SYBILLEQuartier Haight-Ashbury - San Francisco
Dimanche 22 Août 2021 - Dans l'après-midi
D'humeur maussade, je m'active à gérer la logistique post-vacances. A savoir mise au point des lessives, des courses alimentaires et du ménage de ma maison inhabitée ses trois dernières semaines.
Notre vol de Bordeaux était fin de matinée, je ne vous explique pas la course qui s'en ait suivi : que je contacte un Uber pour me déposer à la location. Ensuite, que je finalise mes valises et qu'enfin nous rendions la voiture de location à l'aéroport. Nous étions tout bonnement à dix minutes de rater notre vol. Olga qui nous faisait une crise de tachycardie. Zachary qui lui hurlait de se calmer. Martika qui subissait tous les symptômes confondus de la gueule de bois. Nous n'avons pas pris le temps de discuter de notre dernière soirée, mais avec Timothy, nous étions moroses clampinant quelques pas en arrière du groupe.
Nous étions apparemment tous à cran.
C'est seulement une fois arrivés à Paris que les langues se sont déliées : Olga nous a raconté sa folle soirée à danser et embrasser un inconnu français dont elle ne comprenait pas un traite mot. Martika, radicalement ivre, a anéanti les tentatives de flirt de Zachary, qui a dû renoncer à sa prétendante de nuit pour s'occuper d'elle. Timothy, notre amoureux de l'amour, à passer toute la nuit avec la rouquine : ils ont même échangé leurs numéros et apparemment ils auraient même prévu de se revoir. Coïncidence de fou elle accompagne un ami à San Francisco quelques jours en septembre.
Et moi ?
Et bien... Que dire ?
Après avoir succombé aux plaisirs charnels avec Léandre, j'ai lutté pour ne pas m'endormir. Il fallait que je me dépêche. Mais je ne voulais pas être confrontée aux adieux : pourquoi faire ? Pourquoi dire ? Non merci.
J'ai pris quelques minutes, mémorisant une dernière fois sa beauté. Cette fois, j'eu l'impression de contempler un ange : de fins cheveux retombaient sur son front, ses mèches sombres contrastées sur le tissu blanc de l'oreiller. Sa respiration était calme et régulière m'indiquant qu'il était dans un sommeil profond.
J'ai réprimé l'envie d'effleurer sa mâchoire si carrée et ciselée dont la barbe naissante m'aurait piqué l'épiderme. Le drap couvrait une partie de son ventre mais laissant entrevoir sa carrure athlétique.
Même en dormant il trouvait le moyen d'être sexy l'imbécile.
Je me suis risquée à le prendre en photo avant de partir : est-ce une bonne ou mauvaise idée ?
Sûrement pas la meilleure.
Je l'ai déjà lorgnée plusieurs fois.
La sonnerie de mon téléphone m'extirpe de ma rêverie.
- Salut mon ami, quel bon vent t'amène ?
- Le couple vient de me quitter. Murmure Timothy
C'est un mal pour un bien. Mais je m'abstiens de lui dire toute suite.
- Je t'attends à la maison.
Timothy raccrocha sans me donner de réponse. Au lieu de faire le pied de grue à rien faire, j'élabore une planche dinatoire. J'entends mon entrée se claquée, m'informant l'arrivée de mon ami.
Un moulin à vent diriez-vous chez moi.
Je souris face à nos tenues si peu présentables. Nos yeux cernés et cheveux dépeignés : cette fin d'après-midi va être grossière.
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