Chapitre 7

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Quand son réveil sonna, le violon avait cessé. John se demandait même s'il l'avait vraiment entendu ou si la mélodie était simplement le fruit de son imagination couplé à un état de fatigue remarquable.

Mais quand il se rendit au salon, doucher et habiller, il en conclut que quelqu'un avait bien joué du violon une partie de la nuit, et ce quelqu'un n'était autre que son cher colocataire.

Sherlock était avachi dans son fauteuil, une main sur la tempe, et l'autre sur son instrument qui reposait lui même sur ses genoux.

John alla pour se préparer une tasse de café, et en versa également une pour son ami, qui avait l'air d'avoir encore passé une de ses nuits blanches et aurait bien besoins d'un petit stimulant pour commencer la journée.

Il prit donc les deux tasses et se dirigea vers Sherlock. Mais quand il se tint plus près, il vit quelque chose sur le visage de son ami qui ne lui était pas familier.

En effet, malgré son indolence habituelle, Sherlock arborait maintenant ce qui ressemblait à de la peine sur son visage.

Le docteur en fut surpris et marqua un temps d'arrêt pour l'observer. Il était rare que le détective montre quelque émotion, et bien qu'apercevoir son côté humain rassurait parfois John, il n'eut ici pour effet que de l'inquiéter.

Il s'approcha et posa la tasse fumante sur la tablette disposée à côté du siège de Sherlock, et dit "Alors comment ça c'est passé hier soir? Tu as réussis à récupérer le portable?"

Ses interrogations furent suivi d'un long silence, qui se serait sûrement éternisé si John n'avait pas renchérit "C'est bien pour ça que tu es sorti, non? Les autorités ont finallement réussi à rattraper Adler?"

Au moment où le nom tomba de ses lèvres, un éclair d'une émotion qu'il ne pourrait identifier, traversa les yeux clairs et qui ne fixaient rien, de Sherlock.

John releva alors une vague langueur qui y flottait, rendant le bleu de ses iris encore plus marquant et singulier.

Puis vint, d'une voix rauque de n'avoir prononcer mot depuis un moment, la réponse de Sherlock, "Mlle Adler s'est enfuie, et le téléphone a été remis aux autorités, il sera envoyé sous les plus brefs délais à mon cher frère qui se fera sûrement une joie de le détruire."

Sa voix était morne et son ton plat.

"Oh...D'accord." Le changement de caractère chez Sherlock commençait à réellement alarmer John, et il lui demanda après une minute de silence,"Est ce que ça va aller?", sa voix s'était adoucie et ressemblait plus à un murmure qu'autre chose.

Aucune réponse ne vint, et John décida donc de le laisser à sa méditation et de se rendre à l'hôpital, où il travaillait.

La journée entière, il la passa à penser à son ami, et à son étrange comportement. Il repassait en boucle dans sa tête leur interaction du matin, mais ça n'eut pour effet que de le préoccuper d'avantage. Ce n'était pas du style de Sherlock de se laisser aller aux émotions, et John n'avait aucune idée de l'approche à adopter dans le cas présent.

Quand vint l'heure de rentrer chez lui, il s'aperçut que le fameux détective n'avait pas quitté son esprit un seul instant. Et bien qu'il était heureux de pouvoir enfin revenir à l'appartement pour veiller sur son ami, il était légèrement stressé de voir dans quel état il allait le retrouver.

Ses craintes furent confirmées au moment même où il poussa la porte d'entrée. Le son puissant d'un violon faisait raisonner les murs de sa musique funeste.

Au moment où il referma la porte, John vit Mme Hudson accourir vers lui. Elle posa ses mains tremblantes sur les épaules du docteur et dit d'une petite voix pressée, "John! Faites quelque chose! Il a passé la journée à jouer de son violon, et j'ai eu beau essayer d'aller le voir il n'a fait que m'ignorer! Parlez lui, vous il vous écoutera! Vous êtes la seule personne qu'il est jamais écouté!"

Regarde-moi encore Où les histoires vivent. Découvrez maintenant