8.

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Nous revenons de la plage naturiste. Nous y allons tous les deux jours, avec les potes qu'on s'est faits sur le terrain de beach-volley. C'est notre petit plaisir entre nous, la nouveauté de ces vacances, pour tout le monde !

– Vous étiez gênés, la première fois, en allant sur la plage.

– C'est vrai.

– Pourtant, la nudité ne semble pas vous poser de problème.

– Bah, en fait on est à poil dans des conditions bien définies.

Fabien nous force à intellectualiser tout ce qu'on fait, à nous poser des questions sur nos différentes pratiques. Ce n'est pas inintéressant, même s'il est parfois difficile de poser des mots sur ce que nous faisons naturellement.

– Comment ça ?

– Entre nous, dans l'appartement, il n'y a aucun problème.

– Vous invitez des inconnus !

– Oui, mais ça reste dans le cadre de l'appartement.

– À la piscine, maintenant on se change dans le vestiaire commun, avec le reste de l'équipe.

– Là aussi j'imagine que c'est le cadre, bien défini, qui nous permet une certaine liberté. On est dans un endroit fait pour se changer, entre mecs, donc il n'y a pas de dimension vraiment sexuelle.

– Comme de passer sous la douche avec les autres membres de l'équipe. Rien de sexuel, on se lave.

– Mais vous matez.

– Tous regardent, c'est parfaitement normal. On va aussi parfois au sauna. Pas la version gay, celui mis à disposition par la salle de sport.

– Vous ouvrez la serviette ?

– Sans problème, à condition que ça ne gêne personne. Certains n'apprécient pas, donc on laisse fermé.

– En dehors de ces exceptions, évidemment, on ne se montre pas à poil. Donc, la plage naturiste, c'était aussi une expérience perturbante pour nous.

– On ne savait pas si on allait apprécier, réussir à se maîtriser...

– Vous aviez une certaine pudeur.

– Bah oui, c'est quand même spécial d'être à poil devant tellement d'inconnus.

– Finalement, vous vous êtes vite habitués.

– Comme toi.

Fabien se contente d'esquisser un sourire. C'est lui qui aurait dû être le plus perturbé par l'expérience de la plage naturiste. Finalement, il s'y est vite fait !

– Je voulais surtout suivre le groupe. Je n'ai jamais été aussi stressé. J'en avais des crampes d'estomac.

– On a rien vu.

– On sait être bon comédien quand on ne veut pas passer pour un nul devant un groupe de mecs.

– Je crois qu'on avait tous une appréhension.

– Et que, comme on voulait se montrer virils, personne n'a rien osé dire.

– Individuellement, je pense qu'aucun de nous n'aurait réussi à franchir le pas.

Nous entrons dans le mobile home et nous préparons pour une sieste.

– Punaise, t'en as vraiment envie Fabien.

Il est déjà tendu au maximum. Certes, notre nouvelle tradition veut qu'on se soulage avant la sieste. Mais habituellement, il faut quand même faire monter le plaisir.

– Ouais, quelque chose m'excite plus que d'habitude là.

– Tous ces corps sur la plage naturiste ?

– Sans doute. On a quand même souvent encore des érections sur cette plage.

– Et c'est bon de bander en toute liberté.

Nous nous installons sur le lit pour commencer notre séance.

– Je suis tellement chaud.

– On voit ça, Fabien.

Il se penche vers moi.

– Soulève le bras.

– Quoi ?

– Soulève, je veux vérifier quelque chose.

Je m'exécute. Il colle son nez sous mes aisselles.

– Punaise, c'est ça qui m'excite.

– L'odeur de transpiration ?

– Ouais, ça me fait des choses, j'ai l'impression que ça rend mon sexe plus sensible.

Il se penche vers Alexis, qui sans qu'il ait à demander soulève le bras pour se laisser sniffer.

– C'est tellement bon !

Nous ne sommes ni surpris ni choqués. Peut-être juste amusés de voir notre pote découvrir ce qui lui fait plaisir, ce qui l'excite plus que d'habitude.

– Ta zone érogène ce n'est peut-être donc pas sur ton corps, mais plus subtile : les odeurs.

– Ouais, c'est bon.

J'écarte les jambes.

– Tu veux tester à ce niveau ?

– Je, euh...

Je lui souris. Il le sait, il peut avoir confiance, ce qui se passe entre nous reste entre nous. Hésitant encore quelques secondes, il finit par se pencher pour me sniffer les testicules.

– Ouais, c'est excellent.

Je réalise que c'est la première fois depuis le début des vacances qu'on a quitté la plage sans se doucher à la sortie. Certes, le mobile homme sent la transpiration depuis le début. Il fait chaud et aucun de nous ne met de déodorant. Mais là, les odeurs sont accentuées. Nous avons couru, nous avons fait une partie de beach-volley, nous sommes peu allés dans l'eau et nous ne sommes pas lavés.

– Je suis attiré par les odeurs des hommes !

– Y a quelque chose de particulier à l'odeur de transpiration.

– Ce devrait pas m'exciter autant.

– Ne te pose pas de questions, et profite.

C'est presque mignon de voir notre pote s'exciter en nous sniffant les aisselles. Il ne retente pas au niveau de nos testicules, puisque le haut du corps lui suffit.

– Punaise, on dirait que chaque jour je découvre un nouveau plaisir.

Il vient de souiller son ventre, excité par nos odeurs.

– C'est ça qui est bon, on trouve toujours de nouvelles sources d'excitation.

Celle qu'il vient d'expérimenter est tendancieuse. Pourtant, une fois de plus nous n'allons pas le juger. Parce que nous sommes entre nous et qu'on peut à peu près tout faire sans risque de choquer les autres. Mais aussi parce que, c'est vrai, depuis l'origine Alexis et moi sommes plus excités quand nous revenons d'un footing et que nous profitons d'une masturbation sans nous être lavés avant. Nous sommes certainement aussi sensibles aux odeurs. Nous aussi, nous découvrons encore des choses.

Trois amis - Été 2022Où les histoires vivent. Découvrez maintenant