Un balai envolé

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Le premier match de Quidditch de la saison devait avoir lieu mi-novembre et verrait s'affronter les équipes de Gryffondor et de Serdaigle. Une certaine effervescence régnait dans le château et les membres des deux équipes se toisaient dans les couloirs.

Kate ne connaissait pas le Quidditch et fut abasourdie d'apprendre qu'il existait un sport où les joueurs volaient sur des balais. Lucy fit de son mieux pour lui expliquer le principe de base, n'étant pas elle-même une grande amatrice de sport.

— Vous allez assister au match samedi ? leur demanda Amy lors d'un cours de Botanique.

— Oui ! répondit Kate avec enthousiasme. J'ai hâte de voir ça, je n'ai jamais vu de match de Quidditch !

— C'est vrai ? s'exclama Amy.

Elle oubliait toujours que Kate n'était pas issue du monde des sorciers. Contrairement à Lucy, Amy était une grande fan de Quidditch et entreprit donc de leur expliquer toutes les règles et les subtilités de ce sport.

— ... et il y a l'Attrapeur, disait-elle en agitant les mains avec effervescence. C'est le joueur le plus important parce qu'il peut rapporter 150 points d'un coup à son équipe s'il attrape le Vif d'Or. Et tant que le Vif d'Or n'a pas été attrapé, le match continue ! Du coup on ne peut jamais connaître à l'avance la durée d'un match de Quidditch. Certains durent quelques minutes, d'autres plusieurs semaines !

Kate n'apprit pas grand-chose sur les champignons sauteurs lors de ce cours, mais à la fin elle était une experte en Quidditch – enfin presque.

Le dimanche suivant, Lucy et Kate étaient installées dans leur dortoir en train de pratiquer leurs activités favorites.

Lucy lisait Mort sur le Nil confortablement allongée dans son lit. Depuis quelques mois elle s'était découvert une passion pour les romans d'Agatha Christie et elle en avait emmenés plusieurs avec elle à Poudlard, empruntés dans la bibliothèque de son père. Ce dernier l'avait prévenue que les intrigues étaient plutôt compliquées, notamment à cause des nombreux personnages, mais Lucy s'en fichait. Elle adorait essayer de décortiquer les mystères entremêlés par l'imagination de l'autrice, même si elle n'était encore jamais parvenue à trouver la solution avant la fin d'un livre.

Kate était occupée à se fabriquer un drapeau à l'effigie de Serdaigle pour le match de Quidditch. Elle avait déniché un mouchoir en tissu blanc et était en train d'y dessiner un aigle en prenant pour modèle celui présent sur son uniforme, posé devant elle.

Sans aucun signe avant-coureur, un bruit strident résonna dans le dortoir, faisant sursauter Lucy.

— Haaa !

— Oh non ! s'exclama Kate. C'est mon taille-crayon, il fait une rechute !

Dans la salle commune de Serdaigle, il n'était pas rare de voir des élèves expérimenter de nouveaux sortilèges, parfois de leur propre invention. Il arrivait alors que ces sorts inventés rebondissent dans la pièce – c'était pour cette raison que lorsqu'elles voulaient vraiment être tranquilles, Lucy et Kate s'installaient directement dans leur dortoir. Quelques jours plus tôt alors qu'elles étaient dans la salle commune, le taille-crayon de Kate avait été frappé par un maléfice et s'était mis à sauter sur leur table en émettant un bruit de réveil-matin. Lucy avait réussi à le stopper à l'aide du Contre-sort Universel et elles avaient cru l'incident clos.

Ce n'était visiblement pas le cas puisque ledit taille-crayon rebondissait à présent dans le dortoir avec un bruit de sonnette de vélo.

Finite Incantatem ! tenta Lucy, sa baguette magique brandie.

Le sort n'eut absolument aucun effet. Le Professeur Flitwick les avait prévenus lorsqu'il leur avait enseigné le Contre-sort Universel que certains maléfices nécessitaient des contre-sorts spécifiques.

Lucy Winters, Un voleur à PoudlardOù les histoires vivent. Découvrez maintenant