Chap 2 - Lucie : visite

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— Oui ? Dis-je au travers de mon interphone

— Allez ma Lili ouvre moi, je me caille les mich là dehors

Après avoir enclenché l'ouverture du hall d'entrée, je monte le thermostat. Nous sommes un soir de mi-mars, les températures hivernales sont malheureusement toujours présentes, le printemps a bien du mal à prendre ses marques cette année, sachant qu'elle est bien plus frileuse que moi, je retourne au thermostat, rajouter encore un degré supplémentaire.

— Hello ma Lili d'amour.

Me sautant dans les bras pour m'embrasser et m'enlacer fortement de ces bras frêles avant de reculer d'un pas pour me détailler ou plutôt me reluquer de la tête au pied. Mais que fait-elle ? Je n'ai pas changé en 5 mois, on dirait qu'elle me voit pour la première fois me dévisageant sans vergogne.

— Waouh comme tu as maigri ! tourne-toi pour voir, tu vas toujours à la salle de sport ?

C'est limite de l'insolence, son sourire chaleureux est plus rassurant, que ces yeux qui me sonde sous tous les angles. J'ai l'impression d'être devant une styliste ou une vendeuse de prêt à porter qui analyse ma silhouette pour me proposer ces vêtements et j'ai horreur de ça.

— Que nenni, un peu affinée mais pas autant pour avoir une telle réaction, rétorquai-je en passant une main dans mes boucles encore humide, tout en la laissant pénétrer dans mon appartement et refermer la porte derrière elle. Tu me dis ça uniquement pour me faire plaisir et non je ne vais plus à la salle... on va dire que je n'ai plus le temps.

— Ma petite ! il faut que je t'avoue, annonce Lucie en pointant son index dans ma direction.

Etant plus petite que moi d'au moins une dizaine de centimètres ça ne l'empêche pas de prendre son air de mère supérieure. Elle adore faire ça, jouer à la chef et mener son petit monde à la baguette.

— Je suis tout ouïe madame.

— Tu sais très bien que je suis ta meilleure amie et la plus ancienne ; donc te dire quelque chose pour te faire plaisir ne fait pas partie de mes attributions ; je suis là pour t'en faire baver en te disant toujours la vérité même si c'est blessant et encore plus si ça l'est d'ailleurs ! c'est à ça que sert les meilleurs pine-co.

Retirant son bonnet et son écharpe, elle se défait de sa veste et va poser l'ensemble avec son sac sur le fauteuil à côté de mon canapé.

— Saloperie, l'Italie ne t'a pas changé !

— Égale à moi-même qu'importe le pays. Alors d'où te vient cette silhouette, y aurait-il un homme dans ta vie ?

Je toussote oh non surtout plus d'homme ! Si elle savait comme la gent masculine m'a exaspéré ces dernières semaines, allez j'arrête d'être poli, ils m'ont saoulé à un point, grrrr inimaginable, les hommes sont rayés de ma vie ! Bref si elle savait, elle ne poserait même pas la question.

— Je cours de temps à autre et j'essaye de ne pas craquer sur les cochonneries, mais plus de sport en salle pour ma part ! Petite peste tyrannique !

Nous rigolons toutes les deux ça fait du bien de la revoir.
A contrario de moi, la salle de sport elle n'en a vraiment pas besoin, ou alors pour renforcer son cardio de fumeuse... elle est plus que fine ! Pour preuve, longtemps elle devait s'habiller uniquement au rayon enfant car chez les femmes tout lui était trop grand et nous en avons tous subi les foudres de ses nombreuses colères dans les magasins. Cela me faisait rageais de jalousie de par sa taille fine elle rentrait dans tous les vêtements mais également car les tenues enfant son moins onéreuses que ceux pour adulte. Jusqu'au moment où elle a commencé à vouloir mettre des belles chaussures de femme style talon haut ou aiguille, quand elle demandait au vendeur qui finissait par avouer que sa pointure n'existe pas pour les femmes mais qu'il y aura uniquement des modèles enfants, là c'est moi qui rigolais laissant ma jalousie s'envolait. C'est une très jolie petite blondinette aux yeux bleus, une chevelure brillante et longue jusqu'à sa chute de rein, toujours bien maquillé, coiffé et habillé, tout mon contraire.

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