Chapitre 3

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Le chemin du retour avait éclairci les idées de Jonh, il ferait en sorte de rétablir un certain contact avec son cher ami.

Les gens le percevait souvent comme le seul étant capable de percer un tant soit peu le mystère qu'était Sherlock Holmes, et même si il n'en disait pas un mot, il en était fier. Cet être hors du commun, aussi exceptionnel soit-il, n'était après tout qu'un humain, et Jonh se trouvait être la clé de l'énigme, le seul à savoir dompter la bête, en quelque sorte. Il aimait se le rappeler et s'en sentait flatté.

C'était Lestrade qui lui en avait fait part en premier, étonné que le grand - et Ô tout puissant - Sherlock écoute enfin les réprimandes de quelqu'un et corrige son comportement. Il était fier de l'influence qu'il pouvait avoir, et se voir perdre cet avantage le mettait dans un tel état de mal-être, qu'il ne désirait maintenant plus qu'une chose, se trouver aux côtés du détective et partager un simple moment avec lui.

Le salon, qu'il avait quitté plongé dans un silence de mort, était maintenant empli des notes délicates et puissantes provenant du violon du détective, qu'il maniait d'une main experte. La mélodie était décousue, signe qu'il composait, et d'une grande intensité, comme tout ce qu'il jouait, maintenant que John y pensait.

Cet instrument pouvait être vu comme le reflet de son âme, et John savait, à chaque fois que les notes stridentes perçaient la nuit, que son ami passait par l'une de ses phases de trouble intérieur.

Il entra dans la pièce et le violon cessa. "C'est plutôt un bon début" dit-il, rompant le silence.

À ces mots, Sherlock se tourna vers lui, "C'est d'une banalité affligeante plutôt. Cet air n'est que le reflet de l'ennui qui m'envahit." répondit-il d'un ton vif en haussant les sourcils.

"Si tu t'ennuies tant que ça, pourquoi ne sortirions nous pas pour le dîner ?" se dit-il alors. "Je suppose que tu ne mangeras rien ce midi, on a qu'à se trouver un bon restaurant." reprit-il en rangeant les courses dans le réfrigérateur.

Sherlock replaçait son violon dans son étui de cuir. "A-t'on quelque chose de spécial à fêter?" s'enquit-il d'un ton morne.

"Non, je n'ai juste pas envie de cuisiner aujourd'hui, et j'ai envie de sortir !" Le détective le fixa comme si il essayait de percer une énigme. "C'est aussi ce que les gens font." reprit-il en haussant les épaules.

"Que font les gens?" demanda Sherlock en s'affalant dans un fauteuil.

"Ils sortent." expliqua John, exaspéré par la réaction de son ami. "Ils sortent avec les gens qu'ils apprécient pour passer un bon moment." puis il ajouta plus bas en se penchant vers un placard, "Si possible".

"Je n'en vois pas le moindre intérêt, mais si tu insistes à dire que je suis quelqu'un que tu apprécies, je ferai bien un effort." dit-il avec son célèbre faux-sourire, qui ne consistait en fait qu'à crisper les muscles de son visage en un air faussement enjoué pendant un court instant avant de repasser à son masque d'indifférence la seconde d'après.

John aimait ce sourire d'habitude, c'était une marque de Sherlock qui lui était propre, et qu'il trouvait plutôt comique. Mais à ce moment précis, l'expression lui rappelait juste les sourires forcés que lui-même accordait à sa sœur quand il l'embrassait sur la joue pour la saluer. Et qui ne laissait qu'échapper de la froideur et du dédain.

"Au moins ça me permettra d'occuper mon esprit un instant.."reprit-il comme si l'ennui qui le hantait ne faisait qu'abrutir et gâcher ses capacités intellectuelles. "Va pour le restaurant !" S'exclama-t-il alors, se mettant debout avec entrain.

La nuit tombait. C'était l'automne, la nuit tombait toujours trop tôt. Les deux colocataires avaient pris un taxi pour se rendre à leur destination. Jonh avait choisi le restaurant, au vu du désintérêt certain du détective pour tout ce qui concernait l'alimentation, tant qu'il ne s'agissait pas de boissons contenant des stimulants tels que la caféine ou la théine.

Regarde-moi encore Où les histoires vivent. Découvrez maintenant