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Eden allait beaucoup mieux. Des années qu'il n'avait pas été dans un état pareil. Peu de personne savait pour ses allergies alimentaires. Et avec le temps, le beau brun était moins vigilant.
Cora ignorait qu'il ne tolérait pas les fruits à coque. Et puis même, ce n'était pas le genre de femme à beaucoup s'intéresser à qui il était vraiment.

Il ne lui en voulait pas pour cela. Eden ne lui laissait pas réellement entrer dans sa vie. Parfois il partageait ses nuits, parfois ils dinaient ensemble. Mais jamais il ne s'épanchait trop avec elle. Le beau milliardaire n'en ressentait pas le besoin.

Ce matin, Eden tournait en rond dans son bureau. La veille il avait eu la confirmation que Tania ne l'avait pas oublié. Et intérieurement, il s'en réjouissait.

On toqua à la porte, de sa voix grave il invita la personne à entrer, et sa secrétaire apparut.

- Monsieur, Madame Brown est ici.

- Elle peut entrer. Affirma t-il en s'asseyant sur son fauteuil en cuir noir.

Tania ne se réjouissait pas. Maxwell l'avait obligé à se rendre dans le bureau du directeur. Elle n'en avait aucune envi car elle savait la raison de cet entretien.

Quand la femme de chambre apparut devant lui le regard fuyant, Eden ressentit une forme de satisfaction.

- Vous m'avez demandé? Demanda t-elle quand la secretaire disparut en refermant la porte.

- Installe-toi ! Ordonna t-il en indiquant un siège en face de son bureau.

Tania observa l'assise du coin de l'oeil.

- Ça ira. Je n'ai pas le temps de m'éterniser. Si vous pouviez en venir au fait. Ajouta t-elle d'un ton froid.

- Je voulais te remercier pour hier.

- Il ne fallait pas me faire venir pour si peu.

- Je sais maintenant que tu ne m'as pas oublié. Affirma t-il d'une voix sure de lui.

Tania piquée au vif entrouvrit ses lèvres pour riposter. Mais elle se ravisa.

- Tu n'as rien oublié n'est ce pas? Sinon comment aurais tu su que je rangeais toujours mon adrénaline dans ma veste? Demanda t-il en la fixant sérieusement.

Tania demeurait muette. Elle ne lui donnerait pas ce qu'il veut. Il fallait rester forte.
Eden s'agaçait de son mutisme. Pourquoi jouait elle cette comédie grotesque? Il allait la faire plier à sa manière.

- Voyons Tania, tu n'as pas pu m'oublier. Tu m'as offert ta première fois. On oublie pas ce genre de chose n'est ce pas? Ajouta t-il d'une voix acerbe.

Tania sentit cette douleur dans son coeur, comme si Eden remuait une seconde fois ce même couteau qu'il lui avait planté dans la poitrine il y a maintenant quatorze ans.

- Tu es un monste Eden. Lacha t-elle la voix entrecoupée en se dirigeant vers la porte.

Le milliardaire se précipita pour l'empêcher de fuir. Et avec une extrême facilité il posa sa main sur la porte, ne la laissant pas sortir.

- Laisse moi sortir immédiatement. S'énerva t-elle en tirant sur la poignée.

- Non. Tu n'iras nulle part avant que nous n'ayons discuté. Grogna t-il de sa voix rauque.

Tania planta son regard noisette dans le sien. Il ne l'impressionnait pas. Elle n'avait pas peur de lui. Elle voulait le fuir non pas par crainte mais pour se protéger.
Eden fut transpercé par une sensation qu'il n'avait pas ressentis depuis si longtemps. L'envoutante femme en face de lui l'observait avec des yeux brillants et son instinct lui dictait de la serrer fortement contre son torse robuste.

- Dis moi clairement ce que tu veux entendre Eden. Je n'ai pas de temps à perdre. Lui asséna Tania avec une voix pleine de rancunes.

Le beau milliardaire dissimula son désarroi devant la femme accomplie qu'il avait devant lui. Il racla sa gorge d'un geste brusque avant de frotter frénétiquement ses doigts sur sa courte barbe brune.

- Je voulais te présenter mes excuses Tania. Dit il d'une voix maitrisée.

Tania fronça les sourcils.

- Pardon? S'étonna t-elle.

- Je le lis dans tes yeux. Tu m'en veux aujourd'hui encore.

- Qu'est ce que tu racontes? Je n'en ai rien à faire de toi et de tes excuses. Mentit la jolie brune.

- Alors pourquoi agis tu de cette façon? Je veux savoir la raison. Demanda Eden de sa voix haute.

Tania marqua un instant. Eden était un homme qu'on ne dupait pas facilement. Elle le savait.

- Mon défunt père m'a dis un jour « Ne trébuche pas sur quelque chose qui est maintenant derrière toi ».

Eden déglutit en entendant cette phrase cinglante qui n'avait comme unique but de le remettre à sa place. Il n'était pas un homme à qui on faisait la leçon. Mais pour une fois, il jugea qu'il n'était pas nécessaire de riposter.

- Défunt? Je suis désolé je ne savais pas que ton père était mort Tania. Dit il avec peine.

- Plein de choses se sont passés en 14 ans Eden. Ajouta t-elle d'une voix plus calme en se remémorant son père qu'elle adorait.

- C'était un homme bon.

- Le meilleur qu'il m'ait été de connaitre. Affirma Tania.

Eden l'observa avec plus de minutie. Elle était à quelques centimètres de lui. Et il pouvait percevoir la subtile fragrance de son parfum.
Il sentit une forme d'ivresse l'emporté et il dut se faire violence pour ne pas s'approcher d'avantage.

Tania ressentait cette tension constante qui faisait frémir son être toutes les fois ou elle se trouvait proche de cet homme à la carrure athlétique. Eden était d'une beauté virile et renversante. Le temps lui avait offert cette obsédante maturité qui faisait de lui cet homme redoutable et foncièrement attirant.

-Si tu as finis. Je vais y aller. Ajouta Tania sans animosité.

- J'ai terminé. Concéda Eden en se reculant de la porte.

Tania saisit la poignée avec hâte. Elle n'avait qu'une envie le fuir. Et c'est ce qu'elle fit la seconde suivante sans lui adresser un mot de plus.

Tania La femme de chambreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant