4.

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Fabien s'est finalement rapidement détendu. Il reste torse nu en permanence, il ne se gêne plus pour se changer devant nous, sans se retourner. Et ce matin, après seulement une semaine à notre contact, il ne passe même plus son caleçon de bain pour prendre le petit déjeuner. Sans doute qu'il lui manquait juste un déclencheur, ou plutôt des exemples de mecs qui n'essaient pas de cacher leur corps. Alexis et moi ne faisons aucune remarque ou observation. Il ne s'agit pas de le féliciter pour sa nouvelle décontraction. Il passe les étapes à son rythme et il est inutile de le souligner, ça le braquerait.

– On commence par la plage ?

– Faudrait d'abord que, enfin.

Il baisse les yeux vers son entrejambe. Depuis une heure, il n'a pas perdu son érection matinale. Du coup, ce n'est plus l'érection du réveil...

– T'as rien fait depuis le début des vacances ?

– Non. J'ai pas eu un moment seul.

Ce n'est pas un reproche qu'il nous fait. C'est vrai qu'on est toujours ensemble, mais il y a quand même des solutions pour se faire un plaisir solitaire.

– T'as l'option de la douche.

– Ouais, mais elles sont publiques, ça me gêne de me soulager en sachant qu'un mec va passer juste derrière.

– Ou alors les chiottes.

– Là aussi, c'est perturbant, y a du passage.

Il y a bien une douche et des w.c. dans le mobile homme. On ne les utilise pas parce que, pour la douche, l'eau est presque glacée, le chauffe-eau ne fonctionne pas bien et pour les toilettes, c'est vrai que de faire du bruit alors que les potes sont à côté...

– Du coup je suis chaud en permanence. J'ai peur d'avoir une réaction sur la plage.

– Tu aimerais donc...

– Vous le faites entre vous, c'est plutôt sympa.

Waouh, il serait prêt à franchir cette étape alors qu'il est gêné de se palucher dans sa cabine de douche ou dans les chiottes fermés !

– Je trouve que c'est cool et j'aimerais bien expérimenter.

– Vraiment ?

Je sais, je ne lui facilite pas la tâche.

– Ado, je savais très bien à quel moment mon frangin s'enfermait dans sa chambre pour se soulager. Mon rêve était qu'on partage cet instant. Je pense que c'est surtout le fait que, comme la nudité était totalement tabou, je rêvais de le voir dans cet état, pour me rassurer, pour savoir si tout ce que je faisais était normal, si j'y arrivais bien, comme il faut.

Je crois qu'on a totalement libéré Fabien. Il y a quelques jours il osait à peine se montrer torse nu devant nous, maintenant il parle librement de sexe, de ses envies.

– Vous pratiquez ensemble depuis longtemps ?

– Ça remonte à assez loin, ouais. On a commencé chacun dans notre coin et puis je crois que c'est toi, Alexis, qui m'a un jour demandé si je jouais aussi avec mon zizi.

– Je voulais savoir. Sur Internet on trouve des millions de vidéos, mais c'est du virtuel et je ne savais pas si mon meilleur pote expérimentait la même chose.

– On en a discuté et évidemment, quand on parle de ce genre de chose, le sexe réagit.

– On s'est retrouvés avec deux belles érections.

– Qui a proposé la suite ?

– Je ne sais pas trop. On s'est déshabillés, sans rien dire. Puis on s'est allongés sur mon lit et chacun a commencé à s'occuper de la sienne.

Trois amis - Été 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant