Tania La femme de chambre

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L'aptitude de Tania pour remettre en ordre une chambre sans dessus dessous, faisait d'elle l'employé la plus compétente du Palace Kennedy.
Maxwell, le responsable de l'hôtel, ne cessait de la vanter auprès des autres femmes de chambre. Bien souvent ces collègues l'admiraient mais il arrivait aussi que certaines la jalousaient pour toutes ses qualités. Essentiellement parce qu'elle possédait une beauté naturellement envoutante et captivante.

Tania était une jeune femme aux cheveux ébènes. Elle mesurait plus d'un metre soixante dix. Et ses longues jambes fines et bronzés ne passaient jamais inaperçues sous son uniforme, composé d'une robe cintrée s'arrêtant au genoux et d'un tablier blanc.

Ce matin là, Tania terminait la suite numéro 23 à la demande de Maxwell qui lui avait impérativement demandé de rendre cette chambre aussi étincelante que jamais.
Bien évidement, Tania s'affairait pour réaliser le souhait de son supérieur.
Elle frottait la télécommande de la télévision quand sans le vouloir elle appuya sur l'un des boutons.
La télévision s'alluma pour diffuser le journal télévisé.

Tania s'immobilisa aussitôt devant l'image qui apparaissait devant elle.
Il était là devant ses yeux.

« Le célèbre milliardaire Eden Reed fait son grand retour à Londres. Il semblerait que ce soit pour ses futures fiançailles avec la ravissante Cora Smith. D'après nos informations, l'homme d'affaires aurait rencontré la mannequin, âgée de 22 ans, lors d'un défilé...»

Tania restait figée devant l'écran, et écoutait avec amertume les commentaires de la présentatrice. Puis pour s'obliger à penser à autre chose, Tania éteignit la télévision.

- Va te faire foutre Eden Reed ! Lâcha t-elle en reposant la télécommande sur la table basse.

***

Tania rentrait chez elle après une journée éreintante. Elle travaillait énormément mais en avait elle le choix?

Non. Malheureusement. Elle devait travailler pour vivre et aider sa famille.
C'était ce qu'elle avait toujours fais, depuis qu'elle avait eu l'âge de le faire.

Aujourd'hui elle en avait 29, et elle cumulait deux boulots. Celui au Palace Kennedy et un second chez Bobby's burger. Le fast food de son enfance, chez qui elle travaillait depuis ses 14 ans.

Tania se gara devant sa jolie petite maison au volets violets.
En pénétrant à l'intérieur, Camélia, sa mère discutait avec Lisa.

- Je veux qu'on aille en vacances ! Souffla l'adolescente.

- Non ma chérie... Ce n'est pas possible pour le moment. Expliqua Camélia en essayant d'être douce.

- Mais pourquoi? On part jamais nulle part...

- Tu sais ma puce. Partir en vacances ça coute beaucoup d'argent.

Lisa faisait la tête et croisait les bras en signe de mécontentement.

- Bon... Après tout c'est Tania qui gère ce genre de chose. Quand elle rentre tu n'auras qu'à lui en parler. Se déchargea la femme d'âge mur.

- Me parler de quoi? Demanda Tania en arrêtant de les espionner.

- Je veux aller en vacances ! Dis, tu serez d'accord? Je t'en supplie. Implora l'adolescente aux yeux pétillants.

- Pour aller ou? Demanda Tania.

- N'importe ou. Tant qu'on quitte Londres.

Tania se gratta la tête. Elles n'avaient pas été en vacances depuis si longtemps.
Et l'idée n'était pas irréalisable. La jolie brune avait mis de l'argent de coté pour s'acheter une nouvelle voiture mais elle aimait faire plaisir à ses proches, par dessus tout.

- Pourquoi pas. Je vais y réfléchir.

- Tu es la meilleure. S'émerveilla Lisa en lui sautant dans les bras.

Puis l'adolescente saisit son portable pour annoncer la bonne nouvelle à ses meilleures amies.

- Hé les filles ! Devinez qui part à Ibiza pour les vacances? Dit elle en lançant l'application Snapchat.

Tania écarquilla ses grands yeux noisettes puis balança son index de gauche à droite pour faire « non ». Mais Lisa ne la calculait même plus, elle était trop occupée à avertir le monde entier que dans un avenir proche elle irait se dorer la
pilule au soleil.

Puis l'adolescente s'éloignât pour regagner sa chambre.
Tania et sa mère se mirent à rire. Sacré Lisa, elle avait une personnalité si étonnante et attachante en même temps.

- Comment a été ta journée ma puce? Lui demande Camélia.

- Tout s'est bien passé. Commença Tania avant de rembrunir.

Elle repensa au moment ou elle avait vu Eden Reed à la télévision. Il venait sur Londres. Elle priait au plus profond d'elle même de ne jamais plus croiser sa route.

- Quelque chose ne va pas Tania? Comprit tout de suite sa mère.

- Tout va bien. Je suis juste un peu fatiguée.

- Tu travailles beaucoup ma chérie. Tu fais tellement pour Lisa et moi. Lui adressa Camélia en lui caressant la main d'un geste maternel.

Il est vrai que Tania prenait son rôle de chef de famille très au sérieux. Apres la perte de son père pendant son adolescence et l'accident de sa mère, la jolie brune voulait préserver sa famille.
Elle se remémorait ce jour à chaque instant, quand sa mère s'était renversée par un chauffard alors qu'elle rentrait du boulot.

Tania avait à peine 18 ans, et Lisa quelques années. Quand le téléphone de leur petite maison avait sonné pour leur annoncer la mauvaise nouvelle Tania avait cru tout perdre ce jour là. Elle ne concevait pas de vivre sans sa mère. La perte de son père avait été si douloureuse.
Comment survivrait elle sans l'amour de celle qui l'avait mis au monde?

Suite à l'accident, Camélia avait perdu en parti l'usage de sa jambe droite et elle se déplaçait en utilisant une béquille. Le coeur de Tania se serrait toutes les fois ou elle la voyait souffrir de douleur quand elle s'appuyait sur sa jambe abimé.

Tania n'avait pas fais d' études secondaires et elle avait rapidement trouvé un poste au Palace Kennedy. Et grâce à ça, sa mère et Lisa étaient à l'abris.

- Ton père serait fière de toi Tania.

- Il serait fière de toi aussi Maman.

Les deux femmes se regardaient avec tendresse. La perte de William Brown n'avait pas été simple à accepter. Un beau matin on lui annonçait une leucémie. Et en quelques mois plus tard il n'était plu.

Lisa ne l'avait pas beaucoup connu malheureusement. Elle était encore dans le ventre de sa mère quand il est tombé malade. Puis quand elle est née... il s'en est allé.