A la grande déception de la jeune femme, Neil ne fit qu'un bref bout de chemin à ses côtés. Il prit rapidement le chemin d'un village coincé dans les montagnes qui répondait au nom de Vaan. Elle fût tenter un instant de le suivre mais l'idée d'être entièrement bloquée par de la roche en cas de danger la tétanisait. La veille de leur séparation, assit côte à côte autours du feu, Neil observait son oiseau voleter joyeusement autours des flammes.
- C'est un cadeau inestimable que tu m'as fait la. Tu t'en rends compte au moins?
- Ce n'est qu'une simple métamorphose. répondit Lhoris en haussant les épaules.
Il ne le savait pas, mais il s'agissait en effet d'un cadeau impressionnant venant d'une magie très complexe. Neil la fixa. Il en avait croisé des sorciers, bien plus souvent qu'il n'aurait pu le dire. Il avait assisté à des manifestations de leur magie absolument incroyable. Mais rien, rien n'égalerais jamais ce gaie rose. Il en avait vu des métamorphoses, mais aucune n'avait donné vie à quelque chose d'inerte. Rien d'aussi spectaculaire, rien d'aussi beau, d'aussi pure que cela. Mais Lhoris ne semblait pas s'en rendre compte. Il était exceptionnel. Cela Neil l'avait sentit au moment même ou il l'avait vu; et il était enchanté d'avoir pu faire un bout de chemin, aussi bref qu'il a pu être, au côté de cet étrange sorcier.
- Si différent... murmura-t-il dans sa barbe.
- Pardon?
Neil secoua la tête.
- Non rien, je pensais à voix haute. En tout cas, quand nous nous séparerons demain, sache que ces quelques jours à voyager en ta compagnie furent une étonnante aventure. Je souhaite de tout cœur que nous nous croisions à nouveau. Dans cette vie. Ou dans une autre. Qui sait.
Lhoris eut alors un geste qu'elle ne parvint pas à masculiniser. Elle le prit dans ses bras. Elle s'éloigna rapidement.
- Je l'espère aussi Neil.
Elle agitait le bras en direction du marchand qui disparaissait entre les buissons qui se faisaient de plus en plus denses. En se séparant de Neil, elle avait prit une décision. Saahri, la capitale, n'était plus qu'à une journée de marche de sa position. Quelle meilleure cachette que sous le nez de ceux qui la traquait? Le temps de savoir quoi faire et où se poser. Et surtout de dormir dans un VRAI lit ! Une décision imprudente certes, et que beaucoup qualifierais d'irréfléchie mais la jeune femme était décidée. Elle se réfugierait à Saahri. Elle sortit de son sac de toiles, sa cape de voyage et s'y entoura les épaules, les journées se rafraîchissait rapidement de ce côté-ci de Lili'hyis. Lhoris leva ses yeux ébène vers le ciel et contempla le ballet aérien d'une volée de yanut dans le ciel bleu. Ces oiseaux faisaient quatre fois la taille d'un gaie, et leur longues plumes colorées les rendaient reconnaissables de très loin.
Le yanut était perché sur une branche basse du gros chêne au centre de la clairière. La forêt qui entourait Aï avait toujours été son repaire favori; depuis qu'elle avait su marcher, elle s'y rendait. Plus ou moins seule. Aujourd'hui, Eléanor l'accompagnait. Elle était venue car l'enfant n'avait que sept ans et qu'elle répugnait toujours à la laissait partir seule de la maison. La mère restait cependant en retrait. Épiant son enfant quelques mètres plus loin. Le yanut chantait, des notes étrangement graves pour un oiseau aussi harmonieux, sortant de son doux bec. Eléanor vit sa fille fermer les yeux, ses mains briller d'énergie et celle-ci passa deux doigts sur gorge fine. Un son mélodieux, bien plus que celui du yanut sortit alors de la bouche ouverte de l'enfant. Aucun humain n'aurait pu émettre naturellement un son si prodigieux. L'oiseau lui répondit alors et l'enfant se précipita vers sa mère.
- Tu as vu Maman!? Tu as vu ça? Il m’a répondu.
- J'ai vu ma chérie. J'ai tout vu ne t'en fait pas.
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La Sorcière de Lili'hyis
FantasyDans un monde où les femmes ne sont que des mères nourricières, et où les hommes les plus chanceux se révèle être de puissants sorcier; une enfant va venir bouleverser ce joli petit équilibre.