Chapitre 8 : Véto du Cœur !

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J'aurais voulu le réprouver, lui, le "noble comme les siens me réprouvent, moi, la "castée" mais hélas... je ne peux pas... mon cœur ne veut pas... Il dit niet, il oppose son véto !
AMK_Rassoul
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[Je venais tout juste de m'affaler comme une masse sur le canapé du salon après mes corvées, à peine une petite heure après le déjeuner quand je vis la tronche de gorille de Diery Dior qui osa se pointer devant moi. On était au lendemain de l'altercation avec cette vieille vipère de Dëguène Codou et ma colère n'était toujours pas redescendue. J'avais encore la rage et les boules, et contre cette vieille peau royaliste qui se prenait pour une pseudo reine au sang soi-disant "supérieur", et contre son idiot de neveu qui a eu le toupet de me mentir sur toute la ligne.

J'étais seule au salon. Les jumeaux étaient dans leur chambre et ma mère mijotait son fameux thé de l'après-midi pour Baay Modou sous la véranda où ils s'étaient installés tous les deux après le *Thiou Curry* servi par mes soins un peu plus tôt.
Mère Yacine MBOW souriait sans doute généreusement aux éternelles blagues un peu trop pourries de Baay Modou PÈNE qu'elle seule semblait apprécier. Pour Mère Yass cependant, tout de son vieux mari rimait avec perfection.
Baay Modou, lui, souriait le bonheur et disait qu'on reconnaît une femme amoureuse à son rire inconditionnel à toutes les singeries de son mari.

-Que fais-tu là Diery Dior ? Je n'ai ni envie de te voir encore moins de te parler ! Attaquais-je quand mes yeux croisèrent ceux de l'idiot du village.

-Adja arrête de faire la gamine veux-tu ? Il faut qu'on se parle... *Té sax bayil sággu bi, man rék ga nopp* = Et puis arrête de faire genre, je sais que tu n'aimes que moi. Souriait prétentieusement l'autre fou.

-Rentre chez toi Diery Dior, je ne suis pas d'humeur à écouter tes salades ! Boudais-je.

-Adja Mberry *yagii mayi bëgg min ba faté ma dé* = Adja t'es sérieusement en train de prendre la confiance au point d'oublier à qui tu t'adresses ! Rugit-il.

-Garmi, si tu crois pouvoir encore m'intimider avec ton gros gabarit là et ta tronche de gorille, tu te fourres le doigt dans l'œil et même très profondément. Il y a belle lurette que je suis immunisée contre tes airs de grosse brute ! Assénais-je, furax.

-Je crains sérieusement pour ta vie petite insolente ! T'es carrément en train de creuser ta propre tombe ! Avança-t-il d'un pas vers moi.

Je me mis prestement debout pour l'affronter.
Qui est fou aussi hein ?
Je ne peux pas me disputer avec ce gorille de la forêt profonde quand il me dominait de sa haute taille de géant. Déjà, debout tous les deux, il me dépassait de plusieurs têtes, alors moi assise et lui debout, il donnait l'impression d'un ogre qui s'apprêtait à me bouffer toute crue.
Je refusais ça.
Toute bataille est avant tout psychologique et je voulais gagner celle-ci.

-Rien à cirer ! Crachais-je.

-Adja... ma très chère Adja... t'as de la chance que tes parents soient à deux pas de cette porte... et puis d'ailleurs d'où tu te permets de ne pas répondre à mes appels et à mes textos ? Depuis hier, j'essaie de te joindre en vain. Tu me prends pour qui ? Hurlait presque l'idiot du village.

-Tu sais quoi Diery Dior, tu vas juste baisser d'un ton. Tu n'essayeras même pas de faire le mâle dominant avec moi en ordonnant et en me hurlant dessus. Ici, c'est moi qui boude okay ! Tançais-je en pointant mon doigt jusqu'à l'œil de mon futur ex amoureux.

-Adja Mberry ! Tonnait la voix de Mère Yass depuis la véranda.

-*Naam sama Yaay* = Oui maman ?

Entre le Sang et l'EnclumeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant