nicolaï, et une femme assez âgée.

Nicolaï : Aminae, le docteur est là.

Je me redresse.

La dame : Bonjour madame Van-Kelevitch. Je suis le docteur Kapoc. Votre mari m'a fait part de votre malaise et je dois vous examiner.

Je hôche la tête.

Quelques instants plus tard

Dr Kapoc : Elle est très fatiguée. Il faut qu'elle se repose. Néanmoins, je vais lui faire une prise de sang et prescrire quelques antibiotiques.

Elle le fait.

Dr Kapoc : Je reviendrais avec les résultats d'ici quelques jours. Portez-vous bien.

Elle part, et se fait escorter par Nicolaï.

Je suis très fatiguée, certes, mais le fait d'être enfermée me fait gravement déprimer.

À moins que....

Une idée malsaine entre dans mon esprit.
Et si je me cachais pour sortir ?

Je pense que je n'ai pas le choix. Nicolaï ne veut pas me laisser sortir. Et de toute façon, j'ose croire qu'il ne me tuera pas. S'il voulait me tuer il l'aurait fait depuis longtemps.

Ce n'est pas comme s'il me laissait le choix. Il ne me laisse jamais sortir et me surveille 24h/24. Je suis épuisée de cette situation. Ça me rend malade.
Tout ce que j'ai à faire c'est être beaucoup plus observatrice et réussir à détourner l'attention de tous les chiens de garde de la maison. J'espère que j'y arriverai.

Quelques jours plus tard ..

Aujourd'hui, j'ai décidé de sortir, coûte que coûte. Je me lève, et me tire. Mes muscles sont endoloris. Nicolaï m'a fait l'amour hier toute la soirée. À croire qu'il n'est jamais fatigué. Je me lève du lit et je vais me brosser les dents, me laver, et m'habiller.

Je fais comme-ci de rien était.
Nicolaï après avoir fini de se préparer me fait un bisou sur le front, avant de s'éclipser pour quelques heures comme d'habitude.

Hier, la porte n'était pas verrouillée. J'en ai profité pour savoir combien de gardes au juste il y avait. Il y en a plein. Ils sont assez nombreux, mais rien ne m'empêchera de sortir.

Je me suis "liée d'amitié" rapidement, mais vraiment très rapidement avec l'un d'entre eux. Il s'appelle Scotó. Il est nouveau, et je crois que mon petit numéro de charme lui a plu.

Je soupire. Je suis vraiment en train de faire une folie. J'ai peur que Nicolaï m'éventre.

Mon plan est le suivant : Scotó va me mettre une échelle juste en-dessous de ma fenêtre. En effet, les gardes laissent l'endroit pendant 15 minutes chaque jour avant d'être remplacés par des nouveaux. Je vais en profiter, et Scotó va s'occuper de ramener l'échelle. Ensuite, à 16h20, soit 10 minutes avant que Nicolaï ne revienne, je passerais par les grands jardins, j'éviterais les gardes et je rentrerais chez moi.

Je ne peux malheureusement pas passer par les escaliers. Ils sont truffés de caméra de surveillance.

Des coups portés à la porte me font sortir de mes pensées.

—Oui ?

Une jeune fille entre. C'est elle qui a l'habitude de me servir à manger.

Elle : Le téléphone pour vous madame.

Je me saisis du téléphone, interrogative.

—Allô ?

?? : Que fais-tu ?

—Nicolaï, je ne fais rien. Je suis juste au salon.

Nicolaï : Hier, j'ai volontairement laissé la porte de ta chambre deverouillée. Je t'ai surveillée sur les caméras, et je t'ai vu en très bonne compagnie. Tu ne m'en a pas parlé. Tu comptes recommencer aujourd'hui ?

Ma salive coule lentement dans ma gorge, le cœur battant. Est-ce qu'il est au courant de ce que je prévois de faire ?

—Je suis désolée. Je me sentais seule et j'ai juste échangé quelques mots avec lui.

Il soupire à travers le combiné.

Nicolaï : Ne me fais pas te révéler des parties sombres de moi, mia dulce.

Aminae : kidnappée par la mafia [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant