Milkshake menthe

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9h21 le 28 septembre 19XX :

Une mission repérage, sans prévenir quiconque de leur escapade, à marcher dans les rues et buter des zombies. C'est ce qu'il fallait pour Léon, une activité parfaite en vue de se libérer de cette maudite frustration qui lui empoisonnait l'âme. Chris avait sans doute lu dans ses pensées, ou peut-être que lui-même avait besoin d'un exutoire. C'était-il sentit impuissant face à leur ancien chef d'escadron ? Lui qui n'avait peur de rien, ne courbait l'échine devant personne, cet homme si puissant à qui rien ne résistait que ce soit les zombies ou les femmes.

Le blond se perdit un instant dans la contemplation du dos carré de son collègue. Oui Chris avait tout pour lui, impossible de nier l'évidence. L'ex Rookie l'avait toujours admiré en secret, se rendant compte qu'il le cherchait souvent des yeux durant les missions ou même lors des moments détentes entre collègues.

Léon se souvenait douloureusement de ses espoirs à l'époque. Que cet homme puissant vienne le sauver de son calvaire. Qu'il se tourne vers Wesker en pleine mission de façon à lui coller une balle dans la tête. Mais non, Chris, tout comme le reste de l'escadron n'avait rien remarqué quant à sa torture quotidienne. Le laissant se refermer encore et encore dans sa forteresse de solitude qu'il avait lui-même érigé.

Un coup de feu l'extirpa de sa torpeur, l'arme encore fumante de son camarade pointait sur lui sans pour autant l'avoir blessé. D'un regard sur sa personne, Redfield partageait ses craintes, son inquiétude à son égard.

-Kennedy arrête de cogiter et fait gaffe à ton cul !

Il regretta instantanément ses propos alors que le zombie en arrière plan tombait lourdement sur le sol. Léon, interdit durant quelques minutes, finit par éclater de rire. Un rire épuisé, nerveux, mais aussi de soulagement entremêlé. Un besoin d'extérioriser tout ce que son cœur ne parvenait plus à enfouir au fond de lui-même.

-bordel Redfield toi et ton tact légendaire ! Ce que tu es con parfois !

Penaud, le numéro 1 des STARS glissa honteusement ses doigts dans ses cheveux, un sourire troublé sur le bout des lèvres. Il se sentait presque soulagé d'entendre Léon rire. Comme si cette pourriture de Wesker n'était pas parvenu à tuer son âme. Tout le monde lui répétait qu'il était le plus fort comme un vieux disque rayé , mais non ! Le meilleur d'entre eux, c'était sans conteste Léon.

Chris s'était passé et repassé la scène toute la nuit dans sa tête comme un mauvais film qui se répétait en boucle, sans pouvoir y mettre fin. Non, impossible de rester impassible et robuste face à une expérience aussi traumatisante. Violé chaque jours, tout en offrant un simulacre de quiétude aux autres. Vivre à proximité de cet enfoiré, le côtoyer quotidiennement, lui adresser la parole... c'était inconcevable à ses yeux. Nul doute qu'il aurait tout quitté une fois ce fils de chien six pieds sous terre à l'aide de son 9mm. Bien sûr, l'alcool et les drogues dures l'accompagneraient dans cette longue descente aux enfers avant de pourrir en prison. Alors non, il n'était pas le numéro 1 ! Buter des zombies ou des monstres imprégnés de virus T restait une activité plus accessible.

Une vérité le hantait, être le témoin de l'avilissement de Léon lui avait ouvert les yeux sur sa propre condition. Pourquoi repoussait-il la douce Jill constamment alors qu'elle ne demandait que ça ? Pourquoi passait-il sont temps à espérer que Léon soit a ses côtés durant les missions ou qu'il vienne à leur soirées beuverie jusqu'à éviter d'inviter leur chef qu'il semblait fuir comme la peste. Pourquoi avait-il espéré être à la place de Wesker la veille afin d'étreindre le blond et lui faire l'amour à défaut de le baiser ?

Be mine Où les histoires vivent. Découvrez maintenant