The Throne [TAEKOOK]

4 -Fugace

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Fugace : qui disparaît vite, dure très peu.

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Ses souffles étaient si proches et si forts que l'on pouvait croire qu'il étouffait. Sa vue était embrumée de larmes, et ses oreilles n'étaient plus que des sourdines. Le sol craquait à chaque pas qu'il faisait, à cause des branches et des feuilles mortes séchées par les fortes chaleurs qui s'étaient abattues sur le Royaume de Milya.

Taehyung n'en pouvait plus. Cela faisait au moins une bonne dizaine de minutes qu'il courait, il ne savait même pas s'il était encore suivi. Mais il courait. Il courait de peur, de tristesse. Il courait comme pour oublier ce qu'il avait vu et vécu. Il courait pour ne pas faire face à la réalité.

Heureusement que la Lune éclairait de ses beaux rayons gris, elle était pleine et le jeune châtain clair pouvait facilement voir, malgré sa vision brouillée, où il allait. Ses jambes fatiguaient peu à peu, ses poumons et sa gorge lui brûlaient, et pour la seconde fois, son pied heurta un caillou dépassant et il s'écrasa contre le sol.

— A-Ah... 

Il releva sa tête, ses mains agrippèrent désespérément le sol et il rampait, geignant de douleur à cause de son bras meurtri. Il s'adossa assis contre le tronc d'un arbre sur sa gauche, commençant à grelotter dû à la redescente de l'adrénaline. Un haut de cœur le prit subitement, et il se pencha sur le côté avant de vomir tout ce qu'il pouvait.

Le pauvre était dans un état pitoyable. Il était écorché de partout, et regrettait d'avoir mis un short pour sortir de chez lui. Son bras lui lançait des va-et-vient incessants de piques de douleurs, son cerveau résonnait tellement fort dans sa tête qu'il crut qu'il allait exploser.

— Ahh... Souffla le jeune garçon en enlevant quelques feuilles sur son habit. Mais merde... 

Il était seul dans une immense forêt plongée dans la nuit. Les animaux nocturnes étaient pourtant bien de sortie, les chouettes vouaient leur cris célèbres tandis que les petits rongeurs couraient sur la terre. C'était beau, si l'on ne s'attardait pas sur la situation dans laquelle était le garçon.

Lié à la nature, il ressentait les frémissements des feuilles au gré de la brise douce lorsque tout à coup, une branche non loin de lui craqua. Sa tête tourna vivement du côté où le bruit provenait, et l'inquiétude reprit contrôle sur son corps lorsqu'il entendit les broussailles bouger. Ses muscles étaient tendus à leur maximum, ses yeux fixaient le buisson.

C'était un chiot blanc.

Un soupir de soulagement traversa les lèvres du garçon.

— Hé... Il tapa dans ses mains. Viens, viens ici. 

Il sourit quand la petite bête vint vers lui, la queue battante. Son poils blanc luisait aux couleurs de la lune comme une étincelle au milieu d'un champ. Taehyung n'avait jamais vu un animal aussi joli, aussi mignon : d'où sortait-il ?

Le canidé lui sauta presque dessus et il le prit dans ses bras avant de le coller un peu plus à lui.

— A-Ah, non ! Il gloussa. Ne me lèche pas le visage ! En plus, j'ai vomi... 

Le chiot se blottit un peu plus contre le corps de l'homme, qui en profitait pour se réchauffer ne serait-ce qu'un peu.

— Toi aussi, tu es seul. Taehyung souffla. Tu as dû me suivre, n'est-ce pas ? Il caressa le pelage du chien. Tu crois qu'ils ont survécu, les autres ? T-Tu crois que les Libres ont traversé les frontières du Palais ? J'espère qu'ils vont tous bien.