Chapitre 4

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     Comment cela pouvait-il être possible. Cela ne s'était jamais produit. Il n'y avait aucune raison que cela se produise. Encore moins maintenant. Encore moins avec Elle. Ils la toisaient, le dégoût se lisait dans leurs prunelles. Le dégoût et la peur. C'était inimaginable. Rien n'aurait pu les préparer à ça. Pas de précédents. Pas de prophétie. Aucune logique. Cela ne devait tout simplement pas se produire. C’était contre nature. C'était une aberration. Elle n'aurait pas du exister. Elle n'aurait pas du naître. Tout simplement. Elle n'aurait pas du vivre aussi longtemps. Pas en dehors de l’Atelier.

  Quelques heures plus tôt, Lhoris avait fuit. Face au regard surpris du Doyen, elle avait fuit. Craignant pour sa vie à présent. Elle avait d’abord pensée rentrer chez elle mais Lhoris s’était ravisée. Elle mettrait tout le monde en danger si elle agissait ainsi. S’échapper simplement n’était pas une bonne idée, elle devait d’abord prévenir sa famille, Lhoris ne pouvait pas partir comme une voleuse. Donc il lui fallait brouiller les pistes. Le Doyen ne mettrait pas longtemps à les réunir. Tout ceux que de l’Institut. Tout ceux qui résidait sur Aï et aux alentours. Ils allaient mener une chasse à la femme. Elle serait leur proie. Ils la traqueraient, elle n’avait aucun doute la dessus. Mais avant, c’est elle qui allait jouer. La jeune femme devait détourner leur attention.


    A l’Institut de Aï, les cours finissaient à dix-sept heures. Ça avait prit au Doyen à peine une heure. Juste une heure pour tous les regroupés. Entre-temps Lhoris s’était caché sur les toits. Depuis toute petite elle aimait escalader. La façade de sa maison était tout indiqué comme terrain d’entraînement. Elle y avait vite pris goût et la forêt et ses arbres noueux furent son aire de jeux favorite pendant de longues journées, été comme hiver. Elle avait toujours apprécié le calme et la tranquillité que lui offrait le couvert des arbres et l’éloignement de la ville, et par dessus tout elle aimait les étoiles. Lorsqu’en grandissant elle ne put plus aller aussi souvent qu’elle le voulait or de la ville, alors elle s’était mise à passer ses soirées allongée sur les toits de la ville à observer les astres scintillant. L’infinité du ciel et des galaxie la fascinait. Rien n’était plus beau et plus impressionnant à ses yeux. Rien de plus magique. Même pas sa magie.

   Elle les avait attendu là, observant les vas et viens de la population de la cité. Guettant le moindre chignon noir orné d’un bandeau argenté. A peine une heure plus tôt, elle rêvait encore de posséder ce simple accessoire. Ce bandeau représentait la fin des études d’un sorcier, la consécration de sa vie d’adulte. On lui avait apprit à le désirer plus que tout, et elle l’avait désirer. A cet instant précis, elle trouvait cela stupide. Un bout de tissus, aussi brillant soit-il n’as rien d’une consécration. Une motivation pour les enfants et adolescent certes. Mais aujourd’hui que cela représentait-il ? Tout ce qu’y voyait Lhoris était un symbole de plus d’asservissement. Peut-être était-ce sa condition de femme fugitive qui lui inspirait ce sentiment, mais comment pouvait-il en être autrement. Elle avait grandis en tant que garçon, avec tout les privilèges que cela incluait. Pourtant une fois rentrée chez elle, le dégoût et le mépris de son père lui rappelait toujours qu’elle n’était pas comme lui, ni comme ses frères. Elle était inférieur. Elle n’avait pas d’importance. Alors elle s’était accroché à son statut de sorcier. Son Don lui donnait de la considération, des privilèges différents, de la notoriété. Elle s’appliquait alors à toujours faire plus que son maximum, à donner tout son être pour sortir du lot, pour être nécessaire, car seul sa magie pouvait lui apporter cela. De l’importance aux yeux du monde. Lhoris se rendait compte aujourd’hui que même ça, même son statut de sorcier puissant n’était que de l’esclavage. Elle n’aurait jamais de total liberté. Quoi qu’il arrive. Peut importe l’étendu de sa puissance ou de son intelligence. Elle était née fille. Avait grandis en tant que femme et c’était ce qui la définissait dans ce monde étrange qui était le sien. Et ce petit détail changeait tout. Elle avait lu dans les yeux du Doyen une heure plus tôt. Ses pouvoirs importait peu, seul son sexe avait de l’importance.

La Sorcière de Lili'hyisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant