Le Loup de Sybille

Chapitre III

LEANDRE

Bureau privé - 7ème Arrondissement Paris

Vendredi 20 Août 2021 - 17h30

Dans la vie, nous sommes notre propre limite : et sachez que je n'en ai aucune.

Lorsque j'ai quitté la Suisse pour étudier l'architecture en Italie je savais déjà que j'édifierai mon nom en Europe puis une extension vers l'est et ouest, afin de laisser une trace de mon savoir-faire dans chaque pays.

Aujourd'hui, je pars conquérir les Etats-Unis : je vous assure ne pas vouloir m'arrêter, mes projets ont une envergure aussi vaste que l'univers.

Mais passons... Monsieur Satoru Gotou est la porte d'entrée pour "L.W Archi" sur le sol américain. Ce japonais a été bien trop opiniâtre sur la vente de son entreprise, mais étant donné la teneur de mon ambition, je savais qu'il plierait genoux. Quelques allers-retours en Californie et une multitude d'échanges informatiques ou téléphoniques, aujourd'hui nous finalisons notre transaction.

- Monsieur Satoru c'est avec plaisir d'avoir traité avec vous sur ses six derniers mois. Concrétisant notre accord d'une poignée de mains.

Mensonge : il m'a surtout exacerbé et fait perdre un temps considérable.

- Monsieur Wolff, au plaisir de vous revoir à San Francisco.

**

- Allez sérieux mec le vol Paris - Bordeaux t'en a pour même pas une heure ! Gémis mon ami Samuel. Pour une fois qu'Elias à la maison familiale et Léonie sera de la partie aussi !

Je ne l'écoute que d'une oreille, de toute façon tant que je n'approuverai pas Samuel sera insupportable, donc autant accepter rapidement.

-Ok ok j'arrive...

Je ne prends pas la peine d'écouter sa jubilation et raccroche sans préambule.

Avant de partir pour San Francisco, début septembre, je vais devoir régulariser quelques situations sur chaque agence : il ne va pas falloir que je prenne trop de bons temps mais en soit Sam a raison un petit week-end bordelais ne sera que bénéfique.

Je pensais profiter du vol pour avancer sur un projet hôtelier au Portugal mais Elias avait raison le trajet est court. Bientôt 21 heures, je commence à regretter ce coup de tête mais pas le temps de faire demi-tour que je vois au loin Léonie dans une décapotable me hélant plein poumon.

- Léandre, coucou je suis là ! S'égosille-t-elle pleins poumons en gesticulant les bras. Regarde Léandre ici ici vite vite ! Non mais elle appelle son chien ou moi là ?

- Léonie... Dis-je à proximité. Ce n'est pas la peine d'alerter toute la ville alors s'il te plaît laisse-moi conduire et tais-toi.

- Olala mais que tu peux être rabat-joie ! Je pensais te trouver de bonne humeur avec l'acte de vente passé !

- Léo... Soufflais-je. Les dés étaient lancés en ma faveur dès lors où le mec a mis en vente son entreprise. Le but a été atteint sans surprise. Ce n'est pas l'achat qui me rend heureux mais l'avenir de ce business.

L'aéroport se situe à une bonne demi-heure de la villa familiale Léonie me raconte ses exploits festifs et ses débauches. C'est certain qu'en étant dans les ressources humaines dans l'entreprise de ses parents elle peut se permettre certaines irresponsabilités que moi je ne peux plus.