John prit une grande inspiration revigorante de l'air frais du matin. Le temps commençait à se refroidir, mais il pouvait encore percevoir la douceur estival persistante lui caresser doucement la peau.
Il était encore relativement tôt, et les rues londoniennes étaient vides de leurs habitants, à part pour quelques âmes esseulées, qui comme lui venaient profiter du silence avant que la tempête des grandes villes ne se réveille.
Bien qu'il était attendu, John ne se pressa pas le moins du monde, il aimait parfois prendre le temps d'apprécier ces petites choses, ces petits détails auxquels on ne prêtait pas assez attention.
Il se sentait paisible, et heureux. Sa vie lui semblait enfin complète, et il ne pouvait en espérer plus. Le vacarme de ses émotions s'était enfin calmé, et son cœur était comme libéré du poids qu'il semblait porté depuis si longtemps.
Ses chaussures claquaient doucement sur le pavé froid de la rue, faisant résonner le bruit sur les bâtiments alentours.
Pendant un moment, ses pas, et d'occasionels véhicules, furent les seuls bruits perceptibles. Mais bientôt, au dessus des gazouillis des oiseaux en train d'émerger de leur sommeil, il entendit le son familier des sirènes.
Il se rapprochait de sa destination, non sans un certain regret de devoir abandonner son havre de paix intérieur pour aller se mêler à la foule de policiers et inspecteurs présents.
John traversa le parc, saluant au passage quelques personnes qu'il avait appris à connaître au fil des nombreuses enquêtes auxquelles il avait participé. Lestrade se trouvait à quelques mètres de là et lui fit un signe, que le docteur lui rendit instantanément avec un petit sourire.
Il laissa ses yeux dériver de visage en visage à la recherche d'une masse de cheveux brune en particulier. Mais quand il ne le trouva pas, il se contenta d'admirer le paysage autour.
C'était un petit parc avec une fontaine, la verdure était luxuriante, et les nombreuses fleurs et feuilles brillaient de l'éclat de la rosée encore fraîche. Il avait du mal à s'imaginer qu'à peine quelques heures auparavant, ce petit morceau de paradis servait de bain de sang à un psychopathe, sûrement assoiffé d'une quelconque vengeance.
Soudain, un bras vint l'enlacer à la taille de par derrière, le faisant légèrement sursauter au passage.
"J'espère que c'est pour moi?" La voix profonde de Sherlock à son oreille lui fit courir un frisson tout du long de son corps. Peu importe combien de temps avait passé, la présence du détective le faisait toujours autant réagir, de la plus délicieuse des façons.
John sourit, puis se tournant vers son colocataire, il lui tendit un des deux gobelets de café encore fumant qu'il tenait en main.
"Je ne vais pas chercher un café aussi tôt le matin pour n'importe qui."
Sherlock esquissa un sourire en coin, et prit la tasse en haussant un sourcil. "Oh, vous me faites me sentir tellement spécial Dr. Watson."
"Mais j'espère bien M. Holmes." Avec cela, il se hissa sur la pointe des pieds et déposa un doux baiser sur les lèvres de Sherlock, savourant ce moment comme si c'était le premier.
Après quelques instants, il s'écartèrent, et John aperçu le regard du détective descendre lentement vers un point dans son cou, caressant au passage l'endroit, de ses longs doigts froids.
Un éclair de réalisation le frappa soudain, et il sentit ses joues changer de couleur quand il comprit que Sherlock admirait, de ses yeux scrutateurs, une marque qu'il avait laissé là la veille.
John enfouit son visage maintenant écarlate dans l'épaule de l'autre, lâchant un grognement de gêne au passage, et Sherlock ne pu s'empêcher un éclat de rire moqueur à la réaction de son partenaire.
Quelques instants après, John sentit les bras de Sherlock s'enrouler une fois de plus autour de lui, et son visage s'enfouir dans son cou, où il baisa doucement la peau fine.
L'étreinte fut brève, quoi que réconfortante pour les deux hommes. Une sensation suave volitigeait encore entre eux, prolongeant ce moment de tendresse.
John fut alors saisit d'un frisson et se prit à regretter la douce chaleur du corps du détective.
Ce dernier s'était détourné, observant maintenant la scène de crime, où les policiers s'affairaient tels les abeilles autour de leur ruche, se rendant d'une tâche à l'autre avec précipitation.
"Nous devrions y aller, ça commence à me faire mal au cœur de les voir piétiner chaque indice possible et inimaginable." s'écria Sherlock en soupirant.
John pouvait voir qu'il était au comble de l'exaspération devant tant de maladresse, et répondit avec un sourire taquin, "Oui dépêchons nous dans ce cas, j'ai même vu Anderson trainer par là bas en arrivant."
"Cet homme est réellement une plaie pour l'humanité." Les traits du détective s'étirèrent en une grimace de dégoût.
Le docteur ne pu se retenir de rire devant la scène, et prit la main de Sherlock dans la sienne, entremêlant leurs doigts, avant de continuer joyeusement, "Bon, raconte moi sur quoi se porte l'enquête."
A cela, le visage de son colocataire s'illumina, et comme à chaque fois qu'il parlait d'un mystère, l'étincelle dansait doucement dans ses yeux clairs, faisant pétiller son regard.
"Volontiers!" Et sur le même ton enthousiaste, il commença son explication, faisant attention de n'ommettre aucun détail de ses observations.
John écoutait, fasciner, alors qu'ils remontaient le chemin bordé d'herbe mouillé, passant devant l'équipe de Scottland Yard et leurs regards en coin.
Ils n'avaient jamais eu de commentaires. Depuis le jour où lui et Sherlock avaient commencer à exposer leur relation au monde, personne n'avait rien dit.
Au début le docteur en fut étonné, mais après avoir aborder le sujet avec Lestrade, ce dernier lui avait fait comprendre que ce n'était une surprise pour personne, et que la plupart des gens avec qui ils travaillaient d'ordinaire pensaient déjà qu'ils formaient un paire.
John en fut plutôt surprit, mais en y reflechissant, il s'aperçut que Sherlock et lui avaient toujours occupé une place importante dans leur coeur respectif. Il leur avait juste fallu un peu plus de temps pour comprendre ces sentiments si basiques et pourtant si spéciaux, et pour se rendre compte de l'attraction mutuelle qu'ils partageaient.
Désormais, tel la plus belle des fleurs, ils étaient tout deux spectateurs de l'épanouissement de leur relation.
John ne pouvait stopper un léger sourire de se peindre sur son visage à chaque fois que cette pensée le traversait, et il se dit qu'il avait de la chance. Une chance incroyable de pouvoir être aux côtés de la personne qu'il aimait, et de la retrouvée chaque matin dès son réveil.
Il aimait Sherlock Holmes de tout son être, et il savait qu'il en était de même pour le détective.
Et en cet instant précis, dans ce parc éclairé par la douce lumière du matin, il ne pu s'empêcher de voir une certaine forme de promesse entre leur mains liées. Une promesse d'éternité.
Fin
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Regarde-moi encore
FanfictionLes sentiments sont une chose complexe et instable, parfois on en dit trop, et parfois pas assez. John découvre à quel point il peut-être difficile de communiquer ce qu'il ressent avec une personne incapable de comprendre les mystères de l'amour. Le...