Chapitre 4

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Cela faisait maintenant quatre jours depuis l'incident au restaurant, et John avait encore la tête remplie des événements de cette fameuse soirée.

Après le départ de Sherlock, il était resté figé de longues minutes à regarder la porte par laquelle son ami avait disparu. Il n'en revenait pas. Il était trop choqué pour parler, alors quand le serveur à l'air inquiet de voir partir un client avec tant d'empressement lui avait demandé si tout allait bien, il n'avait pu que hocher vaguement la tête en signe d'acquiescement.

Sa gorge s'était denouée peu de temps après. Et alors il avait décidé de demander l'addition, avec une voix si faible qu'elle lui semblait étrangère.

Il partit donc sans finir son assiette, il n'en voyait plus l'intérêt...Chaque instant qu'il passait, assis sur cette chaise, à regarder l'assiette intacte du détective et la sienne à peine entamée, lui soulevait le cœur.

Il avait fallu un certain temps pour faire le chemin à pieds, mais John n'avait aucune envie de rentrer, le plus tard serait le mieux.

Il s'était servi de ce moment à l'extérieur pour essayer de retrouver un semblant de calme, respirant profondément. C'était là une vaine tentative pour  évacuer un peu de sa frustration.

Une fois rentré il s'était assis au bord de son lit, et avait gardé les yeux fixés sur la porte de la chambre, il ne pensait pas mériter pareil traitement. Et même s'il savait que c'était juste la manière de faire de Sherlock, parfois il ressentait le besoin d'avoir un ami qui serait là pour lui. Et non pas quelqu'un qui le ferait se sentir aussi négligé, triste, et en colère.

Ces quatres jours avaient quand même atténués sa peine, mais John avait l'impression de se sentir plus seul qu'il ne l'avait jamais été.

Il avait alors tenté, comme une sorte de vengeance à son échelle, d'ignorer son colocataire. Mais il n' avait vu aucune différence dans le comportement de l'autre et se dit qu'il n'avait même pas dû le remarquer.

En effet, l'enquête pour laquelle il avait laissé John seul à sa table de restaurant, s'était avérée être d'une simplicité enfantine, c'était là les mots de Sherlock.

Pendant les deux jours qui ont suivi, il était resté plus muet et immobile que John ne l'avait jamais vu, étendu sur le canapé, son violon reposant sur sa poitrine.

Comment ignorer quelqu'un qui pourrait tout aussi bien ne pas être là, s'était-il dit, en laissant échapper un long soupir.

Alors, quand au matin du quatrième jour, Sherlock était venu le voir pour qu'il lui rende un service, le docteur était si surpris qu'il avait juste bredouillé quelques mots d'approbation.

Seulement deux petites heures après cet instant, il regrettait déjà d'avoir accepté. Cet ingrat de Sherlock avait seulement besoin de quelqu'un sur le terrain pour le début d'une enquête qui ne méritait pas encore le déplacement de son altesse.

John s'était donc retrouvé, tôt dans la matinée, à aller visiter un champ à proximité d'un petit village perdu dans la campagne, où avait eu lieu l'accident qui était sujet de l'investigation.

Des fois il se demandait vraiment pourquoi il s'obstinait à rester aux côtés d'un homme aussi complexe que Sherlock...

Il était en train de discuter avec Lestrade de la manière dont il pourrait faire part de toutes les informations nécessaires à son ami, quand un bruit de moteur se fit entendre au loin.

Arriva alors une luxueuse voiture noire et brillante, son bruit venant briser le calme de la campagne encore endormie.

Des officiers, qui surveillaient les allées et venues autour du site, se dirigèrent vers le véhicule, qui n'appartenait d'évidence pas à la police.

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