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Bon.

Maintenant, tout allait devenir plus compliqué, Bennett en était certain. Parce qu'à présent qu'il avait conscience de ce qu'il ressentait, et qu'il était bien loin d'être prêt à le partager, il allait devoir le cacher.

Et comment dire que cacher des émotions à un homme-loup qui ressent les émotions des autres, la tâche allait être plutôt compliquée.

Sa main trembla lorsqu'il voulut ouvrir la porte de la guilde. Il resta tellement longtemps à hésiter que c'est l'un de ses pères, l'ayant aperçu arriver sans jamais entrer, qui vint lui ouvrir.

Ben, qu'est-ce que tu faisais sur le perron ? lui demanda-t-il, perplexe.

Euh, rien, je réfléchissais à un truc. Comment ça va ? Je suis désolé, hier on a été pris par la pluie et on n'a pas pu rentrer, j'espère que vous ne vous êtes pas trop inquiétés...

– Oh, tu sais, répondit un second vieillard, assis dans le salon, depuis que toi et Razor restez ensemble, on se fait moins de soucis.

– Oui, car tu n'es plus tout seul.

Bennett se força à sourire. Oui, il n'était plus tout seul, du moins pas encore ; et si Razor ne l'aimait pas de cette façon et qu'il décidait de ne plus le voir ? Pouf, retour à la case départ.

Il n'eut pas davantage de temps pour tergiverser, puisque ledit Razor descendit les escaliers en vitesse et vint à sa rencontre. Aussitôt, le blond sentit son estomac se retourner, et un millier de fourmis se balader dans son ventre. Il se sentit rougir et tenta d'éviter son regard, en vain.

Alors ? demanda-t-il, tout content. Bennett va mieux ?

Ce qu'il était mignon. Bennett ne pouvait pas le nier, s'il y avait bien quelqu'un dont il pouvait tomber amoureux, c'était lui. Razor était adorable. Tout chez lui était adorable. Il était mignon, gentil, attentionné, beau, avait un cœur d'artichaut, agissait comme un enfant mais combattait avec bravoure et courage... Et surtout, surtout, il était resté avec lui. Toujours. Dans ses galères, dans ses sautes d'humeur. Depuis qu'il le connaissait, il avait toujours été là pour lui.

Oui, Bennett comprenait pourquoi il était tombé amoureux de lui. Maintenant, il voulait comprendre comment il allait se sortir de cette situation où il était quasi-certain que Razor découvrirait tout en moins d'une semaine.

Sauf que Bennett n'était pas prêt. Et il ne le serait toujours pas dans une semaine.

Euh... Je dois juste prendre deux trois médocs, c'est rien de bien grave... bégaya-t-il en rougissant. Et me reposer. Du coup, euh, bonne nuit !

Mais il n'est que dix heures... répondit l'un des vieux en haussant les sourcils.

Bennett ne l'écouta qu'à moitié et se précipita à l'étage pour gagner son lit en vitesse. Il se força à fermer les yeux, absolument pas fatigué, et compta les secondes jusqu'à ce que sa porte s'ouvre sur le gris, un peu inquiet du comportement de son ami.

Sûr Bennett va bien ?

L'autre hocha simplement la tête sans croiser son regard, ramenant davantage la couverture sur son visage. Il sentit le lit s'affaisser, signe que l'argenté s'était assis à ses côtés, et sa respiration se coupa. Il n'allait rien faire, n'est-ce pas ? Razor n'était pas fatigué, donc il n'allait pas s'allonger à ses côtés, hein ? Ce serait ridicule.

Le gris fut un peu peiné de le voir si tendu et fuyant, comme si le blond ne voulait pas de sa compagnie. Peut-être avait-il simplement peur qu'en le collant trop, il lui refile sa maladie ? Mais Razor ne tombait pas malade, donc il n'avait pas à se soucier de ça.

Acceptation [Rannett]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant