Chapitre 2 : Autour d'un "Gorille" !

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Pour une fois dans l'histoire de l'humanité, la curiosité allait sauver une vie !
AMK_Rassoul
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Quelques années plutôt !

[Ce fut un mercredi plutôt gris de la mi-mars. Un froid très inhabituel à cette période de l'année habitait désormais nos demeures, une semaine tout juste après un épisode de canicule intense. Les pulls étaient ainsi ressortis, l'encens brûlait chaleureusement dans les maisons et les amoureux se pelotaient gaiement sous la couette.
Une période grise mais grisante !

L'Homme vit désormais à un rythme fou. Et dans sa course effrénée, il en oublie presque la nature qui l'abrite ou il l'agresse tout simplement.
Les arbres sont arrachés sauvagement et la plupart ne sont guère remplacés. La pollution bousille la couche d'ozone. L'équilibre est désormais rompu...
Quelque part dans le monde, le printemps prolonge l'hiver et s'oublie, l'été remplace l'automne et s'installe. Chez nous, certaines saisons sèches deviennent un peu humides et certaines saisons pluvieuses deviennent carrément arides. Le climat devient ainsi un peu trop capricieux un peu partout sur la planète terre et la peur s'installe pour les générations futures. Que leur léguera-t-on ? Un bourbier dans lequel ils auront du mal à se retrouver, sans doute ?
Ou alors, tout cela n'est-il que dans l'ordre naturel des choses ?
Toujours est-il que les inondations ravagent et tuent, les sécheresses affament et désolent et les caprices du climat étonnent, surprennent et alarment.

Ce fut donc à la mi-mars et la journée internationale des droits des femmes était passée il y a peu. Et, cette année encore, l'essentiel aura passé sous le folklore.
Sacré Jollofland !
On l'aime ce pays ! Cette partie du globe où, toute occasion est bonne pour faire la fête, y compris un jour où lutte et sensibilisation devraient être les maîtres mots.
Cette année encore, des femmes se sont faites belles, des tenues spéciales ont même été confectionnées pour parfaire la "célébration" en beauté.
Beaucoup ont chanté, plusieurs ont dansé et la "fête" a été belle et joyeuse.
À l'année prochaine donc pour une nouvelle "fête" de la femme, se félicitait-on joyeusement.
Joyeuses cependant, les choses ne le sont guère... ou si peu !
Pendant ce temps, le plafond de verre demeure infranchissable pour beaucoup.
Pendant ce temps, le fossé de l'inégalité salariale se creuse pour même diplômes et qualifications égales.
Pendant ce temps, le harcèlement sexuel au travail se poursuit et les mauvaises conditions de travail sont monnaie courante.
Pendant ce temps, des milliers de jeunes filles et de femmes ne peuvent accéder à l'éducation et/où à la formation.
Et l'on continue à "fêter" le 8 mars au lieu de "lutter" et de "sensibiliser" pour rétablir des droits pourtant religieusement acquis depuis des lustres.
Bref.

Ce fut donc au cours de ce fameux mercredi de la mi-mars, lors de ma première année de fac que toute ma vie bascula à tout jamais... mais ça, j'étais très loin de m'en douter bien sûr.
Ma première année et la toute dernière d'ailleurs que je passa à l'université Cheikh Anta DIOP de Dakar, l'antre du savoir.

Ce jour-là, j'étais sortie aux aurores de la maison pour espérer avoir une petite place dans l'amphi bondé où on avait cours.
C'était malheureusement devenu mon quotidien hélas. Se réveiller avant le premier chant du coq ou alors faire cours debout ou même ne pas pouvoir le faire du tout.
Notre système scolaire est saturé. Il n'y a plus de place pour tout le monde et chaque année, des centaines de milliers de bacheliers viennent s'ajouter aux millions d'autres comme moi qui peinent à trouver leur place dans ce grand bourbier.
Il faut absolument trouver des solutions pour l'ensemble du système éducatif, élémentaire, secondaire tout comme supérieur et le plus rapidement possible. À défaut, nous fonçons droit vers le mur et des têtes vont salement saigner.
Bref.

Entre le Sang et l'EnclumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant