1. Astéria

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Petit passage oblige :D 

Première lecture ou relecture ?

Votre âge ?

De quel pays lisez vous ?

Comment avez vous découvert DSDE ?

J'observai l'enfant à travers l'ouverture de ma cage – un trou, rien de plus

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J'observai l'enfant à travers l'ouverture de ma cage – un trou, rien de plus. Je ne pouvais y passer qu'un seul bras, sans espérer toucher l'herbe qui pourtant me narguait. Parfois, la lumière du soleil perçait, mais de peur d'être brûlée, je n'osais trop m'en approcher. Les ténèbres étaient la seule constante de ma vie, c'était la réalité qui m'avait vu grandir.

Oh, je savais que la lumière ne me ferait pas de mal. Mais je craignais qu'en y goûtant une fois, l'envie de m'en rassasier me gagne et qu'alors, la sureté de mon monde étriqué ne vole en éclats. J'avais peur de vouloir autre chose et de laisser l'espoir s'insinuer en moi.

La fillette éclata de rire en même temps qu'une brise ne vienne soulever ses cheveux de feu. Elle n'était pas Élémentaire ; son nom n'était pas son identité. Son Élément n'était pas fort, ne le serait certainement jamais, mais son innocence lui permettait de savourer son univers, ce monde qui me tétanisait.

Je me hissai sur la pointe des pieds pour mieux voir, mais l'enfant ne tarda pas à disparaître, ne me laissant plus rien à regarder. Plus rien à écouter.

Un autre mouvement de ma part fit tinter les chaînes qui me retenaient. Avec un soupir, je reculai, jusqu'à sentir les marques au sol. Des symboles. Des noms.

Il y en avait quatre.

Héméra. Kali. Nienor. Nété.

Souvent, j'y repensais quand mon esprit dérivait en dehors de ce lieu. Là où jamais je ne mettrais les pieds. Là où personne ne me laisserait aller.

Parce que j'étais le secret.

Parce que j'étais le monstre.

Dont on taisait tout.

Dont on ne gardait rien.

Mon existence cachée. On me cloitrait dans cet endroit humide, comme si j'étais une créature d'obscurité.

Mais moi, parfois, je me rappelais le vent sur ma peau, l'eau qui chatouillait mon épiderme lorsque la pluie venait. Je me souvenais de cette sensation incroyable de chaleur sous un soleil éblouissant et de l'immensité d'un ciel bleu, que rien n'était capable d'arrêter ni d'atteindre.

Automne et son ballet de feuilles tournoyantes qui se transformait en maelström de couleurs.

Printemps qui faisait naître des fleurs sur mon passage.

Été avec sa chaleur et son cocon de douceur.

Hiver, ombre toujours présente, entité portée à travers le vent dans ce pays où la neige semblait éternelle. Mais l'instant d'après, il ne restait qu'une tache de sang dans la neige et des hurlements.

DE SANG ET D'ESPRIT - L'empreinte du Loup - 1 [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant