Le soleil tapait rudement sur la nuque exposée de la jeune femme. Elle avait marché durant toute la nuit et toute la journée. Elle ne se souvenait pas avoir déjà ressentit pareil fatigue depuis sa plus tendre enfance. Sa mère avait pleuré. Crié. Vociféré. Maudit son géniteur. Proférer des menaces envers le monde entier et ne l'avait laissé s'en aller que parce que Marc l'avait fermement maintenue, et aussi parce qu'elle se devait d'être présenter le lendemain, lors de l'Appel. Où alors le danger ne viendrait plus de Lhoris mais de tout le monde et de partout. Elle le savait. Eléanor le savait. Marc le savait, et il savait qu'elle ne ferait pas courir une si grande menace sur ses deux garçons. Maintenant que son secret était découvert, Lhoris ne serait plus jamais en sûreté dans la maison familiale. Elle se devait de partir. Loin. Très loin. Et surtout vite.Lorsqu'elle se retourna, malgré la plaine qui s'étendait à perte de vue, elle se rendit compte qu'elle n'apercevait même plus les remparts d’Aï. Cette cité colorée qui l'avait vu naître et grandir. Lhoris sentit quelque chose se briser au plus profond d'elle même. Elle s'arrachait volontairement à sa terre nourricière et cela la déchirait. Bien plus qu'elle ne l'admettrait jamais. Mais elle se devait d'avancer. De ne plus regarder en arrière. Mais pour aller où? Cette question tournait dans sa tête depuis son départ. Elle savait que cela relevait de sa vie mais elle n'était pas plus aidée.
Dans son dos, les derniers raies de lumières se cachaient minutieusement derrière les collines au loin. Elle voyait les remparts de la petite cité depuis une bonne trentaine de minute déjà lorsqu'elle les atteignit enfin. Lhoris connaissait le village de nom, Camans. Petit hameau avec une sale réputation, mais elle s'en fichait, il lui fallait un lit et un bon repas chaud. Afin de ne pas attirer l'attention sur son statut de sorcier, Lhoris noua ses cheveux en une longue queue de cheval au sommet de son crâne, le chignon était bien trop caractéristique.
Ajustant nerveusement les lanières en cuir de son sac sur ses épaules, elle frappa sur la porte de la première habitation qu'elle croisa. Une Dame tout en rondeur lui ouvrit la porte, un sourire bienveillant flottait sur son visage. La femme avait noué sa longue chevelure blanche en une unique tresse qui ondulait sur son épaule au grès de la brise du soir.
- Je peux t'aider jeune homme?
- Pourriez-vous m'indiquer l'auberge la plus proche je vous pris, j'ai marché toute la journée et je suis épuisée.
Son interlocutrice se gratta le menton distraitement.
- Nous n'avons pas d'auberge à Camans mon mignon, mais non avons un Gîte.
Elle lui jeta une regard quelques peu soupçonneux.
- Ca me conviendras parfaitement. Affirma la jeune femme.
La femme à la chevelure immaculée lui expliqua rapidement comment s'y rendre, un petit sourire malicieux traînant inexplicablement sur ses lèvres.
- Passe une agréable soirée. Lui souhaita-t-elle avait de fermer sa porte devant Lhoris.
Elle la trouva à la fois étrange et accueillante, un sentiment d'incompréhension tiraillait Lhoris alors qu'elle suivait à la lettre les instructions de la Dame. Elle tomba alors nez à nez avec une grande bâtisse aux murs de pierres rouge qui détonait allégrement sur le reste des constructions autours d'elle. Un homme grand, aux épaules carrées se tenait devant la porte, les bras croisés sur son torse. Il ouvrit le passage à Lhoris d'une main massive.
- Bienvenue au Gîte.
La jeune femme ne compris pas tout de suite ce qu'elle avait sous les yeux. Elle venait de pénétrer dans une grande pièce à haut plafond, au fond dans une grande cheminée décorer d'ornement argenté, brûlait un grand feu. Des tables rondes étaient disséminées un peu partout, à chacune d'entre elle, un ou plusieurs messieurs étaient assis en plaisante compagnie.
Que faisaient des femmes si jeunes dans une auberge? Mais la question ne resta pas longtemps dans l'esprit de la sorcière. Elle se souvint alors d'une histoire que Zod lui avait raconter peu de temps auparavant.
Zod passa le pas de la porte, un immense sourire aux lèvres. Lorsque Lhoris l'aperçut, elle se précipita vers lui et sauta au cou de son grand frère. Il rit aux éclat et la serra fort dans ses bras.
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La Sorcière de Lili'hyis
FantasyDans un monde où les femmes ne sont que des mères nourricières, et où les hommes les plus chanceux se révèle être de puissants sorcier; une enfant va venir bouleverser ce joli petit équilibre.